L’élevage de veau travaille sur la réduction de son empreinte environnementale. L’alimentation est un levier majeur d’action. Dans la production de veau de boucherie, c’est l’alimentation qui contribue le plus au changement climatique (64 %) devant l’engraissement (20 %). Sur la consommation d’énergie, les aliments pèsent aussi le plus lourd (75 %). Ces chiffres, calculés avec la méthode de l’analyse de cycle de vie, qui prend en compte tous les maillons, mettent en lumière une piste d’action majeure pour proposer demain un veau plus « vert ». « Face aux attentes fortes des citoyens sur l’environnement, nous devons abandonner les arguments défensifs et être capables de montrer qu’on peut progresser dans cette voie », pense Nicolas Martin, de la Fefac (Fédération européenne des fabricants d’aliments composés). Aujourd’hui, se pose aussi la question de la valorisation de ces démarches. « Devons-nous les utiliser pour stimuler la concurrence ou réfléchir en filière ? », aborde le conseiller politique. Un aliment réhydraté à 45°C Parmi les exemples d’avancées, le projet Kenaveau (mené par l’Idele et l’Inra en lien avec trois industriels sur quatre ans) a permis de mettre au point un aliment d’allaitement qui est réhydraté à 45°C, contre 70°C habituellement dans les élevages. « Mais l’empreinte environnementale est surtout abaissée par le changement de formulation. Pour que l’aliment se dilue bien à 45°C, nous avons substitué près de la moitié des matières grasses par des produits amylacés (glucides) qui sont beaucoup moins impactants sur l’environnement », explique Christophe Martineau, responsable de la station veau de boucherie de l’Idele au Rheu (35). L’efficacité alimentaire doit par ailleurs être renforcée. D’autant plus que l’alimentation représente 50 à 60 % du coût de production. Le projet Innoveau, piloté par l’Idele en partenariat avec trois opérateurs, vise à développer des stratégies alimentaires efficaces pour des veaux…
Un veau de boucherie plus “vert” en jouant sur l’alimentation