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Réguler les corneilles noires collectivement sur un territoire

Les corvidés causent de nombreux dégâts sur les cultures de maïs. En piégeant les corneilles noires en phase de reproduction, les bandes s’amenuisent.

Plantules arrachées ou sectionnées lors de semis profonds… les corvidés s’en prennent au maïs, du semis jusqu’au stade 3-4 feuilles et attaquent même les bâches d’ensilage. Si certaines populations de corbeaux freux sont recensées en Bretagne et de manière très localisée, c’est aujourd’hui les corneilles noires et les choucas des tours qui causent le plus de soucis sur les parcelles de maïs.

Les mesures préventives et répulsives pour atténuer le risque de grands dégâts doivent aussi s’accompagner de programmes de régulation des populations. Si le choucas des tours est une espèce protégée, sa régulation n’est possible que par autorisation administrative, avec un nombre d’abattage limité chaque année et réévalué tous les trois ans. Pour les corneilles noires, le piégeage est possible. Il ne nécessite pas de requérir l’agrément piégeur. Et un couple de corneilles éliminé en hiver, c’est 5 à 7 corvidés en moins sur les cultures au printemps suivant… Aussi, « pour limiter la pression des invasions, il faut capturer les couples avant la nidification », conseille Maël Peden, conseiller technique à la FDGDon du Finistère.

Piéger les adultes, en période de reproduction

Les bandes de volatiles sont composées de juvéniles (oiseaux âgés d’un an). C’est surtout en groupe qu’ils font des dégâts. La corneille creuse souvent un trou pour atteindre le grain de maïs. On trouve alors des résidus de tige et des plantes sectionnées en surface. Pour réduire ces populations, c’est sur les reproducteurs que la lutte doit se concentrer. La meilleure période de lutte est le début du printemps qui correspond à la période précédant la phase de nidification pour ces animaux. Spécialistes des organismes nuisibles, les FDGDon utilisent un matériel adapté à ces ravageurs, une cage-volière comprenant trois compartiments. Un appelant, corneille vivante, venant d’un autre territoire, va y attirer par des cris les adultes-nicheurs du secteur. Avec un fonctionnement grégaire, les jeunes n’ont pas encore développé d’instinct de défense du territoire. Ils ne vont donc pas chercher à entrer dans la cage. Un couple-nicheur, par contre, va intervenir pour protéger sa zone pouvant s’étendre sur 10 ha.

Plus d’efficacité avec les actions collectives

« Pour plus d’efficacité, l’action doit être réalisée sur un territoire, de manière collective. »  insiste Maël Peden. Réparties sur un secteur, près des couloirs de passage, ces cages ne réguleront pas les populations sur un canton, mais vont permettre au fil des ans, de diminuer la pression sur les cultures. « Sur la commune de Plouzévédé (29), plus de 400 corneilles étaient dénombrées il y a quelques années. En faisant tourner vingt cages, une dizaine d’agriculteurs ont réduit les bandes de moitié les années suivantes », cite le technicien en exemple.

Une cage pour 20 à 30 ha suffit. Mais c’est une pression constante qu’il faut mettre en place. Dès qu’on arrête une année, il faut tout reprendre au début… Les FDGDon disposent dans chaque département breton d’un parc de cages pour piéger ces volatiles et les mettent à disposition des agriculteurs. Au prix de 60€ l’unité, les cages sont également disponibles à l’achat pour ceux qui veulent intervenir individuellement. Ce moyen de lutte ne requiert pas de compétences particulières si ce n’est de la main-d’œuvre. C’est donc durant l’hiver qu’il faut s’organiser pour être prêt pour mars/avril… Carole David


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