Les 1 800 producteurs des trois organisations de producteurs de l'UOPLI (Cecab, Clal St Yvi, Triskalia) cultivent, en moyenne, 13 hectares de légumes d'industrie - Illustration Le légume d’industrie face à de nombreux défis
Les 1 800 producteurs des trois organisations de producteurs de l'UOPLI (Cecab, Clal St Yvi, Triskalia) cultivent, en moyenne, 13 hectares de légumes d'industrie

Le légume d’industrie face à de nombreux défis

L’attractivité des céréales, la difficulté de créer de nouvelles réserves d’eau, le retrait de matières actives pour la protection des cultures et l’âge des producteurs sont autant de défis pour la filière légumes d’industrie.

« Sur les dix dernières années, nous avons perdu 30 % de surface de légumes, mais seulement 7 % de volumes », relativise Olivier Penn, président de l’UOPLI (Union des organisations de producteurs de légumes industrie). La technicité des 1 800 producteurs, la sélection variétale et la meilleure utilisation de l’eau d’irrigation ont permis de maintenir la production de pois, d’épinards ou de flageolets. Les défis sont cependant nombreux. 36 % des adhérents ont plus de 50 ans et 71 % d’autres eux n’ont pas de repreneurs. Le passage de témoin pourrait s’avérer difficile. « Ces producteurs ont souvent été pionniers sur l’irrigation. Ils ont des réserves d’eau sur leurs exploitations et quand on connaît la difficulté à en créer de nouvelles… ».

[caption id=”attachment_1476″ align=”aligncenter” width=”300″]Olivier Penn, président de l'UOPLI Olivier Penn, président de l’UOPLI[/caption]

L’irrigation reste un cheval de bataille pour sécuriser la production. « Il y a quelques projets en cours ; nous souhaiterions passer de 40 % à 60 % de surfaces irrigables pour sécuriser l’approvisionnement des 9 usines et conforter les 2 400 emplois équivalents temps pleins de l’industrie de transformation ». La majorité de ces réserves se remplit par ruissellement. Les aspects réglementaires, notamment l’obligation de creuser en dehors des zones humides, ont freiné l’élan. « Les producteurs sont peu enclins à investir. Malgré leur rentabilité, très peu de réserves sont réalisées ». Les Conseils généraux subventionnent les ouvrages. Les producteurs attendent un accord pour l’obtention des aides du Conseil régional.

Consommation en légère baisse

Autre défi pour la filière légumes : la concurrence des productions céréalières. « Avec des prix de céréales à plus de 200 €/tonne, comme en 2013, trouver des surfaces n’est pas une sinécure ». Le retrait de matières actives, au-delà des dangers d’impasses techniques, rend le travail plus complexe techniquement. Des producteurs ont été découragés. « Nous devons également faire face à une légère régression de la consommation depuis 2008 », déplore le président. Jusqu’à 2012, le surgelé compensait la baisse des conserves, mais depuis 2 ans, il est également en régression (- 4 %). « Malgré les bienfaits des légumes sur la santé, il y a un prix de la calorie qui joue sur le budget des ménages ». Pour 2015, les surfaces seront en baisse.

La technologie pour limiter l’irrigation

[caption id=”attachment_1473″ align=”aligncenter” width=”201″]La sonde Sentek, munie 4 capteurs, situés à 10, 20, 30 et 50 centimètres permet de connaître l'humidité à chaque niveau du sol. La sonde Sentek, munie 4 capteurs, situés à 10, 20, 30 et 50 centimètres permet de connaître l’humidité à chaque niveau du sol.[/caption]

Le légume d’industrie conserve néanmoins des atouts. « Les contrats permettent aux producteurs d’avoir de la lisibilité, contrairement aux céréales soumises à la volatilité des prix. Quel autre secteur garantit un an en avance un prix de vente pour l’ensemble de sa récolte ? ». En moyenne, les marges à l’hectare sont supérieures à celle des céréales. Le légume est une bonne tête de rotation. « La culture est techniquement complexe, mais c’est aussi cela qui la rend passionnante ».

Autre source d’optimisme : la Chambre régionale teste, avec succès, les nouvelles sondes électroniques Sentek qui permettent d’économiser 20 à 30 % d’eau d’irrigation. Ces sondes, plantées dans le sol, renseignent sur le taux d’humidité et, en fonction du développement racinaire des plantes, permettent d’ajuster l’irrigation. Durant la campagne de haricots 2014, douze agriculteurs ont bénéficié de la technologie. « La technique permet, en outre, d’améliorer l’état sanitaire des cultures (pas d’arrosage intempestif du feuillage) ». Aux environs de 2 000 € la sonde (sans le logiciel), elle est à la portée des producteurs spécialisés. Bernard Laurent


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