paturage - Illustration Viande bovine : Plus d’autonomie avec le pâturage tournant dynamique

Viande bovine : Plus d’autonomie avec le pâturage tournant dynamique

Sur l’EARL Labbé, l’autonomie du troupeau est accrue avec le pâturage tournant dynamique. Peu de concentrés sont achetés : colza pour les taurillons et mash pour les vaches en engraissement.

Installé en 1991 avec ses parents à Saint-Marc-sur-Couesnon (35), Pascal Labbé gère seul l’exploitation familiale depuis 2000. Conduisant deux ateliers (bovins laitiers et allaitants), le producteur décide de se spécialiser en production de viande bovine en 2014. Avec un effectif atteignant aujourd’hui 85 mères limousines en système naisseur engraisseur, il cherche à accroître au fil du temps l’autonomie. Alimentaire d’abord en augmentant les fourrages produits sur l’exploitation.

En 2016, la SAU de 89 ha compte 65 ha de pâturage, 10 ha d’ensilage de maïs, 4,5 ha de méteil, 10 ha de maïs ensilage et 9 ha de blé. « Le méteil est généralement battu, aplati et enrichi avec du colza. Cela sert d’aliment aux veaux et aux taurillons », a détaillé l’éleveur lors d’une réunion de la section viande d’Eilyps le 8 février. « En 2016, une partie du méteil a été ensilée. Je vais sans doute continuer pour réduire le maïs. Cette année, le blé a par ailleurs été arrêté : il était majoritairement vendu », continue Pascal Labbé qui s’est engagé dans une Maec Système polyculture élevage (avec un maximum de 18 % de maïs sur la SFP).

[caption id=”attachment_25773″ align=”aligncenter” width=”680″]Pascal Labbé. Pascal Labbé.[/caption]

Changement de paddock tous les deux jours

En 2014, le producteur a adopté le pâturage tournant dynamique avec l’appui d’Elvea Bretagne. « Cela permet d’augmenter le rendement/ha.
Désormais, les veaux sous la mère ne sont plus complémentés au pâturage. » Les vaches sont mises à l’herbe à la mi-mars, divisées en trois lots d’une trentaine (dont un lot de taries). 10 paddocks de 80 ares sont réservés à chaque lot. Les vaches changent de paddock tous les 2 jours en moyenne – 3 jours au maximum et 1 jour en cas de forte pousse. « Au printemps, certains paddocks sont passés et fauchés. » Pour délimiter ses parcelles, l’éleveur utilise des piquets en fibre de verre et PVC. L’eau arrive par des tuyaux simplement posés sur le sol. « D’une capacité de 70 L, les bacs à eau mobiles se déplacent facilement. Ils sont équipés d’un niveau constant. »

Fertilisation réduite

« Avec un nombre de bovins adapté, les refus sont limités », note Pascal Labbé. Côté fertilisation, 27 u d’N/ha sont apportées en février, ainsi que 10 t de fumier sur 50 % des surfaces. L’éleveur essaie par ailleurs de réduire les traitements chimiques. Un produit à base de plantes est utilisé contre le parasitisme interne. Et de la naissance à 7 jours, les veaux reçoivent un complément à base de plantes contre les diarrhées. Avec ainsi une consommation d’antibiotiques en baisse.

Ne pas fatiguer les prairies

Le rendement des prairies peut souvent être augmenté, allant jusqu’à 10 à 12 t MS sur certaines parcelles. « Le facteur limitant du pâturage est l’ingestion qui est maximale avec une hauteur d’herbe comprise entre 13 et 15 cm. Avec le pâturage tournant dynamique, on recherche la phase végétative qui optimise la photosynthèse, la valeur et l’appétence », explique Jérôme Roizil, conseiller Eilyps. L’objectif est de faire entrer les animaux dans la parcelle au stade 2,5 à 3 feuilles du RGA. « Ils ne doivent pas arriver avant et encore moins remanger les repousses avant de sortir. » Le surpâturage ampute la gaine et affaiblit la plante. « On perd du rendement et de la densité, ce qui peut entraîner de l’évaporation et l’apparition de mauvaises herbes. » À l’inverse, entrer trop tard dans la parcelle (après 3 feuilles par talle) génère une perte de rendement et de digestibilité, une sélection par les animaux, un étouffement des légumineuses…


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