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Le bioéthanol gagne du terrain

La filière bioéthanol française dresse un bilan positif de l’année 2013 mais met en garde sur les risques potentiels des accords bilatéraux avec les Etats-Unis.

«La consommation de SP95-E10 a augmenté de 18 % en 2013 alors que le marché des essences a baissé de 3 % », a expliqué Sylvain Demoures, secrétaire général du Syndicat national des producteurs d’alcool agricole, lors d’une conférence à Paris, le 28 janvier. Parallèlement, un sondage Ipsos d’octobre 2013 montre que « 84 % des Français sont prêts à utiliser des biocarburants si cela n’implique ni changement de véhicule, ni modification du moteur ». Et pour cause, Sylvain Demoures soutient que « le carburant à moins d’un euro le litre, c’est convaincant ». Ce qui est le cas aujourd’hui ; en janvier 2014, le prix moyen du Superéthanol E85 à la pompe était de 0,91 € par litre, soit presque 60 centimes de moins que le SP95.

Concurrence américaine

Le Superéthanol E85 contient entre 65 % et 85 % de bioéthanol quand le SP95 et le SP98 n’en contiennent au maximum que 5 % et le SP95-10 10 %. En 2013, près de 75 000 m3 de Superéthanol E85 ont été commercialisés en France, précise Hervé Hébert, directeur communication Total Marketing et Services. Pour 2014, le pétrolier prévoit l’ouverture d’une quinzaine de stations supplémentaires qui s’ajouteraient aux 72 déjà existantes. Mais malgré des résultats positifs, la filière bioéthanol française s’inquiète des accords bilatéraux en discussion avec les Etats-Unis. Selon une première évaluation de la Commission européenne, les craintes concerneraient principalement l’avantage compétitif que l’industrie américaine pourrait avoir sur l’industrie européenne. « Ils ont des prix très bas, entre autres parce qu’ils utilisent le gaz de schiste comme source d’énergie pour faire tourner leurs industries », souligne Alain Jeanroy, directeur général de la Confédération des planteurs de betteraves. Et de préciser que  « l’exclusion du bioéthanol des négociations est une forte demande de la filière ». Un sujet sur lequel les professionnels semblent tout de même confiants : « On est entendu » affirment-ils. Pour rappel, la France est le premier producteur européen de bioéthanol avec dix-neuf distilleries, dont cinq construites entre 2007 et 2009.


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