panneau-photovoltaique-stockage-energie-recherche-cnrs - Illustration 1 % de l’électricité mondiale est solaire

1 % de l’électricité mondiale est solaire

Amélioration des rendements des panneaux photovoltaïques et stockage de l’énergie ont été évoqués par Daniel Lincot, directeur de recherche au CNRS, lors de l’assemblée générale de l’Apepha.

« L’histoire du photovoltaïque est liée à la conquête spatiale. À l’époque, le rendement des panneaux ne dépassait pas les 10 %. Aujourd’hui, certains, modules en silicium atteignent des rendements records à 25,6 % grâce à l’effort de recherche », explique Daniel Lincot, directeur de recherche au CNRS lors de l’assemblée générale de l’Apepha (Agriculteurs producteurs d’électricité photovoltaïque associés) mardi 22 septembre à Pluméliau (56). Le chercheur précise que l’énergie produite par certaines technologies photovoltaïques a des taux de conversion qui sont durs à atteindre avec du thermique. Il se projette dans le futur : « L’idéal serait d’intégrer directement les cellules photovoltaïques aux produits du bâtiment. La recherche est en lien permanent pour se transférer vers l’industrie. Des Suisses travaillent sur l’intégration de cellules dans du plastique pour gagner en légèreté. Il y a de la recherche et du développement sur du photovoltaïque plastique avec des cellules organiques. »

Batteries et hydrogène pour stocker l’énergie

L’électricité photovoltaïque va devenir de plus en plus abondante et de moins en moins chère. « Le renvoi direct sur le réseau deviendra insuffisant, l’enjeu des années à venir est le stockage qui va permettre de faire face aux différences de productions entre les saisons. » Il existe différentes formes de stockages : hydraulique (barrages, steps), mécanique (volant d’inertie, air comprimé), électrique (supercondensateurs), électrochimique (batteries, flow cells), chimique (hydrogène, carburant solaires). « Pour le photovoltaïque l’idéal est le stockage en batteries ou par hydrogène. » Même si ces modes de stockage ont encore des coûts trop élevés pour être rentables, des précurseurs n’hésitent pas à se lancer. Daniel Lincot cite en exemple l’entreprise Tesla qui fabrique et commercialise une voiture totalement électrique avec une autonomie de 500 km. « Il donne un coup de pied dans la fourmilière, il fait bouger les lignes lorsque les autres disent que c’est trop cher. »

400 000 producteurs en France

« Il y a encore 10 ans, les grands de ce monde ne parlaient pas de photovoltaïque. En 2015, c’est 1 % de l’électricité mondiale qui est produite avec cette source d’énergie », lance Daniel Lincot. C’est une progression fulgurante, qui peut être comparée au développement du téléphone portable ou de la télévision à écran plat. Et il semble que cela ne soit pas près de s’arrêter, les prévisions à partir de 2019 sont de 100 gigawatt installés en plus tous les ans. « On va plus vite que la plupart des prévisions faites. En France, c’est 1,2 % de l’électricité qui est produite avec le photovoltaïque. On est loin des 7 à 8 % de l’Allemagne, mais là-bas, ils sont plusieurs millions à produire alors qu’en France il y a 400 000 producteurs. » Le chercheur ne manque pas de signaler le coup d’arrêt donné au développement de la filière avec le moratoire fin 2010 qui a gelé des projets en 2011/2012. « Sur 2014, on sent une nette reprise des investissements. Il est vrai que la façon d’inciter aux investissements dans le solaire s’est fait grâce au prix de rachat de l’énergie. Avec le mérite d’avoir développe rapidement l’industrie et fait baisser les coûts. Mais n’est pas une raison pour arrêter les politiques de soutien au développement de cette énergie. » Nicolas Goualan


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