Isabelle Connan, Florence Le Saint et Jean-Marc Thomas à la sortie du commissariat de police de Saint-Brieuc le 9 décembre. - Illustration La Confédération paysanne entendue par la police
Isabelle Connan, Florence Le Saint et Jean-Marc Thomas à la sortie du commissariat de police de Saint-Brieuc le 9 décembre.

La Confédération paysanne entendue par la police

Suite à son action pour déposer plainte contre des laiteries et leurs filiales, la Conf’ des Côtes d’Armor a été auditionnée au commissariat de Saint-Brieuc.

Le 24 novembre, la Confédération paysanne des Côtes d’Armor avait été reçue par Bertrand Leclerc, procureur de la République. « Il s’agissait de déposer plainte contre les 4 principales laiteries et filiales qui collectent dans le département. Manifestement à l’écoute de la détresse paysanne provoquée par les crises successives et profondes qui touchent l’élevage breton, il avait promis d’étudier le dossier », rappellent Florence Le Saint, Isabelle Connan et Jean-Marc Thomas. Le procureur a par la suite confié au commandant de police de Saint-Brieuc le soin de procéder à l’audition des trois militants vendredi 9 décembre.

2 heures d’audition

Pendant plus de 2 heures, l’occasion leur a été donnée de développer leurs arguments. « Cela fait trop longtemps que les éleveurs laitiers subissent une vente à perte intolérable. Cette situation engendre de la précarité financière et fragilise psychologiquement des hommes et des femmes qui travaillent beaucoup. À la lecture des contrats ou des règlements intérieurs des coopératives, le rapport de force apparaît clairement en défaveur des paysans. »

Pour les syndicalistes, ces derniers doivent s’acquitter de nombreuses exigences en termes de volumes et de qualité, sans quoi la laiterie peut suspendre la collecte ou rompre le contrat sans indemnité à verser. « En contrepartie, l’éleveur ne peut suspendre ses livraisons s’il estime que la laiterie ne respecte pas ses engagements notamment en termes de prix. » Ils insistent : « Globalement, la plus grande opacité règne dans les laiteries en ce qui concerne la fixation des prix, l’organisation des coopératives qui s’affublent de filiales et de holding de droit privé, captant ainsi la part de la valeur ajoutée qui nous revient de droit. Cette véritable injustice s’exerce depuis des années avec une violence cachée. Elle se révèle pourtant au grand jour lorsque l’on regarde la prospérité internationale de l’empire Lactalis et que l’on s’intéresse à la rémunération des dirigeants des coopératives… »


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