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Des décisions qui ont amélioré leur bien-être

Réorganisation complète, choix d’indépendance, mise en vente de l’exploitation… Des éleveurs ont témoigné au Space sur les décisions qui leur ont permis davantage de bien-être au travail et dans leur vie personnelle.

Les nouvelles technologies, la recherche du bien-être, la santé du sol au cheptel… Tels étaient les thèmes choisis pour la troisième édition des rendez-vous « Les éleveurs parlent aux éleveurs » au Space. « Le principe est simple : organiser des rendez-vous entre éleveurs de tous horizons pour débattre sur des sujets qui leur tiennent à cœur », explique Christine Lairy, productrice de lait et présidente des Geda 35. « Ces rendez-vous sont une réelle opportunité pour les éleveurs et autres acteurs de la filière de repartir avec le plein d’idées et de confiance en leur métier », ajoute Eric Touzard, président de la FRGeda Bretagne.

Réorganisation suite au départ d’un associé

Sur le thème du bien-être, Sylvain Malle, éleveur dans le secteur de Fougères, a témoigné sur la réorganisation complète de son élevage suite au départ de son associé (ex-salarié) après 10 ans de Gaec. Un vrai bouleversement. « Nous avions augmenté de 150 000 L le quota et avions construit une nouvelle stabulation. Pour trouver une organisation plus productive, j’ai pris des conseils auprès d’autres exploitants en individuel », témoigne l’éleveur. Les Normandes ont été remplacées par des Prim’Hols-
tein, un Dac a été installé et le producteur a investi dans des colliers de détection des chaleurs. Il s’appuie également beaucoup sur le service de remplacement et projette d’embaucher un salarié à mi-temps.

Les nouvelles technologies au service des éleveurs

Pour Jean-Jacques Deniel, éleveur laitier dans le Finistère, les nouvelles technologies riment avec autonomie et amélioration des conditions de travail. En déléguant l’ensemble des travaux de culture à une ETA et en vendant tout le matériel de culture, le producteur a pu investir dans un robot de traite en 2007. « Aujourd’hui, c’est un outil d’aide à la décision. J’ai mis en place 3 tableaux de bord assez simples via une extraction à partir du logiciel du robot (quantité de lait ou de concentrés/vache). Sur les cultures, Jean-Jacques Deniel réalise lui-même sur tableur simple son plan de fumure, son prévisionnel de fertilisation et son carnet sanitaire. Une dropbox me permet de modifier en ligne mes fichiers que je sois sur le PC d’exploitation, de la maison ou sur tablette. »

Egalement féru des nouvelles technologies, Didier Mestric, éleveur laitier à Meslan (56), a connecté l’ensemble de son exploitation. Il utilise 15 caméras de surveillance, des logiciels de suivi de troupeau, de cultures, des podomètres sur les vaches, une pesée embarquée sur le téléscopique… Sa dernière acquisition est un drone équipé d’une caméra GoPro. « En survolant les parcelles, il me permet de surveiller l’état des cultures, de voir le niveau des bacs à eau, d’effrayer les corbeaux et de ramener tranquillement les vaches pour la traite, grâce à son bruit d’essaim. » L’éleveur dispose également d’une station météo reliée au réseau infoclimat. Les informations recueillies lui permettent d’anticiper les dates de semis, de récoltes et d’irrigation. Producteur laitier à Iffendic (35), Olivier Forest est membre d’un petit réseau local d’utilisateurs du même robot de traite. « On sait que tel ou tel éleveur peut nous aider en cas d’alarme si on est éloigné de la ferme. Par ailleurs, nous discutons ensemble des fonctionnalités des robots. »

Davantage de responsabilités en veaux de boucherie

Pour Brigitte Lehuger, éleveuse de veaux de boucherie avec son mari (35), le bien-être au travail est passé par davantage de responsabilités. « En 2002, nous avons décidé de rompre le contrat d’intégration et de devenir éleveurs indépendants. Aujourd’hui, nous choisissons les veaux, la race, l’alimentation… Nos animaux sont mieux classés à l’abattoir. Et nous avons bâti des liens avec les autres acteurs de la filière. » Vincent Grégoire, éleveur de porcs (35), est quant à lui entré dans la démarche d’amélioration continue, en groupe Ceta de 5 – 6 éleveurs. « Les collègues agriculteurs viennent regarder comment on travaille et proposent des solutions d’amélioration. Cette démarche permet de rester dans une dynamique et de remettre l’homme au cœur de l’exploitation. »

Maryline Philippart, agricultrice installée avec son père il y a 4 ans dans le Nord 35, a elle décidé de vendre sa ferme. « Je suis à la fois déçue et soulagée de cette décision, même s’il reste la vente à gérer. Quand mon père est parti à la retraite fin 2013, gérer l’exploitation seule est devenu trop difficile moralement et physiquement. Je ne me voyais pas non plus m’associer », détaille la jeune femme. Autant de parcours différents, d’expériences et de choix qui ont permis à ces agriculteurs de se sentir mieux, de retrouver un équilibre… Agnès Cussonneau


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