marche-au-cadran-prix-bovin - Illustration Le Mol subit la tendance de fond

Le Mol subit la tendance de fond

Confronter l’offre et la demande pour établir le juste prix : l’objectif du marché au cadran est le même depuis 40 ans.

L’activité sur le marché au cadran est le reflet de l’évolution de la production bovine bretonne. À l’image des abattoirs qui doivent s’approvisionner de plus en plus loin pour faire tourner leurs chaînes, une baisse des apports d’animaux pèse depuis un an sur l’activité du marché au cadran géré par le Mol. L’année 2014 s’inscrit sur la même tendance que 2013 qui avait marqué un recul de 5 % des approvisionnements après deux années de progression (+9,23 % en 2011 ; +1 % en 2012). Une situation qui s’explique entre autres par la perspective de l’après-quotas conduisant les éleveurs à privilégier les animaux laitiers sur leur exploitation au détriment des animaux à viande : la progression de 3,44 % du nombre de veaux de 8 jours et le recul modéré du nombre de broutards (-4,33 %) mis au cadran confirme cette évolution.

« De nombreux éleveurs arrêtent la production de jeunes bovins, bœufs ou génisses à viande », constate Yves Carfantan, directeur du Mol. Cette observation est corrélée par les chiffres du tableau de bord de l’élevage breton tenu à jour par l’EDE de Bretagne : -4,20 % du nombre d’élevages de vaches allaitantes entre 2013 et 2014, avec des baisses plus prononcées pour la catégorie petits et moyens élevages ( -5,7 % pour les troupeaux entre 10 et 19 VA ; -7,86 % pour les troupeaux de 30 à 39 VA). « Là où on voit enlever les clôtures, les céréales remplacent très vite les pâtures où se tenaient auparavant des troupeaux laitiers ou allaitants ».

Les marchés séduisent

La Bretagne a été pionnière dans la mise en place des marchés au cadran : légume, porc, bovin. L’expérience bretonne dans ce mode de commercialisation inspire encore d’autres régions. Prochain en date, la foire des Hérolles, à Coulonges (Vienne) inaugurera son marché au cadran bovin en avril 2015. 120 éleveurs sont entrés dans la société qui investit quelque 3,33 M€ dans une toute nouvelle structure. L’objectif est d’atteindre 600 bovins par semaine sous 3 à 4 ans. Avec cette volonté : « Que les prix pratiqués sur les marchés organisés deviennent une référence dans toute la région. »

Sert de cotation officielle

Cette situation de déprise pour la production de viande bovine conduit le directeur du Mol à lancer un appel à destination de la grande distribution pour que cette dernière « accepte de donner des prix plus rémunérateurs au monde agricole pour qu’il continue de produire des animaux de bonne qualité, avec une excellente traçabilité. À défaut de prix, la marchandise va se faire encore plus rare ».

Depuis 2010, le Mol a remplacé Fougères pour la cotation bovine sur la place bretonne. « Cette cotation sert à toute la filière. C’est donc de l’intérêt des éleveurs d’apporter des bovins sur les marchés pour établir une cotation représentative », insiste le directeur du Mol. Et de préciser que « la décision de changer les jours de marché va dans ce sens de dynamiser les enchères en regroupant l’offre. Ce choix est bien perçu par les acheteurs qui peuvent plus facilement constituer des camions complets et réduire ainsi les frais de logistique ». Reste que pour qu’un marché reste dynamique, « les animaux doivent continuer à être apportés en nombre par les éleveurs », insistent les responsables du Mol. Didier le Du


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