Maïs 2014 : un grand cru

recolte-mais-2014 - Illustration Maïs 2014 : un grand cru

Après deux années décevantes, les récoltes de maïs grain et d’ensilage sont très bonnes en qualité et en quantité. Ces résultats s’observent sur tout le territoire breton, même s’ils sont plus mitigés dans les zones à forte contrainte de fertilisation.

Les semis ont été réalisés tardivement en raison des pluies de fin avril : 25 % de semis sur avril, 75 % sur mai. Ce retard était plus accentué sur l’est de la Bretagne. Les mois de mai et juin, relativement chauds, ont permis une levée correcte et un bon début de cycle. Quelques attaques de mouches de semis ont contraint des agriculteurs à resemer. On a également vu des parcelles touchées par l’oscinie et le géomiza. Ces attaques ont été moins nombreuses sur les semences traitées Sonido. Il y a eu beaucoup moins de dégâts occasionnés par le taupin. En effet, la météo, favorable à une bonne croissance du maïs, n’a pas laissé le temps à celui-ci d’attaquer : plus la plante atteint rapidement le stade 8 feuilles moins ce prédateur a le temps de nuire.

Les désherbages de pré-levée et de post-levée précoces, effectués dans de très bonnes conditions (hygrométrie élevée, température entre 15 et 20 °C) ont été très efficaces. Les applications complémentaires moins nombreuses ont permis de réduire la charge désherbage pour cette année. Les floraisons ont démarré vers mi-juillet pour se terminer début août, et ont été favorisées par des températures élevées et une bonne hygrométrie. La fécondation et le remplissage des grains ont été excellents. Si les températures plus fraîches du mois d’août ont retardé la maturité du maïs, celle-ci s’est accélérée avec le retour de la chaleur sur septembre. Certaines parcelles ont cependant subi un stress hydrique, accentué par un manque d’azote, notamment dans les bassins versants sous contrainte.

Peu de maladies, peu de verse

Avec des températures élevées et peu de journées humides, les conditions météorologiques n’ont pas favorisé la présence des champignons responsables de l’helminthosporiose et de la kabatiellose. À noter néanmoins la présence de charbons communs dans des parcelles ayant subi quelques stress. Les vents forts du dimanche 10 août ont entraîné de la verse végétative sur quelques parcelles en zone côtière. Ces verses sont parfois spectaculaires, mais ne sont pas défavorables aux rendements, car le maïs a un pouvoir de récupération extraordinaire. Les récoltes précoces permettent d’éviter les tempêtes automnales, ennemies de la culture en fin de cycle.

Les étés chauds sont favorables à la pyrale. Fréquemment présent sur l’est de la Bretagne ce prédateur continue sa progression et se retrouve sur quasiment l’ensemble de la région, excepté au centre. Les larves creusent des galeries dans la tige, perforant le grain et favorisant les fusarioses des épis. 1 larve par pied, ce sont 5,5 quintaux de moins par hectare et des risques de verse et de mycotoxines à la récolte accrus. Des moyens de lutte naturelle existent et devront être envisagés à l’avenir si les conditions climatiques restent favorables à cet insecte.

[caption id=”attachment_5114″ align=”aligncenter” width=”225″]Le maïs 2014 a relativement bien résisté aux maladies et attaques d’insectes Le maïs 2014 a relativement bien résisté aux maladies et attaques d’insectes. Attention cependant à la pyrale qui se développe en Bretagne : 1 larve par pied, ce sont 5,5 quintaux de moins par hectare ![/caption]

Quantité et qualité

Les chantiers d’ensilage ont démarré vers le 20 septembre à l’ouest comme à l’est de la Bretagne, pour se terminer mi-octobre au centre. Les progrès génétiques alliés à des conditions météos favorables permettent à cette plante de surpasser toutes les autres espèces fourragères. Avec d’excellents rendements en général, les éleveurs laitiers vont pouvoir refaire leurs stocks et passer l’hiver sereinement. Ainsi, on a pu observer de 13 à 18 tonnes de matière sèche en moyenne en ensilage, et de 90 à 110 quintaux secs (parfois plus) en grain. L’année 2014 sera donc, dans l’ensemble, une excellente année après deux années très moyennes. Récolter tôt est gage de qualité, que ce soit en ensilage ou en grain. Un choix judicieux de variétés en précocité, un engrais de localisation quand cela est autorisé, des semis précoces dans un sol ressuyé, une destruction précoce des couverts, sont quelques-uns des éléments qui donnent à la semence d’excellentes conditions de démarrage. Une récolte précoce favorise aussi la bonne implantation de la culture suivante. Elle permet également d’éviter le développement de champignons (mycotoxines) nuisibles aux animaux que ce soit en ensilage ou en grain.

Les ensilages ont été récoltés à de bons taux de matière sèche, de 33 à 35 %. Cela favorisera leur ingestion et les bonnes performances techniques du troupeau laitier. Les taux de protéines sont cependant faibles à très faibles. Les rendements étant très bons, la protéine a été diluée. En effet, les agriculteurs ajustent leur fertilisation aux besoins théoriques de leurs cultures. En année favorable, cela entraîne une sous-fertilisation dans certaines parcelles et une baisse significative du taux de matière azotée totale (MAT) dans les ensilages. Pour corriger ces déficits, les éleveurs recherchent des espèces fourragères plus riches en protéines, ou doivent compléter leur ration par davantage de correcteurs azotés.

Une nouvelle saison se prépare. De nouvelles variétés, testées et validées par Triskalia, arrivent. Les critères de sélection sont nombreux : rendement, précocité, vigueur, résistance à la verse et aux maladies, valeurs alimentaires, destination grain ou ensilage, corné ou denté. Le travail du sol, les rotations, la fertilisation doivent être raisonnés pour assurer un bon rendement. Et si les conditions météorologiques sont au rendez-vous en 2015, on peut espérer faire encore mieux qu’en 2014 ! André Yvinec / Triskalia


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