safer-bretagne-investissement-projet-atypique-installation - Illustration À Saint-Brieuc, les défenseurs de projets innovants s’affairent

À Saint-Brieuc, les défenseurs de projets innovants s’affairent

Le jour du Conseil d’administration de la Safer Bretagne, un collectif était là pour souligner le peu de soutien aux projets étiquetés « atypiques. »

« Tout le monde le reconnaît, nos réseaux sont performants pour accompagner les porteurs de projet. Aujourd’hui, beaucoup sont hors-cadres familiaux, planchent sur des initiatives innovantes que certains appellent “atypiques”… On les envoie candidater pour obtenir de la terre, mais à chaque fois la Safer se couche et ils n’obtiennent pas le foncier pour se lancer ou pérenniser leurs outils… » lançaient, le 27 février à Saint-Brieuc, entre frustration et incompréhension, les protestataires rassemblant Confédération Paysanne, Civam Bretagne, Accueil Paysan, la Marmite, Gab 56, Terres de Liens… Ces derniers voulaient interpeller le Conseil d’administration de la Société d’aménagement sur certains dossiers.

« Aux “atypiques”, on réserve la petite terre »

A Peillac (56) par exemple, 105 hectares ont été libérés. Le Comité technique du Morbihan a proposé en janvier de les attribuer en totalité à un jeune qui rejoint l’élevage familial. « Nous demandions 25 ha à proximité de notre brasserie pour que le statut de chef d’exploitation de Yann, mon nouvel associé, soit consolidé et installer Alice Lesteven. 25 ha pour 2 actifs de plus sur la commune, tout en laissant 80 ha aux autres repreneurs pour consolider leur exploitation située à 13 km, n’est-ce pas acceptable ? Il suffirait d’un minimum de courage politique… », lance Gwennolé Le Galloudec, paysan-brasseur à Saint-Gravé (56). « Non sens social et agronomique », aujourd’hui, ce dernier doit travailler 9,5 ha à Melrand (56) à 90 km de sa brasserie, faute de surface accordée près de son siège d’exploitation… Alice souligne un manque de considération : « Je cherche 5 ha pour me lancer en plantes aromatiques. On m’a déjà proposé 2 sites : 6,5 ha de terrain en pente, non irrigable, mais avec du bâti doublant la somme à investir… Puis 4 ha dont un tiers en marais inadaptés à mes vivaces méditérranéennes ! Pourquoi jamais un coup de fil pour connaître le détail de nos besoins alors que la présentation du dossier par le technicien le jour du Comité technique est primordiale pour la décision ?  » Denis Lucas, éleveur bio à Muzillac, enfonce le clou : « Aux “atypiques”, on réserve toujours la petite terre, pas chaulée, en friche, en pente, sans bâti ou accès à l’eau… Les parcelles que personne ne veut. Il ne faut pas s’étonner si nos projets ont du mal à prendre racine sur nos territoires. »

« La préemption est là pour favoriser l’installation »

Si les manifestants se réjouissent de la transparence de la publicité du foncier, qui permet aux offres d’être diffusées vers tous les syndicats, ils regrettent « l’opacité et la partialité des pratiques. » Et pourtant, conclue Gwennolé Le Galloudec, « en théorie, la Safer, c’est notre outil, celui des projets innovants, des hors-cadres familiaux… Quand je vois l’arbre du logo, je vois mon projet qui germe puis se développe. La préemption est là pour favoriser l’installation et une distribution plus juste des terres. Nous aimerions simplement que la Safer fonctionne mieux. » Toma Dagorn


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