“Développer l’entreprise qui m’emploie”

Loïc Brault, apprenti en Terminale Bac Pro au CFA de Kerliver, sur le site du Lycée de Suscinio à Morlaix (29). - Illustration “Développer l’entreprise qui m’emploie”
Loïc Brault, apprenti en Terminale Bac Pro au CFA de Kerliver, sur le site du Lycée de Suscinio à Morlaix (29).
Jeune apprenti, Loïc Brault s’est intégré rapidement dans l’entreprise maraîchère qui l’embauche depuis septembre.

Originaire de Guipry (35), Loïc Brault a souhaité poursuivre sa formation en 1re Bac pro par la voie de l’apprentissage. « J’avais envie d’apprendre autrement qu’en salle de classe, de découvrir la vie de l’entreprise… » Si l’entreprise s’est rapidement dévoilée à ses yeux, il y a trouvé sa place entière avec le sentiment réel à 16 ans d’avoir un rôle actif dans son développement.

Être force de proposition

Après avoir trouvé un contrat d’apprentissage chez un maraîcher bretillien, à Pipriac (35), il a intégré le Centre de formation des apprentis (CFA) de Kerliver*, sur le site du lycée de Suscinio à Morlaix (29). « Ce qui me plaît le plus, c’est de comprendre les choses et de savoir pourquoi on les fait », explique-t-il. Premier apprenti sur cette exploitation en développement de 25 ha en agriculture biologique dont 15 ha de légumes plein champ et 1,2 ha de serre avec un projet récent de 5 000 m² chauffés avec de la méthanisation, il se retrouve dans une équipe de 6 salariés.

Informatique, commande, livraison, culture sous serres… « On a chacun ses compétences et on se complète. » De la production à la vente directe, il intervient sur toutes les tâches. Mais la préparation des terres et la conduite des cultures diversifiées lui sont souvent confiées. Avec son jeune maître d’apprentissage, il a aussi développé la présence sur les salons. « Je l’ai accompagné une fois à un événement pour présenter l’entreprise. Cela lui a plu. Je lui ai proposé d’en faire plus. »

Toutes les interventions en classe, de l’analyse du bilan et des comptes d’exploitation à l’exploration des techniques culturales, sont basées sur le vécu de l’entreprise par le biais du rapport d’apprentissage. Avec l’alternance, la formation scolaire prend du sens pour ces jeunes apprentis. De plus, ce système leur permet d’acquérir de la maturité et de l’autonomie très rapidement lors du passage de la 2nde à la terminale.
Ils se sentent valorisés avec le statut de salarié. Le tutorat mis en place entre un formateur référent, le maître d’apprentissage et l’apprenti permet de définir et d’affiner le profil professionnel de ce dernier et de faciliter son insertion dans le monde du travail. Mais 30 % des jeunes souhaitent poursuivre leur formation en BTS… L’apprentissage, quand on l’a testé, on y prend goût. Nicolas Le Meur, formateur CFA-lycée de Suscinio

Se perfectionner avec un BTS

L’atout financier de l’apprentissage ? Ce n’était pas son premier choix. « S’il le faut, je retournerai en formation scolaire. Mais c’est l’alternance que je recherche. On comprend mieux quand on voit des exemples concrets ailleurs que sur un cahier…» Aussi, il envisage de poursuivre sa formation en BTS horticole, en apprentissage sur 2 ans, et pourquoi pas de poursuivre ses études à la suite ou de s’installer selon les opportunités qui s’offriront à lui d’ici là. Carole David * Le CFA de Kerliver accueille 150 apprentis sur 3 sites (Kerliver, Morlaix et Bréhoulou) du CAP au BTSA sur les métiers de la production animale, du paysage, de la production horticole et du commerce.


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