la luzerne fait partie intégrante de la stratégie alimentaire de Thomas Allard - Illustration La luzerne complémentaire du maïs fourrage
la luzerne fait partie intégrante de la stratégie alimentaire de Thomas Allard

La luzerne complémentaire du maïs fourrage

L’apport de luzerne avec du maïs ensilage permet de réduire les concentrés azotés.

Le niveau d’incorporation de luzerne dans une ration de base maïs fourrage a été testé à la station expérimentale de La Jaillière (44). De la luzerne enrubannée (UFL = 0,82 ; PDIN = 125 g ; PDIE = 78 g) ou ensilée (UFL = 0,80 ; PDIN = 122 g ; PDIE = 73 g), de très bonne qualité, récoltée au stage bourgeonnement ou coupée à moins de 38 jours de repousse, a été incorporée à hauteur 15 % et 30 % de l’ingestion de matière sèche, face à un lot témoin. Simultanément, le tourteau de colza a été réduit de façon à conserver un même niveau d’apport PDI que pour le lot témoin. Du blé est apporté pour densifier la ration en énergie et conserver la même proportion de concentré.

L’introduction de luzerne enrubannée a entraîné une baisse de l’ingestion de 1,8 kg MS par rapport au témoin. La production laitière et les taux (TB et TP) n’ont pas été influencés par le niveau d’introduction de luzerne. La consommation de tourteaux, de 230 kg / 1 000 L pour le lot témoin a été diminuée respectivement de 49 % et 65 % pour des rations comportant 15 % et 30 % de luzerne enrubannée. Les niveaux d’autonomie sur la matière sèche atteignent ainsi plus de 85 % (75 % pour le témoin), et plus de 60 % voire 75 % sur les protéines. Les premiers résultats avec l’ensilage de luzerne selon le même dispositif expérimental montrent les mêmes tendances : le tourteau de colza consommé est réduit de moitié lorsque la luzerne ensilée est introduite à hauteur de 30 % de l’ingestion.

Le coût alimentaire aux 1 000 L incluant 15 % de luzerne enrubannée est inférieur d’une dizaine d’euros à celui de la ration témoin ; limité à 5 € avec 30 % de luzerne, en lien avec la baisse de production laitière observée pour ce régime. « L’impact économique va dépendre du rapport entre le prix d’achat du correcteur azoté et le prix de vente des céréales », explique Pierre-Vincent Protin, de Arvalis. Le résultat partiel de l’exploitation (produits – charges lait et blé) calculé à SAU constante (avec du maïs fourrage à 12 t et de la luzerne à 10 t MS /ha) est augmenté avec 15 % de luzerne dans la ration si le prix du tourteau de colza / prix du blé est supérieur à 1. Avec 30 % de luzerne dans la ration, il faut que ce ratio soit supérieur à 1,5. Dans le cas de luzerne ensilé, l’ingestion étant très élevée, ce même ratio doit être supérieur à 2,5 pour que la luzerne ait un impact positif direct sur le résultat partiel.


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