Yves Loutrage, producteur de légumes bio à Penvénan. - Illustration Une bineuse rotative à peignes pour légumes
Yves Loutrage, producteur de légumes bio à Penvénan.

Une bineuse rotative à peignes pour légumes

Peu répandue dans les campagnes bretonnes, la bineuse rotative à peignes est utilisée au Gaec Kerial à Penvénan (22) sur oignon, poireau et artichaut. Ce matériel spécifique permet de gagner du temps lors du désherbage et d’économiser de la main-d’œuvre.

« La grosse problématique en légumes bio est le désherbage. J’avais déjà une herse étrille et une houe rotative mais dernièrement j’ai investi près de 20 000 € dans une bineuse rotative à peignes de marque Christiaens », déclare Yves Loutrage associé en Gaec à Penvénan (22) avec sa femme Marie-Françoise et son fils Pol sur une exploitation de 120 ha de légumes bio. Les producteurs mécanisent au maximum le désherbage afin de limiter la main d’œuvre qui fait exploser les charges.

Intervenir sur les jeunes adventices

Cette bineuse rotative à peignes fonctionne principalement sur des cultures d’oignons, poireaux et drageons d’artichauts. « Cela fonctionne très bien sur des cultures droites. Par contre, c’est impossible sur du chou-fleur car le plant serait arraché ou déchiré à cause de ses feuilles étalées », explique Yves Loutrage. Il faut intervenir lorsque les adventices sont au stade jeune et que la culture est bien implantée. Cette bineuse encore peu répandue en Bretagne travaille entre les plants sur le rang. « Ça fait un peu pagaille après le passage de la bineuse car les plants sont penchés, mais ils se redressent très vite. »

Sur une culture d’oignons, le producteur passe environ 3 fois la herse étrille puis une fois la bineuse à dents ensuite un passage avec la bineuse rotative à peignes et enfin 2 à 3 fois la bineuse à dents suivant les conditions météo. « Après un passage avec la bineuse à peignes, je repasse avec la bineuse à dents pour éliminer les adventices. En bio si on veut être crédible, il faut que nos cultures soient propres. » La mécanisation du désherbage permet d’intervenir dès qu’une fenêtre météo le permet même si c’est le soir ou le week-end. Le recours à du personnel n’offre pas cette souplesse.

[caption id=”attachment_27791″ align=”aligncenter” width=”680″]La bineuse rotative à peignes au travail dans une parcelle d’oignons. La bineuse rotative à peignes au travail dans une parcelle d’oignons.[/caption]

Un matériel très vite amorti

La bineuse à peignes est montée en 5 éléments pour désherber les oignons et en 4 éléments pour les artichauts. « Je bine comme je plante, c’est à dire en 5 rangs pour l’oignon et en 4 rangs pour l’artichaut. » Les cultures sont plantées à l’aide du GPS RTK. Les parcelles sont donc toutes enregistrées et lorsque le producteur retourne biner il retrouve les rangs avec une précision de 2,5 cm. « Cela évite les erreurs de trajectoire. Avant j’avais tendance à regarder l’outil derrière et lorsque l’on regarde de nouveau devant on dévie de trajectoire et on arrache des plants. La précision de binage est aussi augmentée. C’est surtout moins fatigant car ce n’est pas facile de rester fixé sur le rang des heures durant. »

[caption id=”attachment_27790″ align=”aligncenter” width=”680″]Il est possible de modifier la bineuse pour passer de 5 à 4 éléments suivant la culture et ainsi s’adapter au nombre de rangs lors de la plantation afin de gagner en précision de binage. Il est possible de modifier la bineuse pour passer de 5 à 4 éléments suivant la culture et ainsi s’adapter au nombre de rangs lors de la plantation afin de gagner en précision de binage.[/caption]

Avec une vitesse d’avancement comprise entre 2,5 et 3,5 km/h, Yves Loutrage passe environ une heure et demie à biner un hectare. Le réglage de l’outil se fait grâce à des roues de jauge placées à l’avant et à l’arrière. Il faut être à une profondeur de 2 cm à l’avant et de 3 cm à l’arrière. Ça permet d’être plus souple au démarrage et plus agressif sur la fin pour bien éliminer toutes les mauvaises herbes. Il est aussi possible de régler la vitesse de rotation des peignes en modifiant le débit hydraulique. Au total, 15 ha de cultures sont binées avec ce matériel et à chaque fois ce sont de 1 à 4 passages suivant les conditions météo et les besoins de la culture. Après plusieurs mois d’utilisation, Yves Loutrage est totalement satisfait du travail réalisé par cette bineuse spécifique. « Même si c’est un peu cher à l’achat, c’est très vite amorti lorsque l’on regarde le gain de temps et l’économie de main d’œuvre. Par exemple en poireau l’an dernier, j’ai divisé mes coûts de main-d’œuvre par 4. »


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