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Transmission de l’exploitation bien pensée

Né en 2014, le Réseau Transmission en Agriculture réunit l’ensemble des acteurs intervenant dans la transmission de l’exploitation. Avec un objectif commun : favoriser le renouvellement des générations. Comment ? En informant au mieux les cédants sur les différentes étapes de leur projet, en les renseignant sur les aides et les accompagnements proposés et en les orientant vers les interlocuteurs idoines.

« Aujourd’hui, en Bretagne, nous avons une installation pour trois départs, constate Marie-Isabelle Le Bars, chargée de mission Transmission à la Chambre régionale d’agriculture. Chaque année, nous perdons en moyenne 1 000 chefs d’entreprise. Et avec le « papy-boom » qui se profile, c’est la question de notre modèle agricole qui est posée ».

Face à ce défi, les Bretons ne sont pas restés les bras croisés. Dans le sillage des Assises de l’installation pilotées par l’État et la Région en 2013, les différents participants – chambres, syndicats, établissements bancaires, coopératives, filières de production… – ont exprimé le désir d’aller plus loin ensemble. C’est ainsi qu’est né le Réseau Transmission en Agriculture. Et le 17 septembre dernier, lors du Space, la vingtaine de partenaires réunis – parmi lesquels Christian Péron pour le compte du Crédit Mutuel de Bretagne – a ratifié la « Charte régionale d’engagement pour la transmission, en faveur de l’installation et du renouvellement des générations en agriculture ».

Un message commun

Le texte fixe cinq grandes orientations sur lesquelles les signataires s’engagent à porter le même message. Avec, au premier rang bien sûr, la volonté de soutenir la transmission au profit de l’installation. Autre thème mis en avant : l’importance de l’anticipation pour des transmissions réussies. « Cela passe par le maintien d’outils de production performants, ce qui n’est pas toujours évident en fin de carrière », souligne Marie-Isabelle Le Bars. L’anticipation permet, par ailleurs, aux cédants d’envisager sereinement la transmission sous tous ses aspects (humain, économique, social, environnemental…). Et dans le cas où il n’existe pas de repreneur parmi les proches, elle facilite l’installation hors cadre familial.

Parmi les priorités énoncées, figure également le souhait de privilégier la valeur économique des outils sur leur valeur patrimoniale, de façon à ce que les installations se fassent dans de bonnes conditions, sans compromettre la pérennité des exploitations. La charte mentionne aussi la nécessité de professionnaliser l’accompagnement des cédants. « Il est primordial qu’ils disposent de l’ensemble des informations et conseils nécessaires pour faire un choix éclairé ». Dernière ambition : permettre la pluralité des projets. En clair, le repreneur n’est pas « condamné » à faire la même chose et de la même manière que le cédant.

Des questions à l’appel

Concrètement, l’année 2014 a surtout été consacrée à la communication. Avec, notamment, la réalisation d’une plaquette destinée aux cédants et présentant les étapes clés d’une transmission réussie et les bonnes questions à se poser. « Dans les faits, on constate que beaucoup d’exploitants ne s’intéressent au sujet que l’année précédant leur départ à la retraite. Or, dans le calendrier que nous avons établi, nous préconisons de commencer à y réfléchir 10 ans avant la date prévue de transmission. C’est la meilleure solution pour envisager cette échéance sereinement, prendre le temps de se faire conseiller, étudier les différents scénarios, préparer son nouveau projet de vie… »

Outre cette plaquette didactique diffusée largement à l’occasion de formations ainsi que par les partenaires de la Charte et la MSA, un numéro Azur (prix d’un appel local) dédié à la transmission a été lancé. Au bout du fil : les conseillers transmission des Chambres départementales d’agriculture qui répondent aux diverses interrogations. Et, dans  les prochains mois, le dispositif va s’étoffer avec la création d’un site internet.

Cette année, le Réseau Transmission entend améliorer encore l’accompagnement proposé aux cédants, via des visites de terrain, des formations, une offre de services partagés entre les différents acteurs… Pas à pas, le réseau tisse sa toile et la coopération se fait plus efficace entre les divers intervenants qui apprennent à se connaître et à mieux cerner les compétences de chacun. Le jeu en vaut la chandelle. Avec près de la moitié des exploitations bretonnes qui doivent changer de main dans les dix ans, la transmission est une question d’avenir pour encore plusieurs années !

L’avis de Christian Péron, Président de la Caisse de Bretagne de Crédit Mutuel Agricole

En tant qu’acteur majeur du financement de l’agriculture en Bretagne, nous sommes naturellement partie prenante du Réseau Transmission. Des sujets comme la transmission de l’outil de travail, le renouvellement des générations, l’installation de jeunes sont aujourd’hui primordiaux pour l’avenir de la profession. Et ce réseau, qui conjugue les savoir-faire et les expertises, doit nous permettre d’apporter, collectivement, des réponses à la hauteur des enjeux. Au Crédit Mutuel de Bretagne, nous avons lancé, il y a de cela déjà plusieurs années, une offre dénommée Agri+Transmission où l’épargne du cédant vient « bonifier » le taux du prêt accordé au jeune qui s’installe. Et nous travaillons actuellement sur d’autres pistes telles que le portage du foncier, la transmission progressive, l’apport de capitaux extérieurs… Continuer à installer des jeunes dans de bonnes conditions, sur des outils de travail pérennes, est plus que jamais une priorité pour nous ».

Pour en savoir plus :
Contactez un conseiller transmission au 0810 90 29 35 (prix d’un appel local).


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