Philippe Bougeard concilie fort pâturage et robot. - Illustration Entraide et achat groupé autour des robots de traite
Philippe Bougeard concilie fort pâturage et robot.

Entraide et achat groupé autour des robots de traite

Même quand son salarié ne travaille pas, Philippe Bougeard peut quitter l’exploitation, pour une réunion, une soirée ou un week-end. Un de ses voisins peut intervenir en cas d’arrêt de fonctionnement.

Les nouvelles technologies en élevage ne sont pas synonymes d’isolement des agriculteurs. La preuve à Iffendic (35) où le robot de traite a élargi l’entraide qui existait déjà pour l’ensilage, entre trois producteurs. Eleveur sur la commune, Philippe Bougeard peut compter sur ses voisins en cas d’arrêt de fonctionnement du robot, quand lui ou son salarié ne sont pas présents sur le site d’exploitation. « Nous avons les mêmes robots Lely, et nous savons donc comment agir en cas de dérèglement, de déplacement de tuyau, d’oubli de vidange des seaux de tri ou de panne… Même si les alarmes sont rares, cela peut arriver. On peut aussi se remplacer pour une soirée ou un week-end de temps en temps, en ajoutant la surveillance et l’alimentation des animaux », explique le producteur.

Achat groupé pour 28 robots

Dans le secteur, le nombre de producteurs équipés d’un robot de la marque est important. « Nous avons décidé de réaliser un achat groupé de produits d’hygiène pour la traite et les mamelles et de réactif pour leucocytes. L’an passé, 15 robots étaient concernés. Cette année, il devrait y avoir 28 robots. Nous allons essayer de remplir un camion complet pour réduire encore les coûts », précise Philippe Bougeard qui gère cette initiative. « Les bidons sont livrés chez un agriculteur qui centralise aussi les bidons vides pour leur recyclage. »

C’est en 2012 que Philippe Bougeard a fait le choix d’installer un robot pour remplacer sa salle de traite devenue vétuste. « Mais je souhaitais conserver la même part de pâturage, pour des raisons de coût de production, de santé et de bien-être des vaches. » Il y est parvenu en ajoutant une porte de pâturage en sortie de stabulation, alors que le robot se situe à l’autre extrémité, près de la laiterie. « Une vache proche de sa plage de traite ne peut repartir sans être passée dans le robot. »

[caption id=”attachment_26473″ align=”aligncenter” width=”680″]Une porte de pâturage est installée en sortie de stabulation. Une porte de pâturage est installée en sortie de stabulation.[/caption]

Silo fermé pendant au moins 2 mois

L’organisation du parcellaire n’a pas été modifiée. Avec un peu plus de 25 ares par VL, le silo de maïs est généralement fermé pendant deux à trois mois, entre avril et juin. « Je leur donne alors généralement du foin à l’auge et 1,5 kg de maïs grain/vache/j. »

Pendant toute la saison de pâturage, l’éleveur ramène les vaches au bâtiment matin et soir. « Cela me permet de les observer, de voir l’état des paddocks et d’avancer le fil. En pleine pousse, ce dernier est bougé deux fois par jour. Quand les vaches reviennent en parcelle, elles ont de l’herbe fraîche. »

Deux formules de concentré de production

La ration hivernale est basée sur de l’ensilage de maïs et d’herbe ainsi que du tourteau de colza. Une complémentation individuelle est apportée au robot. La composition de cet aliment, dont la formule est élaborée par le producteur, varie. « En hiver, il contient 50 % de blé et 50 % de maïs grain. En forte saison de pâturage, il passe à 70 % de maïs et 30 % de blé. » Constitué de Prim’Holstein en majorité, le troupeau affiche une moyenne d’étable de plus de 9 000 kg. Actuellement, il totalise une soixantaine de vaches laitières pour une production de 500 000 L. « Je suis déjà monté à 72 laitières traites par le robot sur un trimestre quand la conjoncture était meilleure. »


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