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Varier les supports pour contaminer les cochettes

Un contact avec une truie ou des porcelets, un apport de délivres ou de fèces, chaque éleveur a son protocole de contamination. Attention, chaque pathogène a son véhicule. L’idéal est d’associer plusieurs supports.

Les déjections véhiculent des virus, notamment à tropisme entérique, impliqués dans les diarrhées des porcelets. Elles transportent également des bactéries entériques, tels qu’ E. Coli, Clostridium et Entérocoques. Les délivres et les porcelets momifiés sont riches de parvovirus et de circovirus. Le mucus des porcelets de post-sevrage (contact nez à nez), transmet des bactéries ou des virus à tropisme respiratoire tels que la grippe ou le SDRP. On le voit : une bonne contamination des cochettes provenant d’élevages de multiplication par les pathogènes présents dans l’élevage récepteur impose de la méthode. « Il faut varier les supports », conseille Claudio Trombani, vétérinaire, intervenant au forum technique du groupement Aveltis, sur le thème de la quarantaine. Une méthode indispensable pour stimuler, au mieux, le système immunitaire de la cochette. « Le principe est d’apporter les supports selon la conduite et la durée de la quarantaine. Au moins deux fois, comme un primo-rappel vaccinal. Plusieurs fois en cas de quarantaine longue ou si la conduite le permet ».

Refus d’auges de truies ou contact nez à nez ?

Par principe, les refus d’auges sont « collectifs » et concentrent les sécrétions (mucus) de plusieurs animaux. Il ont donc plus de chances de contaminer. Le contact nez à nez est individuel, avec une seule truie. Chaque méthode a ses incertitudes. La première (refus d’auges), pose le problème de la durée de vie des virus dans la soupe. La seconde (nez à nez), n’offre pas la garantie que l’animal (truie placée dans la quarantaine) soit excréteur au bon moment. Il faut, dans ce cas, privilégier une jeune truie de réforme. S’il n’y en a pas, il est préférable d’utiliser les refus d’auges. Frais, pour éviter les fermentations. L’utilisation d’une truie de réforme nécessite de concevoir une place spécifique dans la quarantaine.

Déjections d’allaitantes en rappel

Dans la majorité des élevages, les déjections des truies sont apportées aux cochettes. C’est le principal contaminant utilisé. « Attention », prévient le vétérinaire, « les fèces des truies gestantes sont peu chargés en pathogènes. Ces animaux ne sont pas en période de stress et sont donc potentiellement moins excréteurs. Il faut apporter leurs déjections en début de quarantaine ». À l’inverse, les allaitantes excrètent beaucoup de virus, surtout dans la semaine qui suit les mises bas. Elles subissent une immunodépression transitoire. « Leurs déjections sont idéales en rappel ». Les délivres et les momifiés constituent le second support employé par les éleveurs.

Le placenta peut être infecté par des pathogènes à tropisme génital, essentiellement des virus, qui se répliquent au niveau placentaire et peuvent se retrouver encore au moment de la mise bas. « Les délivres peuvent être distribuées entières ou broyées pour en optimiser la prise. Il faut absolument qu’elles soient fraîches. Les virus se dégradent très vite et l’apport perd son intérêt contaminant. De plus, un début de fermentation risquerait d’intoxiquer les cochettes ». Dans un protocole ciblant une contamination avec le virus du SDRP, un contact avec des porcelets de post-sevrage est indiqué. La bouillie anglaise permet de contaminer les cochettes dès la quarantaine pour la prévention des diarrhées néonatales dues notamment à E. Coli. « Elle peut être distribuée comme un primo rappel vaccinal à 3-4 semaines d’intervalle ». Les verrats achetés à l’extérieur doivent bénéficier du même protocole que les cochettes. Bernard Laurent


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