- Illustration Un élevage bien dans son paysage

Un élevage bien dans son paysage

Le Gaec de la Marronnière, élevage de dindes repro, a remporté le concours Fermes et Paysages d’embellissement des exploitations.

À Plessala (22), au Gaec de la Marronnière, l’ordre règne. Rien ne traîne, les abords sont bien aménagés et entretenus, les bordures fleuries, les pelouses tondues… « On aime les fleurs et les plants. Quand le travail dans les poulaillers est terminé, nous apprécions aussi de prendre soin des parterres…», racontent les éleveurs de dindes reproductrices. Ils ne cachent d’ailleurs pas leur fierté d’avoir remporté le concours Fermes et Paysages 2015 récompensant tous ces efforts. « Nous sommes vraiment contents d’accueillir le public le 6 septembre, de contribuer à véhiculer une meilleure image de nos exploitations et de notre métier. »

[caption id=”attachment_6672″ align=”aligncenter” width=”300″]Isabelle et Christophe Beurel et leurs enfants Cécilia et Diégo, et Pascal et Chantal Fouré.  Isabelle et Christophe Beurel et leurs enfants Cécilia et Diégo, et Pascal et Chantal Fouré.[/caption]

Esthétique oui, mais professionnelle d’abord

Visiteurs habitués des portes ouvertes Fermes et Paysages, « où pêcher quelques idées nouvelles », depuis de longues années, ils auraient pu participer au concours plus tôt. « Mais ce n’était pas facile d’un point de vue sanitaire. Une dinde prête à pondre qui arrive vaut 50 €. Le cheptel qui compte 8 500 femelles et 500 mâles a une grande valeur. Il fallait tomber en fin de lot, juste avant un vide, comme cette année, pour limiter les risques », explique Pascal Fouré, aujourd’hui retraité.

Car au Gaec, ce travail minutieux et soigneux sur l’environnement « n’est pas qu’une passion ou un loisir, il fait partie du métier », reprend l’associé Christophe Beurel. « Notre approche est même d’abord professionnelle. D’une part, les abords bien tenus sont une barrière sanitaire en limitant les gîtes pour les rongeurs et autres. D’autre part, c’est l’image de l’élevage qui est en jeu. Notre vitrine. » Une partie de la production étant ensuite exportée vers l’Allemagne. « Nous n’avons ainsi aucun complexe à recevoir les vétérinaires allemands qui viennent auditer notre outil. Malgré leurs exigences, nous avons d’ailleurs obtenu l’agrément QS indispensable pour travailler avec eux. »

Dimanche 6 septembre, deux fermes fleuries à visiter

Dimanche 6 septembre, de 10 h à 18 h, deux portes ouvertes Fermes et Paysages :

  • Au Gaec de la Marronnière, au Plessis, à Plessala (22).
  • Au Gaec de Val Hervelin à Pleudihen-sur-Rance (22), second prix du concours. Marie-Madeleine et Jean-Michel Pommeret présentent l’aménagement de leur atelier porcin. « Mon travail me laissait pas mal de temps libre », raconte Marie-Madeleine, fonctionnaire dans l’armée. « À chaque vacance, j’améliorais les abords de la ferme ou de la maison. » C’est elle, par exemple, qui a monté les petits murets de pierres présents sur l’exploitation de son mari. Autre point fort, « la conservation de beaux arbres par l’entretien des bois. »

Sept jours sur sept dans un beau décor

Et puis, une ferme propre, belle et organisée, « c’est un décor plus agréable pour travailler au quotidien », reprend l’avicultrice Chantal Fouré, aux côtés du chef du département venu les récompenser. « Surtout, M. le Préfet, quand on y est sept jours sur sept pour ramasser les œufs, surveiller les animaux, veiller au bon abreuvement… C’est même appréciable pour les chasseurs, pêcheurs, randonneurs et fonctionnaires de l’agriculture qui passent ici. »
Mais attention, tout ne s’est pas fait en un jour. Plutôt en 30 ans. « Au départ, nous avons planté beaucoup de sapins en bordure de route. Puis des feuillus et des champêtres. Ensuite, nous avons créé des massifs en intégrant de la pierre ou du bois. »

Peu à peu, les talus couverts de ronces et d’orties ont été remplacés par des haies de rosiers et les accès goudronnés. En contrebas, un ancien pré a été aménagé en plan d’eau. Aujourd’hui, plus de 300 essences plantées par les éleveurs eux-mêmes sont répertoriées. Avec partout, un sens du détail et de l’ordre poussé à l’extrême. « On veut que tout soit à sa place. Parfois, on en est même victime. Cela s’appelle de la maniaquerie », avoue avec honnêteté Christophe Beurel.

Petit tracteur pour pelouses et poulaillers

Et au final, l’entretien n’est pas une contrainte trop importante. « Il faut trois heures pour tondre les parcs tous les 15 jours. Une semaine par an pour tailler les haies en famille. » Le tracteur tondeuse est d’ailleurs l’un d’un matériel central sur l’exploitation. « Un modèle pour collectivités capable de tondre en condition humide et qui ramasse bien l’herbe. » Renouvelé de temps en temps, cet engin sert avant tout au quotidien « grâce à sa grande maniabilité ». « On y attelle une lame devant pour nettoyer sous les caillebotis. Sa remorque sert à apporter les copeaux dans les bâtiments ou à transporter la pompe de lavage ou les gamelles au moment des vides. » Toujours, au Gaec on cherche à joindre l’utile à l’agréable. Toma Dagorn


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