Le casting des États généraux pose problème

La FDSEA 56 s’insurge de l’absence du monde de l’élevage des 14 groupes de travail des États généraux de l’alimentation, lancés le 20 juillet 2017 par le Premier ministre.

Producteurs, industries agroalimentaires, distributeurs, consommateurs, restauration collective, élus, partenaires sociaux, acteurs de l’économie sociale, organisations non gouvernementales, banques, assurances … Toutes les parties prenantes seront autour de la table. Toutes ? « Le monde de l’élevage n’y est pas ! », déplorent les responsables de la FDSEA du Morbihan. « Regardez les noms et le parcours des présidents de chaque groupe ». Des personnalités qui ont pourtant été choisies en fonction de leur compétence et de leur connaissance des différentes thématiques. Mais, pour la FDSEA, si le monde du végétal est représenté, il n’en est pas de même pour celui de l’élevage. Ils tiennent à le faire savoir avant que les travaux ne débutent réellement.

Les États généraux s’articulent autour de deux chantiers, le premier consacré à la création et à la répartition de la valeur, le second portant sur une alimentation saine et accessible à tous. « Sur les 14 ateliers, seulement deux concernent la répartition de la valeur et les négociations commerciales ». Les groupes 5 et 7 pour être précis. Ils sont présidés par François Eyraud, directeur général de « Produits frais Danone » et Serge Papin, président de Système U, pour le premier et par Guy Canivet, ancien membre du Conseil constitutionnel, pour le second. Un casting inapproprié pour la FDSEA.

Choix politiques ?

« Les douze autres thèmes d’ateliers sont trop sociétaux et pas assez économiques. Doit-on cautionner ces travaux en participant aux discussions au niveau régional, comme initialement prévu ? », s’interroge Frank Guéhénnec, président du syndicat. « Ce sont des gens de l’aval des filières qui vont parler de l’amont ? » Certains présidents ont été nommés pour des raisons politiques, selon eux, et sont susceptibles d’orienter les conclusions des travaux. Ils citent Dominique Voynet, ancienne ministre de l’environnement, Guillaume Garot, ancien ministre délégué à l’agroalimentaire ou encore Dominique Potier, initiateur d’un rapport ministériel sur la maîtrise des pesticides.

Revoir le droit de la concurrence

Le syndicat majoritaire rappelle ses revendications : une retouche de la loi LME (loi de Modernisation de l’économie), qui encadre depuis 2008, les relations souvent conflictuelles entre industriels et grande distribution, dont les producteurs font souvent les frais. Il demande également que le droit de la concurrence soit revu pour donner aux agriculteurs un pouvoir de négociation. Des moyens de contrer la volatilité des prix qu’ils subissent régulièrement. 


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