batiment-avicole-production-caprine-lait-chevre - Illustration De la production de dindes au lait de chèvre

De la production de dindes au lait de chèvre

Si la production de lait de chèvre est possible dans d’anciens bâtiments avicoles, elle requiert des investissements et des compétences techniques. Témoignage de Gildas Launay, producteur de lait de chèvre.

« Le lait de chèvre est une production qui a de l’avenir », confie Gildas Launay, qui élève 300 chèvres de race Alpine Chamoisée à la Trinité-Porhoët (56). Après une phase de surproduction, une baisse du prix du lait et la hausse des aliments, la filière caprine sort d’une crise qui a duré trois ans. Mais la demande est de retour et la pénurie de lait se fait sentir. De nouveaux droits de référence sont attribués et la coopérative Colarena-Presqu’île de Cambon (44) recherche de nouveaux producteurs en Bretagne.

Reconversion d’un bâtiment avicole

Ancien producteur de dindes repro pendant 12 ans, Gildas Launay a reconverti son bâtiment avicole de 1 950 m² en 2006. La première installation en volaille était un templin pour pouvoir à terme investir dans une ferme de vaches laitières. « J’ai toujours voulu produire du lait », avoue-t-il. Mais, en pleine crise avicole, le bâtiment n’a pas trouvé de repreneur. Aussi, il s’est engagé dans la production caprine. « Aujourd’hui, je ne regrette rien car la chèvre est un animal très agréable à élever. » Et de poursuivre : « Le bâtiment s’y prétait bien. » Une table d’alimentation a été surélevée au milieu du bâtiment et des aires paillées aménagées de par et d’autre. Si pour des raisons économiques, la salle de traite a été placée en bout de bâtiment, il invisterait plus judicieusement aujourd’hui au milieu du bâtiment, assurant un meilleur flux des animaux, pour limiter l’astreinte de 2 heures par traite.

Porte-Ouverte à Mauron mercredi 11 juin

« Avant de s’installer en production caprine, il est indispensable d’aller visiter de nombreux bâtiments et d’échanger avec les producteurs. L’idéal serait même de faire une saison de mise-bas, ou au moins un stage », recommande Gildas Launay, pour planifier l’organisation de la chèvrerie et la main d’oeuvre, face aux charges de travail saisonnières. De plus, il conseille de démarrer avec une bonne génétique, de se fournir dans des élevages au Contrôle laitier et de vérifier la situation sanitaire du troupeau. Pour répondre à toutes les questions sur la production caprine, la Colarena-Presqu’île organise une porte-ouverte chez Christine et Bernard Cheriaux à La Validée, à Mauron (56), mercredi 11 juin, de 10 h à 12 h et 14 h à 17 h.

Investissements et suivi technique indispensables

Avec une exploitation de 11 ha, surface insuffisante pour garantir l’autonomie fourragère de son troupeau qui exigerait au moins 20 ha, il a opté pour une conduite de son troupeau en ration sèche. Le rationnement est basé sur la distribution de 1,8 kg d’un bouchon fibreux et de 0,5 kg/chèvre/jour de maïs grain. « Cela représente 700 kg d’aliments à distribuer à la main par jour… » calcule l’éleveur, qui planifie déjà son prochain investissement dans un distributeur d’aliments. Un outil qui lui permettra en plus de travailler différemment avec les matières premières selon les cours et les stades physiologiques des animaux. Cette stratégie lui permet de maintenir une bonne productivité laitière à 930 kg/an et des taux rémunérateurs (39,4 g/kg en TB et 34,9 en TP), valorisant ainsi le travail mené en génétique sur son troupeau. Avec 70 inséminations en moyenne par an, « j’ai pu améliorer les performances techniques du cheptel et avoir de la variabilité génétique. » Des données validées mensuellement par le Contrôle laitier : « Elever une chèvre coûte cher, si elle ne correspond pas aux critères techniques de l’élevage, il faut la réformer rapidement. » Carole David


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