Agriculteurs et collectivités agissent pour la biodiversité

Pascal Garçon, éleveur à Melesse, a replanté 400 mètres linéaires de haies sur son exploitation. - Illustration Agriculteurs et collectivités agissent pour la biodiversité
Pascal Garçon, éleveur à Melesse, a replanté 400 mètres linéaires de haies sur son exploitation.
Démarches individuelles ou collectives… Les projets favorisant la biodiversité fleurissent autour de Rennes. Les agriculteurs souhaiteraient être davantage accompagnés pour la valorisation du bois des haies.

En 2011/12, 400 mètres linéaires de haies ont été replantés et 530 m ont été restaurés sur l’exploitation de Pascal Garçon à Melesse. « Tous les ans, j’aménage les haies qui bordent chacune de mes 12 parcelles », explique l’agriculteur qui conduit un cheptel d’une quinzaine de Charolaises et produit environ 7 000 volailles par an, vendues en direct (avec transformation en charcuterie). La SAU de 26 ha est constituée de 2/3 de prairies et d’1/3 de céréales. « L’élevage est autonome à 100 % sur l’alimentation des bovins et à 70 – 80 % sur les volailles. »

Désherbage mécanique

Accompagné par le bassin versant de l’Ille et de l’Illet, le producteur a recours au désherbage mécanique sur maïs depuis 4 ans. Il implante par ailleurs des mélanges céréaliers. « Aujourd’hui, j’utilise des produits phytosanitaires uniquement en curatif », a souligné l’éleveur lors d’une « Matinale du Pays de Rennes » sur son exploitation le 7 septembre, avec la présence d’élus et d’acteurs du territoire.

Jean-Claude Denais, agriculteur à Guipel, et Isabelle Sénégas, conseillère Chambre d’agriculture, ont quant à eux présenté la démarche du Geda « Bords de champ » regroupant une dizaine d’exploitations. « Un inventaire des bordures de champs a été réalisé. Nous avons aussi mesuré l’impact de la gestion des haies et des bordures en temps : entre 24 et 48 jours par an selon les exploitations. Les coûts d’entretien des haies sont élevés, les filières de valorisation sont à développer. »

Sarrasin, fil « canadien », copeaux…

Jean-Claude Denais précise que « certains agriculteurs du groupe ont expérimenté des pratiques comme l’introduction de sarrasin (désherbage), l’implantation de mélanges en bordure de parcelle pour les auxiliaires et la gestion des adventices, le remplacement d’une clôture fixe par un fil « canadien » pour faciliter l’entretien, la mise en place de copeaux de bois. »

A La Bouëxière, un inventaire du bocage a été réalisé en associant étroitement les agriculteurs, dans le cadre de la révision du Plu (Plan local d’urbanisme). « Des groupes de travail, incluant les élus, les agriculteurs et les associations se sont déplacés sur le terrain pour croiser les données entre la carte et la réalité. Un consensus a été trouvé avec l’ensemble des agriculteurs de la commune, une vingtaine au total », détaille Stéphane Piquet, maire de La Bouëxière.

Notation du rôle des haies avec les agriculteurs

Les haies ont été classées selon 4 critères : rôle antiérosif, hydrologique, paysager et écologique. « Les agriculteurs ont accepté le principe que les haies regroupant 4 voire 3 critères doivent rester en place. » Comme le bocage est dense sur la commune, les élus ont aussi fait le choix d’y implanter une chaufferie alimentée en bois local.

Autre exemple de démarche territoriale sur le Val d’Ille – Aubigné, où un schéma local « Trame verte et bleue » a été mis en place sur 10 communes. Quatre passages à faunes ont été installés sous la « 4 voies », des zones humides ont été restaurées, 140 km de haies ont été plantés, des vergers ont été restaurés… Ces initiatives ont été accompagnées par de la formation sur le terrain.

[caption id=”attachment_29518″ align=”alignright” width=”176″]Jean-Luc Toullec, Bretagne Vivante et professeur en lycée agricole Jean-Luc Toullec, Bretagne Vivante et professeur en lycée agricole.[/caption]

Accompagner et valoriser

Activité biologique des sols, auxiliaires qui participent à la régulation des ennemis des cultures, pollinisation… La biodiversité rend des services à l’activité agricole. Pour la favoriser, les espaces non productifs comme les haies et bordures de champs doivent être pris en compte. Les agriculteurs peuvent aussi être accompagnés et formés pour apprendre à reconnaître les auxiliaires et les ravageurs, pour savoir s’il faut intervenir ou pas. Les consommateurs ont aussi un rôle à jouer pour que les produits issus de pratiques prenant en compte la biodiversité soient valorisés. Jean-Luc Toullec, Bretagne Vivante et professeur en lycée agricole


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