viande-bovine-prix-vache-allaitante - Illustration La contractualisation confrontée à la culture du maquignonnage

La contractualisation confrontée à la culture du maquignonnage

La contractualisation en viande bovine, tout le monde en parle, mais personne ne la réalise ou presque… Les producteurs ne semblent pas vouloir de ce système pour sécuriser leurs marges.

« Il me semble que le sujet de la contractualisation commence à être mûr » au sein des acteurs, relevait Michel Reffay devant le public de la journée Grand Angle à Paris le 17 novembre. Pourtant, le rapport qu’il a établi fin octobre sur la contractualisation dans la filière bovine était beaucoup moins positif. Il en ressort que les éleveurs et les autres membres de la filière ne sont pas prêts à contractualiser. Voire même qu’ils ne le souhaitent tout simplement pas. L’espoir de vendre cher ses animaux, quitte au final à vendre à bas prix, plutôt que de sécuriser toutes ses ventes à un prix plus faible, fait vivre bon nombre d’acteurs. Selon le rapport, « tous les échelons de la filière (éleveurs, commerçants, abatteurs) manifestent une appétence indéniable pour la négociation commerciale. »

Raisonner en coût de production

Aujourd’hui, du côté des éleveurs, « le challenge professionnel, c’est de battre son coût de production », continue-t-il en se mettant à la place de l’éleveur dans un contexte de prix contractualisé. La marge de l’éleveur se ferait alors non par la « bonne » vente, aléatoire, mais par une réflexion sur le fonctionnement du système d’exploitation, plus sûre.

Un vœu pieux des politiques ?

Reste que la contractualisation, sujet « tarte à la crème » du Gouvernement comme cela se murmure dans l’audience de cette journée Grand angle, doit bien avoir des effets positifs. Pour les auteurs du rapport, son développement est « l’un des éléments d’un cercle vertueux de renforcement de la filière ». Cependant, ils ont été également « frappés par le contraste entre une réticence certaine opposée en premier lieu par leurs interlocuteurs pour évoquer les démarches de contractualisation, et leur capacité à en évoquer les bénéfices, une fois l’échange établi dans la confiance en dehors des postures de convenances ». Face à ces constats, à l’image des projets de développement agricole dont l’implication des acteurs est prioritaire, il est légitime de s’interroger sur la réelle émergence d’une contractualisation dans le secteur bovin à l’avenir, et cela, malgré la volonté des politiques. À moins d’une profonde restructuration du secteur…


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