paturage-vache-hivers-2014 - Illustration Poursuivre le pâturage en hiver

Poursuivre le pâturage en hiver

À Saint-Malo-des-Trois-Fontaines (56), après un démarrage un peu tardif, la saison 2014 a finalement été belle pour l’herbe. Début décembre, les vaches pâturent encore.

Les terres schisteuses sont très portantes permettant le pâturage des vaches toute l’année. Sauf en cas de très grosse pluie : « Dans cette situation, elles ne mangent pas l’herbe, mais la salissent », constate Jean-François Orain, éleveur à Saint-Malo-des-Trois-Fontaines.

Les vaches tournent sur 40 ha à raison d’un paddock d’1 ha par jour. En comptant les quelques jours que les vaches passeront en stabulation en cas de mauvais temps, on arrive à un retour sur paddock tous les 45-50 jours. Le producteur n’a pas eu de problème de refus cette année, mais il a fauché pour empêcher parelle et chardon de grainer. Il a aussi fauché 2 ha où le dactyle prenait trop de place, faisait des touffes et étouffait le trèfle. Il y a mis les génisses pour nettoyer. Un essai pour voir si le trèfle repart, mais avec un regret de ne pas l’avoir fait cet été. « Les génisses n’ont pas tout mangé et maintenant, cela se dégrade mal. »

Les 50 vaches laitières et les 6 taries sont dans le même lot pour simplifier le travail. Elles dorment dehors, mais ont accès à la stabulation. Elles produisent 16 L/VL/j (TB 43,6, TP 33,5). « Les taux ont grimpé depuis que j’ai remis de l’ensilage d’herbe, surtout le TB. »

Réouverture du silo au 20 novembre

La ration d’hiver est composée de 8 kg d’ensilage d’herbe, 3 kg de foin, 1 kg de mélange céréalier (avoine – triticale – pois aplati) et 5 kg de pâturage. Le foin est étalé le soir pour qu’il soit disponible dès la rentrée du champ et inciter les vaches à en manger. L’ensilage est donné après la traite. « Les vaches sont gourmandes, pas facile de leur faire manger du foin quand il y a de l’ensilage à côté ».

Le matin, l’éleveur repousse l’ensilage non consommé la veille et apporte le mélange céréalier. Les vaches partent en pâture en fin de matinée. En ce moment, il donne encore de l’ensilage d’herbe réalisé l’an dernier, le stock de 2014 sera ouvert d’ici 3-4 jours. Côté foin, le cru 2014 va aux VL, le plus ancien aux génisses. « J’ai 2,5 à 3 mois de stocks devant moi. »

L’élevage en chiffres

  • 74 ha groupés
  • 1 UTH
  • 10 ha de mélange triticale avoine pois (moissonné)
  • 64 ha de prairies 243 000 L de lait produits
  • TB : 42 et TP : 32,5
  • 5 500 L/VL/an
  • 50 VL Prim’Holstein
  • 1,2 UGB/ha de SFP
  • Coût alimentaire : 40 €/1  000 L en 2013
  • Coût concentrés : 8 € /VL/an en 2013
  • EBE : 390 €/1 000 L en 2013
  • Agriculture biologique (2010)
  • Atelier de porcs à façon conventionnel, 600 places, lisier entièrement exporté.

Excellente année de pâturage

Globalement, ça a été une excellente année de pâturage : des pluies régulières, pas besoin de donner des stocks cet été. Et 7 mois de pâturage en plat unique d’avril à octobre. Sans achat extérieur, le coût alimentaire 2014 s’annonce particulièrement bas chez l’agriculteur. L’an prochain, il a prévu de diviser par deux sa sole en céréales. En 2009, le projet était de faire une rotation : 5 ans de prairies / 2 ans de céréales. Mais en 2014, les prairies sont toujours de bonne qualité et il n’a pas envie de les casser. Au printemps, Jean-François Orain prévoit aussi de semer une prairie sous couvert d’avoine, et avec du trèfle violet pour un bon démarrage. L’avoine sera fauché pour en faire du foin. Ensuite, la prairie sera bien implantée et pourra être pâturée. CIVAM AD 56 : civamad56@civam-bretagne.org 07 85 26 03 02

L’avis de :

Jérôme Oizel à Le Feuil (22), zone humide

Le cinquième tour a été perturbé par le temps pluvieux. Les vaches ont tout de même pu pâturer les trois quarts de la surface prévue avant de rentrer à l’étable le 3 décembre. Les jours de fortes précipitations, elles étaient au foin dans les parcelles les plus portantes. Cette année les vaches ont tourné pendant 9 mois sur l’ensemble des paddocks dont 7 mois et demi nourries uniquement avec de l’herbe pâturée. Cela va permettre d’avoir des coûts alimentaires faibles. Désormais, la ration des vaches allaitantes est composée de 7 kg de MS de foin, 7 kg de MS d’enrubannage, 1,5 kg de MS de betteraves et 0,5 kg MS de maïs ensilage. Cedapa : 02 96 74 75 50

Marcel Tuaux à Montours (35), zone humide

Les vaches laitières ont terminé le pâturage cette semaine. Même avec 120 mm de pluie en novembre, les animaux ont fini de raser les prairies sans problème de portance. Elles avaient encore 2 kg d’herbe dans la ration et produisaient 14 kg de lait (TB 43,1 ; TP 33,1), avec un risque de baisse à 12 kg. Mais peu importe, ce lait ne me coûte pas cher. Dorénavant, l’alimentation sera composée de 6 kg d’ensilage d’herbe et 6 kg d’enrubannage. Le foin complétera la ration. Les génisses profitent aussi de cet automne prolongé. Un lot est toujours dehors et finit de nettoyer les parcelles. 2014 a été une année exceptionnelle sur la quantité et la qualité de l’herbe. Adage 35 : 02 99 77 09 56

Alain Normant à Mahalon (29), zone intermediaire

C’est le mois du tarissement. Après les fêtes de fin d’année, il restera environ 30 vaches en production (sur les 60). Depuis quelques années, toutes les vaches taries ont droit à un parage des pieds. Au niveau pâturage, les vaches sont encore à l’herbe jusqu’au 15 décembre, ce qui représente tout de même 1/3 de leur ration. Le reste est complété de 3 kg MS de maïs ensilage et de 6 kg MS d’ensilage d’herbe. Le litrage s’élève à 11,5 L / VL en moyenne avec de bons taux (TB 52,2 et TP 38). Les vaches taries ainsi que les grandes génisses passeront la trêve hivernale à l’extérieur dans des prairies naturelles et un bois. Civam 29 : 02 98 81 43 94


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