nouvelles-mae-herbageres - Illustration Les nouvelles MAE herbagères sont plus accessibles que l’ancienne mesure SFEI

Les nouvelles MAE herbagères sont plus accessibles que l’ancienne mesure SFEI

À l’étude des nouvelles mesures agri-environnementales, on constate qu’une bonne part de l’enveloppe est fléchée vers les systèmes herbagers. Ceux qui rentrent dans les clous ont intérêt à étudier l’opportunité. 

Lors du précédent cycle de la Pac, le Gaec de Kersalbil à Ploubezre (22) n’avait pas signé de MAE SFEI (Système fourrager économe en intrants). Pourtant, l’exploitation est depuis longtemps engagée dans une conduite faisant la part belle à l’herbe : sur 57 ha de SAU aujourd’hui, 6 ou 7 ha sont emblavés en maïs, tout le reste est en prairie. « La limitation des apports par la SFEI à 30 unités d’azote par hectare de prairie était trop contraignante », explique Ludovic Rolland, installé depuis 2007 avec son père Yannick. À ce sujet, les nouvelles MAEC SPE (Système polyculture-élevage) ont été assouplies : « Il faut simplement respecter la réglementation en vigueur, c’est-à-dire la Directive nitrate et faire un suivi technique de la fertilisation. » Même si sur ce dernier point, « le contenu reste encore à être précisé », souligne Jérôme Loinard, animateur au Cédapa. « Le pourcentage de trèfle dans la prairie pourrait jouer un rôle. Moins d’azote quand il y a beaucoup de légumineuses, davantage sur les prairies de fauche… »

Réunions en Ille-et-Vilaine et en Côtes d’Armor

En mars, les Maec SPE seront détaillées dans les Côtes d’Armor lors de 7 réunions Cédapa et lors de 5 rendez-vous Adage en Ille-et-Vilaine.

Aujourd’hui, l’éleveur s’intéresse à la Maec SPE 12, la plus contraignante de l’éventail proposé par la Région. Jérôme Loinard résume : « À échéance de la 3e année du contrat, la part d’herbe dans la SAU doit atteindre plus de 70 % et la part de maïs moins de 12 % de la SFP. » Au Gaec, l’herbe dans la SAU est proche de 90 % et celle du maïs dans la SFP de 10 %. La quantité de concentrés achetée par UGB et par an est inférieure à 800 kg (autre condition de base). Concernant les traitements, il faudra également respecter des pratiques définies par rapport à un IFT (Indice de fréquence de traitement) de référence par territoire : « Ces repères locaux seront connus début mars. Mais plus on renforce l’herbe dans l’assolement, plus on dilue son IFT et plus c’est facile de respecter les exigences », précise Jérôme Loinard.

L’exploitation entre donc déjà dans les clous de cette SPE 12. Cependant, Ludovic Rolland se demande s’il ne signera pas plutôt une SPE 18 (plus de 65 % d’herbe dans la SAU et moins de 18 % de maïs dans la SFP) « pour garder une marge de sécurité. Il y a toujours la crainte d’une mauvaise année en herbe » alors que le système fourrager est avant tout basé sur pâturage, foin et enrubannage. Sachant aussi que ces MAEC différencient un système qui répond dès le départ aux exigences (on parle alors de « maintien »), d’un autre qui doit atteindre l’objectif au cours des 5 années d’engagement (on parle alors « d’évolution »). L’évolution étant plus soutenue financièrement.

Les premiers calculs montrent que « la signature d’une Mesure de maintien rapporterait à l’exploitation 9 000 € par an pour une SPE 18 et 10 000 € pour une SPE 12. » Pour Ludovic, un vrai « coup de pouce dans le contexte actuel avec un lait de février payé à 310 €/1 000 L, soit le prix de 1992… »

Toma Dagorn

L’avis de Jérôme Loinard, Animateur au Cédapa

Les conditions des nouvelles mesures agri-environnementales sont à la fois simplifiées et un peu plus rémunératrices par rapport à la précédente MAE SFEI (Système fourrager économe en intrants). Ce n’est pas anodin dans le contexte économique difficile lié, entre autres, à la baisse du prix du lait ou à la réduction des aides Pac… Contractualiser une des nouvelles MAEC SPE (Système polyculture-élevage) pour capter une enveloppe du 2nd pilier peut apporter une petite bouffée d’air frais dans la trésorerie. Ces SPE offrent un cadre qui sécurise l’évolution vers une conduite plus herbagère. Elles viennent aussi conforter des exploitations qui ont déjà trouvé leur équilibre en termes de surfaces en herbe.


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