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Quelles aides Pac pour la volaille de chair ?

Les producteurs de volailles de chair sont eux aussi concernés par la réforme de la Pac à venir.

Historiquement, la production avicole de chair, dans le cadre de son Organisation commune de marché, n’a jamais bénéficié de soutien direct à la production. Pour les producteurs ne disposant d’aucune surface agricole, les aides de la Pac sont effectivement inexistantes. Mais, dans leur grande majorité, les aviculteurs exploitent soit un autre atelier animal, soit des cultures de vente.  Le groupe d’aviculteurs étudié par CerFrance Bretagne, dits « spécialisés » en production avicole (l’atelier volaille étant le seul atelier animal de l’exploitation), exploitent en moyenne 35 ha et, pour 70 % d’entre eux, entre 5 et 50 ha. Ils bénéficient ainsi de Droits à paiement unique (DPU) historiquement composés d’aides aux cultures de vente, voire d’aides animales si les DPU proviennent de transfert de foncier.

Le montant des DPU payés sur ces exploitations atteint en moyenne  9 629 €, soit 275 € par ha, c’est-à-dire un montant légèrement supérieur à la moyenne nationale, pivot du processus de convergence. Sur cette seule base, les producteurs de volaille de chair, dans la mesure où ils pourront prétendre au paiement vert, devraient limiter la perte sur leur enveloppe de paiement Pac. Attention néanmoins : pour une perte moyenne de 1 %,  simulée sur la base des éléments communiqués à ce jour,  44 % des exploitations bénéficieraient d’une hausse équivalente à  14 % des aides perçues, mais 56 % subiraient un recul de 15 % de leurs aides Pac.

Soutien au marché

Sans que le producteur ne bénéficie d’aides spécifiquement sur cette production, la filière avicole de chair a perçu, jusqu’à l’an dernier, des aides du premier pilier de la Pac et du budget FEAGA*. Il s’agissait de mesures de soutien au marché par le biais des aides à l’exportation, les restitutions (pour moins de 0,5 % du budget total de la Pac). Ces aides ont permis aux deux opérateurs français sur les marchés à l’export « pays tiers » – Doux et Tilly Sabco – de maintenir une présence européenne forte sur le Moyen Orient. Les restitutions compensaient une partie de la différence de prix pratiqués sur le marché communautaire et sur le marché mondial. Jusqu’à l’an passé, 40 % de la production bretonne exportée vers les pays tiers l’était grâce à ces restitutions à l’exportation.

La fin des restitutions, actée fin 2013, a mis à mal non seulement l’équilibre économique de ces deux entreprises, concernées au premier plan, mais également celui de la filière bretonne dans son ensemble, compte-tenu du report sur les marchés français et européen d’une partie de la production.  En attendant de trouver des alternatives pérennes aux restitutions pour maintenir la filière poulet « export pays tiers », un plan d’urgence, chiffré à 34 millions d’euros a été conjointement annoncé par la France et l’Union Européenne en fin d’année 2013.

Aides exceptionnelles

Parmi ces aides, figure une aide européenne exceptionnelle couplée, (type article 68, fonds de soutien spécifique aux productions en difficulté) qui, comme son nom l’indique, est couplée à la production. Elle ne pourra donc être perçue que par les aviculteurs qui en feront la demande au plus tard le 15 mai 2014 (formulaire disponible sur le site Télépac, à déposer en format papier), en justifiant d’un contrat de production sur la filière poulet export.  Ces aides Pac  (250 €/t de vif  sur 60 000 t, soit un trimestre d’activité) ne seront versées qu’en fin d’année 2014. Toutefois, la finalité étant de soutenir les industriels, les abattoirs veulent récupérer l’aide par anticipation. Pour cela un dispositif de préfinancement des aides Pac par les banques a été mis en place. Il permet  aux éleveurs, à travers un avenant au contrat de production, de reverser par anticipation aux abattoirs l’équivalent de l’aide Pac au poulet export.

Et les aides du deuxième pilier ?

A court et moyen terme, la France et la région Bretagne ont également engagé 19 millions pour permettre à la filière de résister aux difficultés actuelles et de se moderniser.  Mais structurellement, de quels moyens disposera-t-elle pour accroître sa compétitivité et trouver un équilibre entre les trois filières, poulet standard, poulet label ou poulet export ? A l’heure où les régions deviennent l’autorité de gestion du second pilier de la Pac consacré au développement rural, des opportunités sont certainement à trouver pour la filière avicole de chair bretonne. Anne-Lucie Menier/CerFrance Morbihan

FEAGA* : Fonds européen agricole de garantie qui finance en particulier le premier pilier, via les aides directes découplées, l’intervention et les restitutions.


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