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Financer l’agriculture autrement

Parce que l’agriculture est le pilier économique de la Bretagne, la Banque publique d’investissement (BPI) et le CMB s’engagent dans l’accompagnement des entreprises.

La mission de la Banque publique d’investissement n’est pas seulement – comme le laissent souvent penser les médias – , de voler au secours des entreprises qui battent de l’aile. Dans Bpifrance, il y a d’abord investissement. Et Joël Darnaud, directeur exécutif national, d’expliquer : « Bpifrance est une filiale de la Caisse des dépôts et de l’État qui accompagne les entreprises en crédit, en garantie et en fonds propres ».

Une agriculture de plus en plus capitalistique

Le réseau Ouest de la BPI bénéficie d’un « fort soutien » de la Région. « La Bretagne est la région qui met le plus d’argent dans la BPI. Par exemple, le fonds régional de garantie destiné à copartager les risques avec la banque est doté de 23 M€, ce qui place la région en 3e position française », cite Éric Versey, directeur régional. À noter que l’Europe participe également à l’abondement du fonds public. Jusqu’il y a peu, la Banque publique d’investissement s’intéressait peu à l’agriculture. Pour une raison technique simple :  son intervention est réservée aux investissements supérieurs à 750 000 € (un plafond qui devrait être revu à la baisse). « Mais en 10 ans, la taille des exploitations a augmenté de 31 %. Elles ont recours à des équipements de plus en plus coûteux. Aujourd’hui, nous avons des installations agricoles qui dépassent le million d’euros. Nous avons aussi des projets, notamment dans la méthanisation à 1-2 M€, voire jusqu’à 3-4 M€ en cogénération », explique Jean-Pierre Le Tennier, directeur général du CMB.

L’avenir de l’agriculture

Parler de financement de projets agricoles d’envergure n’est-il pas anachronique avec la crise de l’élevage ? « Il faut regarder l’avenir sur le long terme », encourage Jean-Pierre Le Tennier, directeur général du CMB, qui ne voit pas d’autre solution pour « la Bretagne que de conserver sa part dans la production agricole en Europe. Et notre banque, qui finance 25 % des projets agricoles bretons, soutient toutes les agricultures qui s’inscrivent dans un projet économique de vie durable. Il n’est pas ici question de taille d’exploitation». « Il faut absolument parvenir à mieux stabiliser les revenus des agriculteurs », poursuit le directeur du CMB. « Pour qu’ils n’aient pas à se préoccuper des crises, mais puissent se projeter dans l’avenir. Sur ce dossier, j’en appelle à la responsabilité de l’Europe».

1/3 des fermes à transmettre

Pas surprenant que les banques privées qui soutiennent de tels projets cherchent à partager le risque potentiellement beaucoup plus élevé que celui pris pour financer une exploitation agricole bretonne moyenne. « La garantie publique est un des quatre métiers de Bpifrance », poursuit Joël Darnaud. Autrement dit, si ces gros projets à plus de 750 000 € viennent à défaillir, la banque publique intervient en soutien à la banque qui a délivré le prêt. Mais le directeur de Bpifrance insiste aussi fortement « sur la mission de financement à court, moyen et long terme » que propose la structure publique, en partenariat avec la banque de l’entreprise.

Depuis le 25 février,  cet « engagement dans l’accompagnement des entreprises agricoles à fort développement » est formalisé au travers d’une convention signée par le CMB et Bpifrance. Une façon de s’inscrire dans le long terme. « Un tiers des chefs d’exploitation sont appelés à prendre leur retraite dans les 10 ans. On sait que les besoins de financement seront importants pour faire en sorte que la Bretagne conserve son rang de grande région agricole », commente Jean-Pierre Le Tennier, avant de souligner que les 360 M€ d’emprunts à moyen et long terme accordés à l’agriculture en 2015 représentent 40 % du marché professionnel du CMB. Didier Le Du


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