generatrice-air-chaud-foin-lait-christian-dragon-lucie-quillere - Illustration Le foin séché par une génératrice d’air chaud à bois

Le foin séché par une génératrice d’air chaud à bois

Depuis fin avril dernier, le séchoir en grange du Gaec du P’tit Bois à Meillac (35) est couplé à une génératrice d’air chaud utilisant le bois de l’exploitation. Une première dans l’Ouest.

Classique, le séchoir en grange mis en place en 2003 utilisait des capteurs solaires situés sur le toit. Ils réchauffent l’air qui est ensuite aspiré par des ventilateurs et envoyé sous les fourrages pour les sécher. Le système fonctionne, mais seulement quand il y a du soleil. La nuit et par temps maussade, il faut continuer à ventiler le fourrage pour éviter l’échauffement, alors que l’air est frais, voire humide. Pour pallier ce souci, les associés du Gaec du P’tit Bois ont trouvé une solution intéressante : une génératrice d’air chaud (de 480 kW) qui fonctionne avec du bois déchiqueté, issu de l’exploitation.

Le Gaec du P’tit Bois

  • 5 associés, 1 salariée et 1 conjointe collaboratrice / 5,8 UTH familiaux
  • Conversion en bio à partir de 2007.
  • 770 000 L de production de lait avec 150 vaches (3/4 Montbéliardes, ¼ Prim’Holstein)
  • 80 000 L de lait transformé en fromages (3 types) et fromage blanc
  • Un atelier de poulettes démarrées
  • SAU de 166 ha, dont environ 141 ha d’herbe (multiespèces), et 25 ha de mélange céréalier et maïs grain humide

Pour le foin et les poulettes

« Pour la rentabiliser, nous allons l’utiliser aussi pour chauffer notre bâtiment de poulettes démarrées. La génératrice et sa trémie ont été fixées sur une remorque pour pouvoir les déplacer d’un bâtiment à l’autre », informe Christian Dragon, un des associés du Gaec. Acheté à un constructeur espagnol (Villoria Otero), l’ensemble a coûté 48 000 €. « L’investissement sera rapidement rentabilisé, sachant que pour la dernière campagne, les radiants du poulailler ont utilisé 9 000 € de gaz. Et nous allons pouvoir sécher plus rapidement le foin, ce qui consommera moins d’électricité en ventilation, et induira un fourrage de meilleure qualité. »

Aujourd’hui, après passage par le toit, l’air est récupéré et réchauffé si besoin dans l’échangeur de chaleur de la chaudière, avant d’être orienté vers les caillebotis sous le foin. « L’air arrivant sur le fourrage ne doit pas dépasser 40°C. Au final, le taux de matière sèche doit être supérieur à 85 % pour permettre une conservation stable », note Lucie Quilleré, animatrice Segrafo.

Douze « Jeudis du Foin »

Organisée par l’association Segrafo, la 9e édition des Jeudis du Foin aura lieu d’octobre 2014 à janvier 2015 sur 12 fermes qui ouvriront leurs portes (gratuit). L’objectif est de faire découvrir les atouts du séchage en grange, ainsi que les innovations liées sur certaines fermes. Dates : 23/10 : Gaec Cabri d’Anjou, Chemillé (49) – 30/10 : EARL Le Boulc’h, Maël-Carhaix (22) – 6/11 : EARL Broz, La Vilette (14) – 13/11 : EARL des Botterelles, Marsac-sur-Don (44) – 20/11 : Gaec de Loucouvierne, Séglien (56) – 27/11 : EARL Moinet, Dampierre-en-Bray (76) – 4/12 : Gaec du P’tit Bois, Meillac (35) – 11/12 : Gaec des Deux Rives, Heubécourt (27) – 18/12 : Gaec de Kerdennet, Guerlesquin (29) – 15/01 : Emmanuel Cardet, Marchésieux (50) – 22/01 : Gaec de Grand Hazé, Bellou-en-Houlme (61) – 29/01 : Stéphane Desgranges, Olivet (53). Caractéristiques des fermes sur www.segrafo.com / Contact : 02 99 41 57 35 ou 06 24 60 00 84. L’association organise également une formation « Construire son séchoir en grange », le mercredi 22 novembre près de Loudéac, avec l’intervention de Yann Charrier. Tarif et inscription : 02 99 41 57 35.

Autoconstruction

D’une capacité de 400 tonnes avec trois cellules qui sèchent le fourrage et une cellule de stockage, le séchoir en grange de 2003 a été autoconstruit à l’emplacement des silos de maïs. L’investissement total s’est élevé à 113 500 € (moins 8 000 € de subventions), incluant le bâtiment et l’aménagement intérieur, la griffe, les ventilateurs et le matériel pour le foin (faucheuse, faneuse, andaineur, autochargeuse). Le séchoir a été conçu par le conseiller indépendant Yann Charrier (SGF Conseil).

Sur l’exploitation, le foin est récolté après 2-3 jours de séchage dans le champ, avec une longueur de brins de 10 – 15 cm, jugée optimale par les producteurs. « Nous avons acquis une mélangeuse d’occasion il y a 3 ans. Maintenant, on pèse les fourrages et on rationne : le foin séché, c’est comme des bonbons pour les vaches. La production par VL n’a pas chuté », précise Christian Dragon. Les exploitants ont aussi investi dans des panneaux photovoltaïques sur deux bâtiments (2 X 600 m2). L’exploitation ouvrira ses portes le 4 décembre prochain. Agnès Cussonneau


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