Le tarissement, indispensable et stratégique

Encore trop souvent, les vaches taries sont les oubliées du cheptel alors qu’elles méritent une vigilance et une attention accrues. La période sèche est effet cruciale en atelier laitier. Certains éleveurs et vétérinaires disent même « qu’une bonne lactation commence le jour du tarissement », ou encore que « la gestion des vaches taries est un investissement très rentable… » En quelques semaines, les défis à relever sont nombreux. Pour l’éleveur : hygiène au tarissement et protection du trayon, confort et propreté du logement, adaptation de la ration de base et de la complémentation vitaminique et minérale… Et surtout pour la vache : fabrication d’un colostrum de qualité, évolution de ses tissus mammaires et ruminaux, préparation au vêlage et aux embûches du délicat post-partum (prévention des maladies métaboliques, gestion du déficit énergétique, reproduction)… Le passage sans encombre de cette période d’immuno-dépression chez la vache est en fait un véritable tremplin vers la lactation. Toma Dagorn Pendant la période sèche, la vache est improductive et paraît « coûter cher ». Mais, physiologiquement, sa mamelle a besoin de cette période sans sécrétion lactée pour soigner sa santé avant de retrouver sa forme. D’abord, un rappel en forme de définition. « Ce que nous appelons le « tarissement vrai », c’est l’arrêt de la traite à un moment précis avec la mise en place, ou non, de dispositifs intra-mammaires », rappelle Dr Thierry Daridon. « Plus largement, ce que nous appelons « période sèche » correspond au « tarissement zootechnique », c’est-à-dire la période pendant laquelle la vache ne produit pas de lait. » En fait, pour le vétérinaire, cette période sèche regroupe trois étapes physiologiques qui se chevauchent : l’arrêt de la lactation « dont notre tarissement vrai »; la fin de gestation jusqu’au vêlage et enfin le démarrage de la lactation suivante (mise bas, production de colostrum, santé…) qui est « intimement conditionné » par la qualité du tarissement. Logement à part, conduite alimentaire différenciée, traitement médical… Le tarissement et sa période sèche, « improductive par définition », coûtent cher, concède le spécialiste. « Ces 8 semaines apparaissent même comme une véritable contrainte dans certains élevages. Il est donc naturel de se poser la question de réduire, voire de se passer de période sèche. » Mais Thierry Daridon met d’emblée en garde : cette réduction ou absence de tarissement aura un impact sur la production laitière, la qualité du lait, la santé du veau et le métabolisme. Sécrétion lactée nulle, 50 à 70 heures après tarissement Le lait est synthétisé dans des cellules nommées lactocytes, regroupés en acini . Sous l’action de l’ocytocine, « l’hormone de traite dont la synthèse est favorisée par la préparation de la mamelle en début de traite », le lait des acini est collecté dans des canaux menant jusqu’à la citerne avant d’arriver jusqu’au trayon. « Un mécanisme en théorie simple, mais en réalité très complexe. » C’est l’arrêt de la stimulation par la traite qui provoque l’arrêt de la production. « La régression du tissu mammaire débute 24 à 36 heures après le tarissement : les lactocytes commencent à disparaître. La sécrétion lactée est nulle au bout de 50 à 70 heures, en théorie pour une vache produisant moins de 20 l par jour. » Par contre, l’involution mammaire, « visible en observant la perte de volume du pis », est complète après 25 jours. Ensuite, c’est la fin de la gestation qui déclenche la régénérescence des lactocytes, 21 jours avant mise bas. « Et c’est cette régénération des lactocytes qui détermine la production à venir. » Sans période sèche, la production est pénalisée Par contre, en cas de maintien de la stimulation de la production laitière, « il y a réduction, voire annulation de ce remaniement mammaire. » En conséquence, les acini sont moins productifs à cause d’une faible régénérescence des lactocytes : « En l’absence de tarissement, la baisse de production à la lactation suivante est de 20 %. Et si la période sèche est simplement réduite à 4 à 6 semaines, on s’accorde à dire que cette baisse se situe entre 5 et 10 %. Les résultats d’essais variant de 2 à 20 %. » Toma Dagorn La période sèche est une phase privilégiée pour assainir la mamelle. Mais encore faut-il éviter de nouvelles contaminations. Retour sur les mécanismes qui entrent en jeu face aux pathogènes. Les défenses physiologiques de la mamelle sont de deux types, rappelle Dr Cédric Debattice. Des défenses dites « hautes » ou biochimiques et des défenses dites « basses » anatomiques. L’intramammaire n’est qu’une aide Les défenses dites « hautes » sont constituées d’enzymes, de cellules immunitaires ainsi que d’anticorps. Leur but est d’empêcher la multiplication des nouvelles infections et aussi d’assainir les tissus précédemment contaminés. « Au moment du tarissement, l’éleveur peut pratiquer une aide thérapeutique (dispositifs intramammaires, anti-biotiques ou non) pour accompagner le travail de ces défenses hautes. Mais la diffusion d’un antibiotique par capillarité et lipophilie à travers les tissus s’avère tout de même difficile. Le médicament n’est donc qu’une aide : au tarissement, il n’y pas d’assainissement médical à proprement dit, car c’est la vache qui fait le gros du travail. » La barrière physique du bouchon de kératine Des défenses dites « basses » existent également au niveau du canal du trayon. La principale au tarissement est la mise en place du bouchon de kératine. « Celui-ci se forme dès l’arrêt de la traite à une vitesse d’obstruction variable en fonction du niveau de production le jour du tarissement », précise le praticien. Sur le terrain, on constate de plus une grande variabilité entre les vaches ainsi qu’entre les quartiers d’un même animal. « Dans les 48 heures qui suivent le tarissement, 30 % des mamelles perdent encore leur lait. » Le sphincter, seule voie d’entrée Mais malgré ces deux systèmes de défense, on observe des contaminations tout au long de la période sèche. Trois germes sont principalement en cause chez la vache tarie : Escherichia coli, Streptococus uberis et Staphylococcus aureus. « Or comme en lactation, il n’existe qu’une seule porte d’entrée pour les bactéries : le sphincter. » Le vétérinaire attire l’attention sur deux moments clés où le risque d’infection est très élevé. « D’abord, dans les jours qui suivent l’arrêt de la traite. Les micro-organismes à réservoirs mammaires, et notamment S. aureus, provoquent ainsi l’essentiel de leurs nouvelles infections en début de période sèche. Éventuellement, des cas à E.coli s’établissent mais ils sont alors éliminés spontanément, sans conséquences dommageables, en milieu de tarissement lorsque la lactoferrine (enzyme) s’oppose à leur développement. » Ensuite, en l’absence de traite, les contaminations cessent et la menace baisse atteignant son niveau le plus faible à la fin de l’involution mammaire. « Enfin, le risque réaugmente fortement dans les 10 jours qui précèdent le vêlage », précise Cédric Debattice. Avant d’ajouter, par contre que « S. uberis est susceptible d’infecter la mamelle tout au long de la période sèche. » Les trayons des taries ne sont pas étanches Pour lui, il faut surtout retenir que « les trayons des vaches, même taries ne sont pas étanches ». Deux repères d’abord : « Sept jours après tarissement, seuls 50 % des trayons sont obstrués par la kératine. 60 jours après celui-ci, 5 % des trayons n’ont jamais été bouchés… » Et puis, en phase de préparation au vêlage et de « montée » en colostrum, le bouchon « perd naturellement de son étanchéité en raison de l’œdème mammaire et de l’accumulation de lait dans la citerne. » D’où l’importance de l’hygiène pour maîtriser la pression bactérienne de l’environnement. « En effet, le risque de nouvelles infections dépend avant tout de la gestion du logement des vaches taries ». S’il est commode de les mettre dehors, « cela reste une pratique à risque », hiver (humidité, souillure) comme été (mouches). Et en stabulation, il est primordial de « veiller à l’entretien de la litière et à la maîtrise de la concentration en animaux. » Et surtout, si le milieu d’élevage des taries est dégradé et que rien ne peut être amélioré, « il faut faire le point avec son vétérinaire pour choisir les mesures zootechniques adéquates, un traitement au tarissement adapté en fonction de sa rémanence et de la durée de la période sèche pour protéger (et pas uniquement pour assainir) la mamelle, réfléchir à l’opportunité des obturateurs de trayons... » Toma Dagorn Sans tarissement, pas de colostrum car sa synthèse dépend d’un phénomène accumulatif. Et si le veau n’en boit pas en qualité et quantité suffisantes, c’est sa santé qui en pâtit. Le veau naît sans système immunitaire compétent. « En fait, ce dernier est présent mais il est encore non opérationnel », rappelle Dr Blaise Paupelin, membre du GTV Bretagne. Les premières semaines, période à risque, la protection de son organisme ne dépend donc « que de l’ingestion du colostrum le plus rapidement possible après la naissance ». Ensuite, ses propres défenses vont se mettre en place progressivement au contact des agents extérieurs : « Le veau commence à acquérir son autonomie immunitaire au bout de 3 semaines de vie. » Migration progressive vers la mamelle Mais attention, « la constitution du colostrum réclame au minimum 25 à 30 jours ». Car elle correspond à une migration et une accumulation progressive dans la mamelle de vitamines (A et E), minéraux (Zn, Co, Se), anticorps (« des immunoglobulines A et M et surtout jusqu’à 1,5 kg d’immunoglobulines G ») et autres facteurs anti-infectieux (enzymes, activateur complément, cytokines, leucocytes)… « Pendant la période sèche, nous avons vu que les lactocytes se résorbent. Parallèlement, lors de la phase d’involution de la mamelle, le parenchyme mammaire commence à s’organiser. Trois semaines avant le vêlage, ce tissu permet notamment la synthèse et l’accumulation des Ig G… » C’est pourquoi en l’absence de tarissement (« aucun renouvellement de l’épithélium sécrétoire ») ou en cas de réduction de la période sèche sous les 25 jours, « la qualité du colostrum sera mauvaise et la santé des veaux s’en ressentira. » Diarrhées néonatales, gros nombrils, arthrites, mais aussi mortalité seront au rendez-vous puisque sans transfert colostral, « c’est-à-dire sans passage d’un statut immunitaire provisoire de la mère vers le nouveau-né », le veau n’est pas protégé des infections extérieures les premières semaines. « Traitement, coût de renouvellement, temps passé… À la clé, des pertes financières importantes. » Le tarissement influence donc directement les performances dans la nurserie. Toma Dagorn En fin de gestation le veau grossit, l’ingestion baisse, les papilles ruminales régressent et le déficit énergétique s’installe. Une bonne gestion de la période sèche est alors indispensable pour préparer la vache à valoriser au mieux sa ration dès le vêlage. Le métabolisme est « l’ensemble des phénomènes physiologiques qui permettent à la vache de transformer un aliment végétal en élément de croissance (pour vivre) et en sécrétion lactée », rappelle Dr Virginie Guez. Chez la vache tarie, deux facteurs, capacité d’ingestion et papilles ruminales, bornent ainsi ce métabolisme. Le déficit énergétique commence avant vêlage « Pendant la période sèche, il existe un point de croisement entre la courbe de capacité d’ingestion et celle des besoins énergétiques », explique la praticienne. Avant ce point, la capacité d’ingestion n’est pas limitante : la vache grossit (engraissement). « Tandis qu’au-delà, deux ou trois semaines avant mise bas, l’ingestion réduite ne permet plus de couvrir les besoins et la vache va commencer son amaigrissement physiologique. » Ensuite, il y a poursuite et amplification de l’amaigrissement après vêlage. « Cela s’appelle l’homéorhèse. Soit l’aptitude de l’organisme à donner priorité à la production laitière par la mobilisation des réserves adipeuses pour obtenir les nutriments. » Sur le terrain, on parle souvent de la fameuse période de déficit énergétique de début de lactation. « On tolère la perte de 1,5 point maximum en Note d’état corporel (Nec), entre le vêlage et le pic de lactation (obtenu entre 2 et 4 mois post-partum). » Papilles développées pour ration rentabilisée Par ailleurs, les papilles ruminales ont pour fonction d’assimiler les acides gras volatils (AGV) produits par la flore de la panse à partir de l’énergie alimentaire. « Ces molécules sont une forme de transport d’énergie dans le sang vers le foie où elles sont retransformées en glucose tel que nous le connaissons. » En première partie de période sèche, la baisse d’apport énergétique induit une absence de stimulation des papilles provoquant leur régression. « Chez la vache tarie, pour une surface ruminale et une capacité de production d’AGV données, seule une petite partie des AGV sera donc absorbée ». Ce n’est qu’au retour d’une alimentation plus riche en énergie par l’apport de concentré en fin de lactation, que ces papilles vont se régénérer. « Mais attention, trois semaines sont nécessaires pour que les papilles retrouvent leur taille optimale pour assimiler un maximum d’AGV. Et comme pour les lactocytes dans la mamelle, c’est cette régression physiologique suivie d’une régénérescence qui va permettre d’optimiser la valorisation de la ration lors de la lactation suivante. » D’où l’importance de réussir une bonne transition alimentaire du régime tarie vers la ration en lactation. « En cas d’échec de la transition, non seulement la flore ruminale ne sera pas adaptée, mais les papilles n’étant pas développées, l’assimilation des AGV sera très faible… » Il y a donc un véritable impératif physico-économique derrière le rendement des papilles dont dépend la rentabilité de la ration. Toma Dagorn L'avis de Mathilde Guédon, GTV Bretagne En cas d’absence de tarissement ou de réduction de la période sèche, la régénération des papilles ruminales sera incomplète et ne permettra pas ensuite une bonne valorisation de l’énergie de la ration en début de lactation. Conséquence : une baisse de l’efficacité alimentaire. La production laitière s’en trouvera impactée et la fin de croissance des primipares pénalisée. Toutefois, dans cette situation, l’engraissement sera moins important (faible variation d’état corporel). Et, dans la mesure où la vache démarre progressivement sa lactation, son métabolisme sera moins sollicité, il y a donc moins de risque d’acétonémie et de déplacement de caillette. Rétentions placentaires, métrites, fièvres de lait, déficit énergétique trop important… Une mauvaise gestion du tarissement prépare un terrain dégradé pour la reproduction. La période sèche a une influence sur deux organes centraux de la reproduction : l’utérus et les ovaires. D’abord, un utérus propre passe par une délivrance physiologique complète sous 12 heures après mise bas. Sinon, l’état inflammatoire de l’animal peut être amplifié en cas de contamination bactérienne. Pour éviter ces contaminations il faut maîtriser l’hygiène autour du vêlage. Mais aussi la préparation en fin de gestation pour réduire le déficit énergétique : transition alimentaire pour un bon développement des papilles ruminales, Baca négative contre la fièvre de lait et l’hypocalcémie… Enfin, une bonne couverture en oligo-éléments est essentielle tout au long de la période sèche. Le fonctionnement des ovaires est aussi impacté si le tarissement n’est pas maîtrisé. Pour une ovulation de qualité, il faut une absence de phénomènes inflammatoires ou infectieux et un amaigrissement post-partum faible (inférieur à 1,5 point de Note d’état corporel (Nec) entre le vêlage et le pic de lactation). Ces deux objectifs vont dépendre de l’alimentation énergétique, de la capacité d’ingestion qui doit être maintenue pendant la période sèche et de la santé des pieds. Quand on insémine une vache 60 jours après mise bas, le follicule de la chaleur a été sélectionné 1,5 à 2 mois auparavant. Soit autour du vêlage. Si la transition de la période sèche à la lactation a été mal gérée (gros déficit énergétique, présence de toxines de mammite ou métrite), le développement des récepteurs hormonaux sur ce follicule sera bloqué et les hormones de l’ovulation non synthétisées. À la clé : pas d’ovulation et / ou de chaleurs, des ovocytes de mauvaise qualité… Et des résultats de reproduction qui se dégradent. En fin de tarissement, rechercher un Baca négatif, c’est-à-dire provoquer une acidose métabolique pour favoriser la mobilisation du calcium, permet d’éviter la fièvre de lait et l’hypocalcémie subclinique plus insidieuse mais fréquente. L’importance du Bilan alimentaire anion-cation (Baca) sur l’incidence de la fièvre de lait est aujourd’hui bien connue. « Même s’il n’est pas encore maîtrisé partout sur le terrain », regrette Dr Alexandra Senkowski, membre des GTV Bretagne. Mais ce Baca a également une forte influence sur une autre pathologie liée au métabolisme calcique : l’hypocalcémie subclinique. Pour la définir simplement, on parle d’un « déficit sanguin en calcium, pas suffisant pour provoquer une fièvre de lait, mais suffisant pour perturber la santé de la vache. » Pour la vétérinaire, l’hypocalcémie, moins visible, est sous- évaluée : « En fait, pour une fièvre de lait, il y a 6 à 7 hypocalcémies subcliniques. » Une pathologie qui a pourtant un impact négatif sur « l’immunité de la vache qui pénalise la qualité mais aussi la quantité de colostrum, en défaveur d’un bon transfert immunitaire vers le nouveau-né ». Plus globalement sur l’ingestion et la montée en lait. Mais aussi sur « l’incidence des rétentions placentaires et métrites. Or une vache à métrite s’alimente 22 minutes de moins par jour, soit une perte d’ingestion d’environ 1 kg de MS : ces 0,92 UFL perdus, c’est 2 litres de lait produits en moins ». Jamais de bicarbonate de sodium Pour prévenir l’hypocalcémie, comme pour la fièvre de lait, « trois semaines maximum avant vêlage », il faut que l’alimentation distribuée ait un Baca négatif. Il peut être obtenu par l’ajout de chlorure de magnésium ou d’autres sels anioniques commerciaux enrichis en vitamines à la ration des taries. « En fin de période sèche, on recherche un régime à – 100 à -200 meq / kg de MS, soit pour 12 kg de MS ingérés par jour, un Baca global de – 1 800 meq. » Le chlorure de magnésium est une complémentation très efficace : -490 meq pour 50 g apportés. Mais attention, « jamais de bicarbonate de sodium en préparation au vêlage : 50 g correspondent à + 600 meq. Pourtant, on voit sur le terrain des taries qui en reçoivent jusqu’à 200 g. C’est une erreur : ce bicarbonate neutralise complètement l’effet des sels anioniques sur le Baca… » Acidose métabolique, pas alimentaire Avec l’acidification de l’organisme induite par ce Baca négatif, « l’absorption digestive du calcium alimentaire est stimulée tout comme sa mobilisation en provenance des réserves osseuses. Tandis que son excrétion urinaire est diminuée. » La vache se prépare ainsi à supporter l’exportation massive de calcium vers la mamelle en début de lactation, « en attendant ensuite le relais hormonal sur la gestion de ce métabolisme calcique ». Le risque de fièvre de lait et d’hypocalcémie est alors réduit. Basculer en Baca positif dès le vêlage Par contre, dès la mise bas, « en faveur de la capacité d’ingestion », il faut basculer en 24 heures d’un Baca négatif à un Baca positif : « Passer d’une acidose métabolique à une alcalose métabolique. L’utilisation de sels à effet tampon, comme le bicarbonate, est alors intéressante car le rumen, lui, évoluerait naturellement vers l’acidose… » Plus globalement, en lactation, on vise un régime à +200 meq, « sachant que l’herbe titre à + 400 meq et le maïs à + 100 à 150 meq / kg de MS ». Toma Dagorn Baca, oligo-éléments, alimentation en deux phases… À la période sèche, l’éleveur a des outils concrets pour préparer sa vache à faire une lactation sans embûches. Le vétérinaire fait le point. Autour de la mise bas, la vache est naturellement dans un état physio-pathologique fragile. Si l’inflammation, la baisse d’immunité et l’évolution du métabolisme calcique de son organisme ne sont pas maîtrisées, elle peut basculer dans la pathologie. Cela est d’autant plus vrai si ces phénomènes physio-pathologiques sont exacerbés par une pression infectieuse ou parasitaire importante. Les conséquences sont alors nombreuses pouvant impacter la production, la qualité du lait, la santé du veau, la reproduction, le métabolisme général et engendrer une situation d’immunodépression. Trois bras de levier Pour éviter ce tableau noir et viser un bon démarrage en lactation, l’éleveur dispose de trois bras de levier pour agir et prévenir tout au long de la période sèche : Le travail sur le Baca, en préparation au vêlage avec du chlorure de magnésium ou un aliment commercial spécifique tarie, pour provoquer une acidose métabolique garantissant une bonne mobilisation du calcium à la mise bas ; Une bonne couverture en oligo-éléments et vitamines pour soutenir l’immunité de l’animal en état pro-inflammatoire et assurer une bonne richesse du colostrum en éléments indispensables au nouveau-né, Une gestion alimentaire maîtrisée tout au long de la période sèche en distribuant d’abord après le tarissement une ration encombrante mais limitée en énergie pour éviter l’engraissement tout en conservant une bonne capacité d’ingestion ; puis en débutant une transition alimentaire 3 semaines avant le retour en lactation par le retour progressif de concentrés qui favoriseront la régénérescence des papilles ruminales. Sans oublier, bien sûr, une hygiène soignée du milieu d’élevage : pas de bourbier à l’extérieur, ni d’aire paillée sale en bâtiment. N’oublions pas que les trayons de la vache tarie ne sont pas étanches et qu’il y a toujours un risque de contamination de la mamelle. Un obturateur de trayon peut alors être une bonne sécurité. Pour résumer, le message à retenir des rencontres Breizh Vet Tour sur le tarissement : dans chaque élevage, il faut chercher à réduire au maximum les phénomènes physio-pathologiques et les pressions infectieuses et parasitaires autour de la période sèche.

Le tarissement, indispensable et stratégique

Intro

Salon de l’agriculture à Paris

Une herbe de qualité pour un troupeau en bonne santé

Podcast: Il ramène le système néo-zélandais dans sa ferme morbihannaise

Témoignage d’éleveurs : « Épanouis dans notre métier »

Charge de travail : « Deux vrais week-ends par mois »

Bœuf émissaire

Intro

Peut vous intéresser

Podcast: Il ramène le système néo-zélandais dans sa ferme morbihannaise

Dans les bâtiments nos vaches ont trop chaud

« Faire de la marge avec la valeur des fourrages produits »

Podcast: Non-issue du milieu agricole, elle devient salariée en exploitation laitière

Salon de l’agriculture à Paris