Unité de méthanisation du Gaec du Hêtre à Lanhouarneau. - Illustration Une technologie connue mais pourtant peu utilisée
Unité de méthanisation du Gaec du Hêtre à Lanhouarneau.

Une technologie connue mais pourtant peu utilisée

Le 15 janvier 2015 débutait la mise en service de l’unité de méthanisation du Gaec du Hêtre, à Lanhouarneau (29). Après deux ans de service, Paul Le Fur dresse l’état des lieux.

Avec une baisse globale des aides Pac, Paul Le Fur explique qu’avec ses deux associés, ils recherchaient « une production indépendante et hors concurrence ». C’est pourquoi l’installation d’une unité de méthanisation leur a paru être le moyen le plus judicieux pour pallier ce problème. Avec un coût de 750 000 €, ils ont également choisi de valoriser la chaleur produite par le moteur pour exploiter au mieux l’unité de méthanisation.

L’investissement total s’élève à 1,2 million d’euros avec 314 000 € de subventions. Outre la structure elle-même, divers aménagements ont été réalisés tels que l’aplanissement du terrain, la construction d’une dalle de béton ainsi qu’une citerne anti-incendie. La station permet le chauffage du digesteur, des bâtiments d’élevage ainsi que de deux maisons et d’un séchoir à foin.

Une économie d’énergie et d’intrants

Consommant quotidiennement 1,1 tonne de couvert végétal, 2 tonnes de fumier de bovin, 600 kg de fumier de volaille, 1 tonne de maïs, 550 kg d’échalotes, 1 tonne de pommes de terre et 9m3 de lisier de bovin, l’unité produit un peu plus de 2 300 Kw/j, sachant que la structure fonctionne 352 jours par an. En plus de la vente d’électricité (21,5 centimes d’euro le kW), l’exploitation bénéficie d’une économie en énergie et en intrants. Ainsi, le chauffage au gaz a été remplacé par un chauffage hydraulique.

Les 60 m3 de gaz brûlés par heure permettent de chauffer l’eau à 80-85 °C et une pompe envoie 300 litres d’eau par minute dans le circuit fermé. Ce système a permis de réduire de 95 % la consommation de gaz, à savoir 4 à 5 tonnes annuellement. Quant à la consommation des deux maisons, elle a également été réduite. Le séchoir récemment installé a lui aussi fait ses preuves. En effet, la chaleur est diffusée de manière plus homogène permettant d’optimiser le séchage et la qualité du foin. Les exploitants ont donc pu réduire leurs apports en fourrage, lequel s’avère être aussi « un fourrage anti-véto ». C’est donc un bon moyen de baisser les frais vétérinaires et de produire plus de lait.

La méthanisation produit un digestat complet et riche. Grâce à celui-ci, le Gaec n’achète plus ses 4 tonnes d’engrais starter et a réduit de 30 % son coût en amendements, soit environ 2 250 € par an. Sachant que ce digestat est inodore, les voisins ne peuvent qu’apprécier cette évolution.

Une organisation rigoureuse

« Être un éleveur rigoureux et solide financièrement », voici ce que nous conseille Paul Le Fur. Car, en plus d’avoir les moyens d’investir dans cette production, une bonne organisation est indispensable et doit prendre en compte le temps pour pouvoir s’occuper correctement de l’unité de méthanisation. Aujourd’hui, deux heures par jour lui sont consacrées. Il ne faut pas oublier qu’il faut aller récupérer les déchets d’échalotes et de pommes de terre pour le méthaniseur chaque semaine ou encore changer les bougies très régulièrement (tous les 15 jours).

On ne compte pas les problèmes techniques occasionnels tels que des pannes de moteur ou bien les perturbations électriques du réseau. Sans oublier que d’autres interventions moins fréquentes sont à effectuer, comme la vidange du moteur ou la récolte des couverts végétaux.

Toujours voir plus loin

Après 1,2 million d’euros d’investissements, Paul Le Fur cherche les moyens techniques pour améliorer les performances de l’unité de méthanisation. « Quand tu connais la bête, tu connais ses problèmes ». Et de dévoiler les points négatifs qu’il a pu constater durant ces deux années. Ainsi, il a remarqué que la membrane de chaque dôme n’est pas assez isolante. Il souhaiterait installer deux membranes sur chaque dôme à l’occasion du changement des membranes usées.

Par ailleurs, durant l’incorporation des intrants dans le méthaniseur, des éléments grossiers tels que des cailloux ou des morceaux de bois y tombent ; ils peuvent bloquer le passage lorsque la pompe de transfert est en marche. C’est pourquoi il aimerait installer un système de broyage au moment de l’incorporation afin de détruire ces éléments. Il aimerait aussi trouver un filtre à charbon plus performant afin de protéger le moteur des molécules de sulfure d’hydrogène qui l’endommageraient. Paul Le Fur conclut ses propos par un conseil destiné aux agriculteurs souhaitant investir dans une unité de méthanisation : « Ne pas prendre un méthaniseur trop grand sinon ça ne gazera pas ».

Quentin Le Fur / Vincent Tignac – Iréo Lesneven

Les étudiants de BTS prennent la plume

Depuis plus de dix ans, Triskalia organise, en partenariat avec le journal Paysan Breton, un concours d’écriture ouvert aux élèves de BTS agricoles 1re année. Cette année, le thème du concours était : « L’agroécologie, un nouveau modèle agricole ? ». Au travers d’un article de presse de type témoignage ou portrait, les étudiants ont apporté un éclairage sur le développement des pratiques agroécologiques dans les exploitations bretonnes. Voici l’article qui a obtenu le 3e prix. Félicitations à ses rédacteurs, élèves de l’Iréo de Lesneven !

L’Iréo de Lesneven

L’établissement accueille des apprenants de la quatrième à la licence pro.
Les formations s’adressent aux jeunes en formation initiale, mais aussi aux adultes, désireux de se former dans les domaines de l’élevage, des productions végétales, de l’horticulture, de la gestion de l’entreprise et de l’activité commerciale. Différents statuts permettent de répondre aux besoins de formation et au projet de chacun.
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