damien-helary-aviculteur-treguidel-poulailler-autoconstruction - Illustration 3 000 m2 de poulailler en autoconstruction

3 000 m2 de poulailler en autoconstruction

À 26 ans, Damien Hélary a autoconstruit 2 bâtiments de 1 500 m2 de type nord européen en poules reproductrices. Sur cet investissement de 1 million d’euros, il a réalisé une économie de l’ordre de 30 %.

Damien Hélary est un jeune aviculteur de 26 ans à la tête d’un élevage de 3 000 m2 en poules reproductrices sur la commune de Tréguidel (22). « Après avoir obtenu mon BTS agricole, je lance mon projet d’installation en 2011. Je connais déjà l’élevage de poules reproductrices puisque mon père est éleveur pour le couvoir Perrot depuis 25 ans », déclare Damien Hélary. Il démarre alors les démarches JA et parallèlement, visite des exploitations de la région pour mûrir son projet. « Le vrai déclic je l’ai eu en Belgique. J’y ai visité plusieurs élevages et j’ai été séduit par les modèles de bâtiments qu’ils exploitent. En rentrant en Bretagne j’ai décidé de bâtir les plans de mon élevage en m’inspirant de ce qu’ils font chez eux. »

Des murs en béton préfabriqué, comme en porc

En 2013, il se lance dans l’autoconstruction de son premier poulailler de 1 500 m2 avec l’aide de sa famille et de ses amis. La particularité de son bâtiment est que les murs sont en béton préfabriqué. « Ce sont des panneaux béton isolés de 5 m x 2,8 m, d’une épaisseur de 16 cm dont 5 cm de mousse polyuréthane. Ils sont préfabriqués et prépercés à la taille exacte pour y installer les trappes de ventilation. » Ce système de panneaux préfabriqués, très utilisé en élevage porcin, permet un montage rapide des murs puisqu’il faut moins de 3 jours pour tout assembler.

« J’ai choisi une ventilation en tout ou rien avec des trappes Tulderhof. J’ai installé 6 lignes d’assiettes (750 assiettes) Vencopan pour l’alimentation des poules et 2 lignes (200 assiettes) pour les coqs. Les caillebotis pour accéder aux pondoirs sont disposés au-dessus d’une fosse de 60 cm de profondeur. Cela permet de diminuer la hauteur de la marche et ainsi faciliter l’accès des animaux aux abreuvoirs et aux nids. Après 6 mois de construction, mon premier lot de poules reproductrices est arrivé le 16 décembre 2013. » Pas le temps de souffler pour le jeune entrepreneur qui démarre presque aussitôt la construction de son deuxième poulailler accolé au premier.

Un investissement de 1 million d’euros

Au total, Damien Hélary a investit 1 million d’euros, il estime avoir économisé 300 000 € grâce à l’autoconstruction. Il a bénéficié d’une aide de 40 000 € de la région Bretagne avec l’obtention du PCAE et d’une aide à l’investissement de 48 €/m2 du couvoir Perrot, répartie sur les 15 ans du financement et du contrat. Dominique Perrot, dirigeant du couvoir estime que l’aide PCAE est adaptée à la rénovation mais n’est pas suffisante pour du neuf et des projets à plus de 1 million d’euros.

Des caillebotis plus courts pour favoriser le côchage

La coque et les dimensions (100 m x 15 m) des poulaillers sont les mêmes. Avec l’expérience du lot en cours, l’éleveur fait des choix un peu différents concernant l’équipement intérieur. « J’ai tout d’abord opté pour une ventilation progressive et des trappes Kan’air. Concernant l’alimentation des poules et des coqs, j’ai été séduit par la simplicité du système Exéco conçu par Jean-Yves Michard. Avec ce système je peux me dépanner seul contrairement aux autres chaînes d’alimentation qui fonctionnent avec une pompe à vide. » Damien Hélary a fait le choix de diminuer la surface en caillebotis dans son nouveau bâtiment, passant de 2,20 m à 1,20 m + 0,20 m de longrines. « Je souhaite  ainsi augmenter la surface disponible au sol et favoriser le côchage (accouplement). »

Toujours dans cette optique d’améliorer le côchage, mais aussi d’assainir la litière et d’encourager les animaux à se déplacer, l’éleveur a installé dans chaque bâtiment 2 lignes de souffleurs à maïs concassé par air comprimé. « Cet équipement distribue du maïs concassé au sol en dehors des repas et lorsque les chaînes d’alimentation sont remontées. Cela incite les animaux à se déplacer, à gratter et aérer la litière le tout ayant un effet positif sur le côchage. » À partir du 2 novembre, les 2 poulaillers seront en production. Il y aura alors 20 800 poules et 1 800 coqs sur le site d’élevage. Tous les œufs à couver pondus prennent la direction du couvoir Perrot à Pommerit-Jaudy (22), soit une production annuelle d’environ 3 millions de poussins pour l’élevage de 3 000 m2 de Damien Hélary. Nicolas Goualan

L’avis de Dominique Perrot, Dirigeant du couvoir Perrot

[caption id=”attachment_8636″ align=”aligncenter” width=”300″]Dominique Perrot, Dirigeant du couvoir Perrot Dominique Perrot, Dirigeant du couvoir Perrot.[/caption]

On sent qu’il y a des perspectives en aviculture et plus de visibilité sur l’avenir. La filière est en train de se restructurer et laisse apparaître 2 grosses locomotives qui sont LDC et Terrena/Gastronome. Il y a une volonté de reconquête du marché français qui passe par des investissements en amont et en aval de la filière pour se remettre en ligne par rapport aux autres pays. Il faut donc que d’autres projets innovants comme celui de Damien voient le jour en reproducteur mais aussi en chair. Pour répondre à la demande du marché intérieur nous passons progressivement sur des souches de poules plus lourdes de type Ross 308. En 2016, 1/3 de notre parc va passer en bâtiment dynamique obscur pour accueillir ces poules plus lourdes. Nous allons poursuivre cette tendance pour l’avenir.


Tags :
Fermer l'écran superposé de recherche

Rechercher un article