pig-parade-salle-vente-marche-porc - Illustration La Pig Parade est lancée

La Pig Parade est lancée

Vendredi dernier, la salle des ventes du Marché du porc (MPB) était  transformée en show-room d’art contemporain pour le lancement de la Pig Parade, la toute dernière initiative de communication du Comité régional porcin (CRP). Et une fois de plus, ça promet…

« Notre nouveau projet, audacieux et ambitieux, est directement  inspiré de la mondialement connue Cow Parade, mais aussi de la Menhir Parade des Côtes d’Armor il y a 3 ans », expliquait David Riou, éleveur à Plouvorn (29) et amateur du buzz médiatique (petit train dans les salons, phare construit dans sa cour de ferme, cochons gonflables sur l’esplanade de Montparnasse, baiser à une Miss France au salon de l’agriculture…). « Avec l’objectif de créer du lien avec le grand public », le principe de la Pig Parade est de mettre à disposition d’une quinzaine d’artistes locaux triés sur le volet un cochon à customiser, revisiter, peindre, sculpter… pour ensuite les exposer à travers la région.

Des cochons d’une tonne en béton

Les structures de départ sont en béton et pèsent près d’une tonne. Elles sont produites par David Rouyer, créateur de mobilier en béton à Pleumeur-Bodou (22), qui a fabriqué un moule à partir d’une sculpture de départ en terre modelée par la plasticienne Aude Charrue, installée à  Minihy-Tréguier (22). Pour accompagner les artistes dans leur démarche, 15 producteurs de porc bretons jouent le rôle de mécènes en finançant les 15 statues nues : c’est à l’occasion de cette inauguration, « lors d’un pig dating », ou rendez-vous cochon en français, « que les duos éleveurs-artistes se sont formés. »

Philippe Bizien, président du CRP, n’en revenait pas et immortalisait d’une photo un MPB relooké pour l’occasion. Même si semaine après semaine, les transactions de Plérin se dégradent, « c’était important de se retrouver dans notre maison du porc, là où se fixe le prix pour toute la France deux fois par semaine », expliquait le Finistérien qui ne sait renoncer à aller de l’avant. « Il fallait oser l’audace. C’est une nouvelle étape de la montée en puissance d’une communication encore plus décalée que nous organisons depuis des années. Nous voulons être là où on ne nous attend jamais… » Pour lui, les couples artistes – mécènes représentent « des femmes et des hommes qui s’ignoraient et qui vont se découvrir demain. »

[caption id=”attachment_4073″ align=”aligncenter” width=”300″]La Pig Parade La Pig Parade[/caption]

Et puis, dans un second temps, « l’exposition artistique itinérante des cochons à travers le territoire régional sera l’occasion de redire aux gens combien l’acte de produire est important pour la Bretagne. La Pig Parade doit aussi rappeler aux éleveurs que le cap n’est pas que technique, mais aussi sociétal. » Communiquer, attirer l’attention, expliquer… « Cela fait aussi partie de notre mission », rappelait le président du CRP. C’est d’ailleurs un peu dans cet esprit  qu’avait été menée la Menhir Parade en 2011 : « Notre idée était de rapprocher un artiste d’un entrepreneur. Notre secret espoir, à travers l’insolite spectacle de rue que proposaient les œuvres installées dans les villes, était de faire aimer davantage les entreprises et leurs dirigeants et de susciter des vocations… », expliquait Sylvie Jehanno, présidente du club des entreprises Ouest Côtes-d’Armor.

Vente aux enchères au Space

Une fois les cochons en béton livrés par des déménageurs spécialisés, les artistes auront environ 2 mois pour les revisiter à leur manière. Ensuite, les œuvres seront rassemblées et exposées à plusieurs occasions au grand public. À Plérin, la première étape de la Pig Parade a justement été dévoilée : ce sera sur la promenade devant la mer à Perros-Guirec (22) en avril 2015.

Enfin, point d’orgue du projet, une vente aux enchères des œuvres lors du prochain Space (15 au 18 septembre 2015) : « 75 % de la somme sera remise à l’artiste pour rémunérer son travail, le reste sera reversé aux Restos du cœur », concluait David Riou. Un geste de solidarité « pour rappeler notre vocation primaire, celle de nourrir les femmes et les hommes. » Toma Dagorn


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