Syndicat : « Des prix par la régulation »

syndicat-prix-regularisation - Illustration Syndicat : « Des prix par la régulation »

Plus que des subventions ou des aides à la modernisation, la Coordination rurale demande des prix. En lait, le syndicat continue à militer pour une régulation européenne.

« L’agriculture est en crise, surtout de revenu. À la Coordination rurale, plus que des subventions, nous défendons des prix », rappelle Pierre Daufin, président du syndicat en Ille-et-Vilaine. « Avec les subventions, on artificialise des systèmes qui ne sont pas rentables. Le nouveau plan de modernisation est en fait une aide à l’industrie. En rendant les entreprises plus compétitives, les prix vont baisser », ont dénoncé plusieurs participants à l’assemblée générale de la CR 35, le 13 mars à Saint-Grégoire.

Suivi de la production et de la transformation

S’agissant de la production laitière, le syndicat via l’OPL, sa branche nationale en lait, milite toujours pour une régulation des volumes à l’échelle européenne au sein de l’EMB, Milk Board européen. « On nous dit que les autres pays d’Europe ne veulent pas entendre parler de régulation. Ce n’est pas vrai. Beaucoup de producteurs dans les États-membres y voient un intérêt et cherchent une solution. Sinon la régulation va se faire par les prix », souligne Joseph Martin, secrétaire général adjoint de l’OPL.

Et d’expliquer comment le syndicat perçoit la régulation : « Nous souhaitons mettre en place un système plus souple que les quotas, avec un suivi précis de la production et de la transformation pour intervenir rapidement. Si les cours commencent à baisser, certains producteurs pourraient être incités à freiner en recevant des aides. En cas de surproduction trop importante, tous devraient baisser leurs volumes. » Sur la contractualisation, les syndicalistes pensent qu’elle ne donne pas suffisamment de pouvoir aux producteurs. « La bataille est déjà engagée entre les OP et les laiteries. »

La CR 35 se montre par ailleurs attachée au Bassin laitier Grand Ouest. « Les industriels souhaiteraient voir disparaître les bassins. Nous voulons les maintenir, car ce sont les seuls endroits qu’à rassemblent tous les acteurs autour de la table. » Le syndicat compte également intégrer le Cniel : « Nous en avons fait la demande il y a plus d’un an. »

«Nous défendons la petite méthanisation»

La Coordination rurale n’est pas opposée à la petite méthanisation, aux projets regroupant 2 / 3 agriculteurs. « Des installations de 70 –100 kW peuvent être intéressantes dans beaucoup de fermes laitières. Mais attention aux plus gros projets où on voit arriver des investisseurs extérieurs », prévient Michel Manoury. « Avant tout, il faut dimensionner en fonction de ce qui peut être apporté dans le méthaniseur et produit sur l’exploitation. Compter sur des sous-produits extérieurs est risqué. » Mettant en comparaison les biocarburants, le producteur ne se montre pas opposé à des cultures dédiées, dans une certaine mesure.

Difficultés en viande bovine

Invité à l’assemblée générale, Michel Manoury, président de la section viande bovine de la Coordination rurale, déclare : « C’est la pire réforme de la Pac que nous ayons connue. Conjuguée à l’effet de la pyramide des âges, elle va entraîner une forte baisse de la production de viande bovine. Depuis une dizaine d’années, le revenu des producteurs ne cesse de décroître. Sans les subventions, cette production n’est pas rentable. » Selon Michel Manoury, si les prix ne deviennent pas plus rémunérateurs, il n’y aura pas de salut.

Agnès Cussonneau


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