4-championnes-concours-romenay - Illustration Viande : des formes pour les yeux  et du goût dans les assiettes

Viande : des formes pour les yeux et du goût dans les assiettes

Apporter du plaisir à une clientèle qui apprécie la bonne viande, c’est le défi qu’ont réussi à relever les 16 concours d’animaux de boucherie de Pâques qui se sont déroulés ces quinze derniers jours.

Comme il est maintenant de tradition une quinzaine de jours avant Pâques, de nombreuses festivités sont organisées autour du Bœuf sur des concours où chaque éleveur ou engraisseur peut confronter ses meilleurs spécimens. Préparées avec soin depuis de long mois, ces championnes sont la fierté des éleveurs et feront le bonheur des gourmets pour les fêtes pascales.

Ces manifestations sont également importantes pour montrer, au grand public et surtout aux enfants, la beauté des animaux, et la diversité des races françaises. Selon Jean-Yves Renard, président de la FNCAB (Fédération Nationale des Concours d’Animaux de Boucherie de haute qualité), « les apports sont en légers replis pour cette année 2015 avec un peu plus de 3 400 animaux présentés et échangés sur les 16 concours de Pâques soutenus par la Fédération ». On peut ajouter 600 à 800 animaux en comptant toutes les manifestations de moindre envergure qui ont également primé les bovins de qualité bouchère.

Une demande de proximité et de terroir

La qualité mise en œuvre cette année reste exceptionnelle, et met à l’honneur le travail et la passion des éleveurs et des engraisseurs. Amener un animal haut de gamme à son top niveau le jour J, n’est pas une science exacte, mais une affaire d’expert. Le repli des commandes confirme la tendance observée en 2014. Selon un responsable d’abattoir, « il faut se battre pour motiver des magasins ou les bouchers à prendre un animal de concours, et quand ils acceptent, ils restent très tempérés sur les prix à mettre ». La recherche de produit de terroir et de proximité reste une constante pour attirer le consommateur. Une belle plaque et une communication bien pensée seront des atouts pour drainer les ventes autour des regroupements familiaux de Pâques. Mais la rentabilité reste au cœur des négociations, car peu de magasins ou de bouchers peuvent valoriser des animaux au-dessus de 7,50 €.

Les GMS toujours présentes

Les grandes enseignes de la distribution restent largement présentes sur les concours. Les Leclerc, Carrefour, Auchan, System U… ont fait de belles acquisitions, mais le champion toute catégorie demeure le groupement Intermarché avec 493 achats sur 15 des 16 concours de Pâques (+14 %).

De leur côté, si les bouchers ont des moyens financiers nettement moins importants que les GMS ou une partie du prix est faite de publicité, ils ont été très nombreux sur les concours et très actifs à l’achat.

[caption id=”attachment_1746″ align=”aligncenter” width=”300″]Meilleure femelle du concours de Rouen (76) Meilleure femelle du concours de Rouen (76), une superbe Rouge des près appartenant à Monsieur Pierre Courseaux à la Cerlangue.[/caption]

Un léger recul des prix

Au niveau des ventes, mis à part quelques grands prix de championnat toujours très bien valorisés comme à Rethel (19,40 €), Baraqueville (20 €) ou Saint-Yrieix (10 600 €), les vendeurs constatent un recul plus ou moins marqué des prix sur l’an passé. La SVA Jean Rozé (Intermarché) enregistre une moyenne d’achat en recul de 0,30 €/kg carcasse sur l’an passé. La gamme tarifaire la plus souvent constatée va de 5,00 € à 8,00 € pour les génisses et de 4,50 € à 7,50 € pour les vaches et de 4,80 € à 6,10 € dans les bœufs (ces chiffres laissent part à une très grande variabilité en fonction du sexe, des races et de la notoriété du concours). La seule note négative de cette édition 2015 est une dépréciation des animaux non primés notamment sur les concours multiraces, des tarifs au même niveau des prix pratiqués en campagne dans le commerce conventionnel.

Malgré cette note finale, de nombreux éleveurs se disent prêts pour 2016, car la passion engendrée par ces manifestations ne peut que tirer la filière vers le haut, pour le plaisir de servir une viande succulente pour les fêtes Pascales. Laurent Chupin, Acti-Ouest


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