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Betterave : de l’énergie dans la racine

Pour comparer les variétés déjà connues sur le marché et mieux connaître les nouveautés, la Chambre d’agriculture a organisé conjointement avec le Smega (Syndicat mixte environnement du Goëlo et de l’Argoat) un après-midi technique sur les points clés pour réussir sa culture.

Les betteraves fourragères représentent un fourrage de qualité dans la ration destinée aux bovins. Pour preuve, le niveau élevé d’UFL (Unités fourragère lait) autour de 1,15 sur toutes les variétés présentées dans cette parcelle de Ploumagoar (22). Minotaure, Géronimo, Fortimo, Merveille, Tarine, Brunum, Jamon et Splendide ont ainsi été cultivées sur les terres de l’EARL Le Cotton-Corbel, avec pour précédent un maïs ensilé. « Le semis, réalisé le 21 avril à une densité de 100 000 graines par hectare a reçu pour fertilisation 30 tonnes de fumier de bovin. 3 désherbages ont été nécessaires pour garder la parcelle dans un état de propreté convenable », introduit Pauline Courtey, conseillère à la Chambre d’agriculture des Côtes d’Armor. Pour viser 90 000 racines à la récolte, mieux vaut augmenter légèrement les doses de semis.

Peu importe la couleur

Pour Pierre-Charles Duru, responsable Région Ouest pour le semencier Momont, « la couleur de la racine n’influe en rien dans les rendements ou les valeurs alimentaires de la racine. Le critère à prendre en compte dans le choix variétal reste l’homogénéité avec laquelle la racine est enterrée, pour faciliter l’arrachage et limiter la souillure des racines ». Géronimo et Fortimo, présentent ainsi des proportions hors terre de respectivement 45 et 40 %.

Florimond Desprez, avec la variété Tarine, apporte de la nouveauté sur le marché. « Cette variété, moyennement enterrée, est une inscription de 2015. Nous travaillons sur les tolérances aux maladies, comme le rhizoctone brun, champignon du sol qui monte jusqu’au collet de la racine et peut engendrer des pertes de 15 à 20 %. Brunium possède le gène de tolérance à ce champignon », décrit Stéphane Beurion, représentant la société basée dans le Nord. En plus des baisses de rendement, ce champignon dégrade la conservation des betteraves.

Match maïs-betterave

Distribuée de façon raisonnable, la betterave s’avère être une formidable alliée pour le producteur laitier. « Avec son appétence, la betterave favorise l’ingestion. Introduite à raison d’un maximum de 4 kg de matière sèche par vache et par jour, suite à une transition de 2 à 3 semaines, elle assure des rendements et des valeurs alimentaires stables comme peu de cultures. Attention cependant à ne pas dépasser les quantités journalières, car le sucre qu’elle contient, rapidement mobilisable, est acidogène. Les betteraves sont également pauvres en phosphore, potasse et calcium, et ont des teneurs faibles en cellulose », précise Vincent Jégou, conseiller en production laitière à la Chambre d’agriculture. « Comparée à une ration classique de maïs seul, pour une production de 28 kg de lait, l’introduction de betterave fait baisser le coût alimentaire journalier. Estimée à 2,5 € par vache et par jour en maïs pur, cette ration tombe à 1,93 € si elle est composée de 10 kg de maïs, 4 kg de betterave et 4 kg de luzerne, avec 2,5 kg de correcteur azoté tanné. La betterave apporte alors des sucres et des UF, la luzerne des substances tampon en plus d’un effet fibre. Il est aussi possible de diminuer ce coût journalier à 1,69 € avec 13 kg d’ensilage d’herbe, 4 kg de betterave et 2 kg de maïs grain, plus 1,2 kg de tanné. Attention dans ce cas à la valeur alimentaire de l’ensilage d’herbe, qui doit être récoltée au bon stade, avant épiaison », rappelle le conseiller.

Des coûts de production comparable au maïs

« Le coût de production d’un maïs est estimé à 565 € par hectare, en comptant les semences, le désherbage, la fertilisation et la récolte. Une betterave coûtera plutôt 790 €. Les deux cultures seront toutefois similaires en coût si on ajoute les dépenses liées au fioul et au matériel de culture », calcule Vincent Jégou. Pour limiter les coûts de désherbage élevé, Sylvain Le Floc’h, animateur agronomie de la Chambre d’agriculture, rappelle que « le binage est possible, en écartement de 50 ou de 75 cm. Un binage vaut deux arrosages, même trois sur la betterave ». Deux écoles subsistent quant à l’écartement à utiliser à l’implantation, de 50 ou de 75 cm. « Nous remarquons une meilleure couverture de sol en écartement de 50 cm. Il est aussi plus difficile de semer 100 000 graines en écartement de 75. Dans la mesure du possible, il est conseillé d’adapter son matériel de semis et de binage en 50 cm », conclut Pierre-Charles Duru. Fanch Paranthoën


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