Être représenté dans un collectif organisé

td_AG-conf-22 - Illustration Être représenté dans un collectif organisé
La Confédération paysanne des Côtes d’Armor a tenu son assemblée générale, jeudi 16 mars, à Saint-Bihy, et débattu sur le fonctionnement et la place de l’organisation collective en agriculture.

À l’occasion d’une table ronde, les responsables de la Confédération paysanne se sont interrogés sur le rapport entre « la taille des structures, leur complexité et leur gouvernance ». Sous-entendant que l’agrandissement à outrance était synonyme de perte de « représentativité et de démocratie » pour les agriculteurs. La question de la « taille critique » des organisations collectives était posée.  

Jean-Sébastien Piel est « paysan-charcutier » à Saint-Pern (35), membre fondateur de Brin d’herbe, démarche collective de valorisation en circuits courts comptant deux magasins à proximité de Rennes. « Nous sommes organisés en Groupement d’intérêt économique ou GIE, réponse juridique et fiscale à 16 fermes travaillant sur un projet commun. Nous travaillons sous forme de banque de travail comptabilisant le temps mis à disposition du collectif et le résultat annuel vient rémunérer l’ensemble des producteurs, en fonction du chiffre d’affaires. On se retrouve à 16, une fois par semaine. Dans notre fonctionnement, une ferme, c’est une voix et il faut une majorité de 70 % des présents pour prendre une décision », explique le Brétillien qui n’imagine pas vraiment s’agrandir davantage, mais plutôt favoriser d’autres initiatives du même type pour venir répondre à la demande.      

Défrayé pour participer à l’assemblée générale

À ses côtés, Ludovic Billard, producteur de lait et administrateur trésorier du GIE de collecte Biolait, voit sa structure grandir sans cesse sous l’impulsion des nombreuses conversions à l’agriculture biologique. « Nous avons ramassé 150 millions de litres de lait en 2016 dans 1 050 fermes, soit 30 % de la production française bio. En 2017, ce sera autour de 190. Cette croissance pose de manière de plus en plus prégnante la question de la gouvernance. Notre fonctionne-
ment s’inspire avant tout de l’esprit coopératif. À l’assemblée générale, nos statuts exigent la présence d’au minimum 50 % des adhérents pour voter et décider. Cela n’est pas anodin mais on s’en donne les moyens. Ainsi, on paie le transport à chaque producteur et on indemnise chaque ferme à hauteur de 150 € pour financer le remplacement sur l’exploitation… »

“Problème de gouvernance”

Quant à Gilles Bars, producteur de lait à Pommerit-le-Vicomte et vice-président de Triskalia, poids lourd régional avec ses 18 000 adhérents et ses 4 800 salariés, il concède que pour diriger une coopérative aussi importante, il faut avoir la « culture du compromis ». Il explique également que le groupe a tendance à réduire le nombre de personnes au conseil d’administration pour gagner en efficience. « Nous sommes 53 membres actuellement contre 74 à la fusion – création de Triskalia. » Relancé plus particulièrement sur la « SAS Laïta », le Costarmoricain a expliqué que le résultat est partagé en fonction du capital détenu par chacune des trois coopératives.


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