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Des solutions pour diminuer la mortalité des agneaux

Surveiller la densité des animaux, respecter les règles d’hygiène de base et assurer un bon paillage permettent de limiter les risques de mortalité des agneaux.

Agneaux chétifs, problèmes de tétée, entérotoxémie et problèmes respiratoires… Les principales causes de mortalité des agneaux sont bien connues et provoquent 13,6 % de mortalité avant 60 jours, d’après une étude de l’UMT santé petits ruminants, menée sur la période 2011-2013 dans le Massif Central. Et 50 % de ces animaux seraient morts dans les 48 premières heures de vie. Une problématique ancienne, mais la tendance ne s ‘améliore pas. Le phénomène se serait même amplifié de 4 % en 10 ans. Selon François Guillaume, vétérinaire conseil au GDS Bretagne, les pratiques d’élevage basées sur l’hygiène lors de l’agnelage et la préparation des brebis dès la mise à la lutte permettent de limiter les risques.

Surveillance l’agnelage

« La présence de l’agriculteur dans la bergerie lors de l’agnelage, permet de vérifier la nécessité d’intervention ou non. Mais l’objectif premier est de vérifier que l’agneau a tété dans les 4 heures qui suivent la mise-bas », insiste le vétérinaire. Pour cela, on peut palper la caillette du nouveau-né ou observer son ventre en le tenant par les deux antérieures. Et du côté de la mère, vérifier que les mamelles sont bien pourvues de colostrum.

Les bonnes pratiques restent de rigueur. Et principalement lors des premières manipulations. Le soin du nombril est important, « avec un produit asséchant (à base d’alcool ou teinture d’iode), pour devenir rapidement imperméable aux germes extérieurs. » De même, la désinfection des pinces doit devenir un automatisme lors de la pose des boucles auriculaires. Un paillage conséquent, idéalement deux fois par jour, dans les cases d’agnelage, à raison de 500 à 700 g/m² d’aire paillée pendant les 10 premiers jours de vie, permet de maintenir une hygiène optimale. À condition de ne pas surcharger le bâtiment : « Au-delà de la règle de 1,5 m²/brebis, on observe souvent des problèmes sanitaires récurrents dans les élevages. »

Tri des animaux dès la mise en lutte

Réforme des plus âgées, des femelles avec des problèmes de dents (qui seront sous-alimentées), avec des quartiers mammiteux, celles qui ont déjà avorté… « Tout commence avant la mise en lutte des animaux, par un tri des brebis », rappelle le praticien. Un choix des reproductrices à poursuivre, entre 40 et 60 jours de gestation, par une échographie. Période durant laquelle commence la phase d’allotement : séparer les vides des pleines, les brebis à un agneau des brebis à portée double, les brebis maigres… Et un mois avant l’agnelage, il faut adapter la ration de chaque lot, en fonction de la taille de la portée, pour prévenir des agneaux chétifs. Une complémentation en sélénium permet également de limiter le risque de raid de l’agneau ou la maladie des muscles blancs. Carole David

L’avis de François Guillaume, Vétérinaire conseil GDS Bretagne

La mortalité dans l’élevage n’est pas un tabou. Par contre, il est important de les tracer par écrit, pour faire le point en fin de campagne et remédier à d’éventuels problèmes. Cela permet de voir les problèmes récurrents tous les ans, d’analyser les résultats par lots de brebis… Et de rechercher la cause principale, pour pouvoir mettre en place des mesures préventives pour la prochaine campagne. Pour cela, il faut noter le numéro de boucle de l’agneau, le numéro de la brebis, la date et la cause suspectée sur le carnet d’agnelage.


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