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Blé : rendement et qualité semblent au rendez-vous

Si, comme dans les autres bassins de productions, les rendements sont au rendez-vous, la Bretagne bénéficie en plus de résultats favorables pour la qualité des graines.

La rapidité des récoltes est remarquable cette année. Avec des conditions climatiques favorables, alliées à l’augmentation de la puissance de battage et des largeurs de coupe, la moisson 2014 en Bretagne peut être qualifiée de « moisson express », à laquelle les collecteurs doivent faire face. Les premières tendances montrent que les rendements et la qualité sont présents. Tour d’horizon de cette moisson en cours.

Collecte d’orge d’hiver quasi terminée

En orge, on s’oriente vers une bonne campagne, avec de bons rendements, autant sur variétés lignées que sur les hybrides. Avec un taux moyen d’humidité à 14 %, les orges d’hiver ont profité de bonnes conditions de récolte. Les premiers résultats annoncent des rendements équivalents à ceux de l’année passée, déjà qualifiée de bonne campagne. Ils s’échelonnent de 70 q/ha en Ille-et-Vilaine, légèrement inférieurs à ceux de l’an passé, à 73 à 75 q/ha dans l’Ouest. Le poids spécifique (PS) se maintient à 66 kg, comme en 2013, mais reste très hétérogène. « En effet, si les orges hybrides permettent un progrès de rendement significatif dans les essais, cet orge de type escourgeon doit être récolté à maturité pour ne pas dégrader le PS lié à un mauvais ébarbage », explique Michel Le Friant, responsable céréales à Caliance.

Blé, le taux de protéine en retrait

Avec 70 % des surfaces récoltées en Ille-et-Vilaine et le Morbihan, la collecte de blé est bien lancée. « Du côté des rendements, les résultats fluctuent de 50 à 110 q », relève Arvalis. Ils semblent prometteurs au fur et à mesure de l’avancement de la récolte vers l’Ouest. L’année s’annonce intéressante mais ne sera pas exceptionnelle et la météo de ces derniers jours sera déterminante sur la qualité et les rendements finaux. « Récolté à 14 % d’humidité, les conditions favorables de récolte n’exigent pas un passage en station de séchage, permettant de gérer les flux de la collecte », mentionne Michel Le Friant. Il poursuit : « Agréablement surpris par les résultats des variétés précoces, il faut maintenant attendre l’impact du coup de chaleur de ces derniers jours sur les récoltes en cours. » Le taux de protéine est en retrait et hétérogène selon les zones géographiques. Il s’explique aussi par un effet dilution lié au rendement. Supérieur à 10,5 %, il permet néanmoins l’accès à l’export pour la partie actuellement récoltée.

Blé, une qualité qui ouvre les portes de l’export

Paradoxe cette année, côté qualité, la Bretagne tire son épingle du jeu par rapport aux autres régions céréalières françaises. Ces dernières s’inquiètent depuis début juillet des pluies préjudiciables à la qualité de leurs céréales amenuisant leurs opportunités d’export. Notre région, quant à elle, bénéficie d’un temps clément depuis le 14 juillet, malgré quelques orages locaux, assurant une fin de la récolte dans de bonnes conditions. Jusqu’à présent, le blé breton satisfait les exigences de qualité pour l’exportation (taux de protéine et taux d’Hagberg), pour la collecte déjà réalisée. Le blé fourrager proviendra-t-il des bassins de production assurant l’export les années précédentes ? Un monde à l’envers… qui aura un impact sur les marchés avec certainement l’apparition d’un prix de blé fourrager et d’un prix export.

32 à 38 q/ha en colza

La récolte éclair de colza permise par la bonne météo est terminée à l’Est de la région et sur le Morbihan. Il reste à battre quelques parcelles en centre Bretagne et sur le Finistère. Les grains, de 9 à 10 % d’humidité, ne sont pas germés comme dans d’autres régions françaises. « Les rendements, de 32 à 38 quintaux, augmentent progressivement de la pointe finistérienne à la région rennaise », indique Michel Le Friant. Et de poursuivre : « Les teneurs en huiles semblent correctes selon les premiers estimatifs, signe d’une fertilisation maîtrisée par les producteurs. Mais les bons résultats bretons ne sont pas des cas isolés : les rendements à plus de 40 quintaux sont courants dans le reste de l’Europe et, avec un cours du soja à la baisse, créent une pression sur le marché des oléagineux. » Jean Raimbault du Cetiom rajoute : « Certains producteurs sont déçus de ces rendements, car la végétation, abondante au printemps, laissait augurer des récoltes record. » Carole David et Fanch Paranthoën

L’avis de Eric Masson, Arvalis-Institut du végétal

Les rendements sont encore hétérogènes et une des causes premières mentionnées est l’hydromorphie hivernale. Pourtant, elle n’est pas la cause de tous les maux. Elle a certainement contribué à diminuer de quelques quintaux les rendements, en jouant sur l’enracinement des plantes, mais cela reste difficile à quantifier. Les rendements moyens observés sur la région, souvent en terre séchante, proviennent davantage des fortes températures mesurées courant juin qui ont pu provoquer de l’échaudage, suite à ce mauvais enracinement. Et comme 2014 a été une année à forte pression sanitaire, à cela ont pu s’ajouter les conséquences de la septoriose qui a encore fortement sévi cette campagne, du piétin échaudage maladie de plus en plus fréquente qui attaque les racines et dans une moindre mesure de la rouille jaune mal maîtrisée.


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