prix-lait-christian-couilleau-laita-dominique-charge - Illustration Laïta veut capter la valeur des pays en croissance

Laïta veut capter la valeur des pays en croissance

Le groupe va investir 80 millions d’euros  pour renforcer sa présence sur le marché des ingrédients laitiers secs. Objectif : se prémunir de la volatilité des cours et sécuriser le prix du lait des adhérents. 

Avec en toile de fond la perspective de l’après-quota au printemps 2015, Laïta a frappé un grand coup, mardi 20 mai, à Rennes en annonçant « un investissement exceptionnel de 80 millions d’euros sur les deux prochaines années. » Une somme qui va « s’ajouter aux 40 millions d’euros d’engagement annuel habituel », a tenu à ajouter Dominique Chargé, président de Laïta (et de la FNCL). Pour répondre à ses éleveurs adhérents sur l’évolution de la collecte sur les prochaines années et surtout assurer de la résilience face à la volatilité du marché qui sera de mise, le groupe coopératif de l’Ouest ne veut pas axer son développement sur le lait en tant que « produit blanc liquide » standard. Pour Christian Couilleau, directeur général d’Even et de Laïta, l’avenir est « dans la séparation des fractions du lait, notamment protéiques. De ses 2 000 constituants, il y a une valeur extraordinaire à tirer. »

30 000 t de poudre supplémentaires en 2017

Cette stratégie va notamment se matérialiser par « la création d’une centaine d’emplois » d’ici fin 2016, l’installation d’une nouvelle tour de séchage et d’un atelier de boitage pour lait infantile à Créhen (22). Cet édifice de 40 m de haut apparaîtra évidemment comme « l’élément totem de ce projet », conçue « dans un esprit de normes pharma, tournée vers les exigences de demain » pour produire pendant des dizaines d’années. Mais les deux responsables ont tenu à préciser que si la majeure partie des efforts (54 millions d’euros, 80 à 85 emplois nouveaux) sera concentrée sur le site costamoricain, l’investissement annoncé correspond avant tout « à une vision globale d’optimisation avec la modernisation de tous nos outils comme par exemple un nouveau procédé de filtration ou la ligne de déminéralisation du lactosérum à Landerneau (29) dès 2016… » À Créhen, la capacité de production de la tour « pourra atteindre 30 000 t de poudres infantile et premium par an dès 2017. À l’échelle du groupe, ce sera une capacité de “cracking” de 230 000 L de lait par jour et 7 500 t de lactosérum déminéralisé supplémentaires par an. » Au global, Laïta va gagner environ 15 % de capacité de traitement et de collecte en plus.

Investissement par site

Les 80 millions d’euros seront investis ainsi :

Engagé à être sur le podium du prix du lait

Laïta veut surtout fuir « l’approche volume et low-cost sur laquelle il est impossible de rivaliser avec la Nouvelle-Zélande, l’Irlande ou l’Argentine demain. Pour, au contraire, capter la croissance en valeur ajoutée des marchés internationaux et la ramener vers nos territoires. N’oublions pas que c’est la marge qu’on juge. » En se concentrant sur des produits haut de gamme comme les poudres infantiles dont la demande ne cesse de croître et « en calibrant nos outils industriels en fonction de nos marchés, nous voulons resserrer l’étau de la volatilité, rester maître de notre destin laitier et protéger l’adhérent en pied de cycle. » Concrètement pour les éleveurs coopérateurs, cela devrait se traduire par « 15 % de lait en plus à produire à l’échelle du groupe. » Dominique Chargé a également répété à deux reprises « l’engagement de Laïta  à se situer sur le podium en terme de prix du lait payé à l’éleveur. » En saisissant les opportunités qui s’ouvrent en Asie, en Afrique, au Moyen-Orient ou encore en Russie, les deux responsables attendent dès aujourd’hui « construire une coop du milieu du 21e siècle dans une région laitière du futur. » Toma Dagorn


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