Une soirée qui a « fait du bien »

L'événement ‘Le RDV santé mentale’, ponctué de témoignages poignants, a permis de « balayer les idées reçues sur la santé mentale ». Des possibilités d'accompagnement et des outils pour aller mieux et guérir ont été présentés.

un homme se tient la tête dans les mains - Illustration Une soirée qui a « fait du bien »
Des accompagnements existent pour s'en sortir. | © JuananSH - stock.adobe.com

En 2025, la santé mentale a été désignée ‘Grande cause nationale’. En écho, la MSA Portes de Bretagne a décidé « d’y consacrer un temps fort, ouvert et vivant ». ‘Le RDV santé mentale’ s’est tenu le 20 novembre à Ploërmel (56) et avait pour objectif de sensibiliser le grand public et de présenter des témoignages et possibilités avec des experts, acteurs engagés ou artistes. « Chacun peut avoir un rôle à jouer pour aider quelqu’un en souffrance. Le repérage puis une prise en charge peuvent amener vers le mieux-être et la guérison », a présenté Élisabeth Loret, responsable prévention du mal-être agricole à la MSA.

Des conflits sur l’exploitation

Un agriculteur a apporté son témoignage sur un moment très difficile de sa vie. « J’étais en Gaec depuis 10 ans quand mes 2 associés m’ont demandé de quitter l’exploitation sous 15 jours. Un ami policier m’a dit qu’on ne pouvait pas faire cela et je suis entré dans un conflit juridique avec eux. Chacun a pris ses avocats. J’ai plongé, je ne voyais pas comment m’en sortir. Il y a eu 4 ans de bagarre juridique. Ne dormant plus, je me suis orienté vers un travailleur social qui m’a recommandé de suivre des séances avec un psy.. »

Des personnes m’ont aidé à avancer

Remontant la pente, le producteur essaye de se réinstaller seul, mais subit un conflit familial puis un divorce. « J’ai suivi une formation ‘Continuer ou se reconvertir’ où j’ai pu rencontrer d’autres agriculteurs qui étaient en difficulté. » Au final, l’ex-agriculteur décide de se reconvertir. Dans ces moments sombres, des personnes lui « ont permis d’avancer, de se remettre sur les rails. Le lien reste essentiel ».

Amélie, 42 ans, « a du mal à vivre depuis 30 ans. Je suis dépressive, sans comprendre pourquoi ». Graphiste au départ, elle s’est installée comme paysanne boulangère avec son mari il y a 8 ans. Suite à une tentative de suicide et un passage en hôpital psy, elle se résout à prendre des médicaments et est orientée par une assistante sociale vers le programme d’accompagnement ‘L’avenir en soi’ de la MSA. Pendant 8 journées sur 3 mois, dans un groupe de 10, les personnes font le point sur leurs réussites, compétences, connaissances… « Par la suite, j’ai obtenu un master en écologie avec mention bien. Aujourd’hui, ça va », explique-t-elle avec un large sourire. « Le suicide n’est jamais la seule solution qu’il nous reste. »

Agnès Cussonneau

Le sport et l’art aident

« Parler de ses émotions n’est pas un signe de faiblesse mais une force. En sport, une pratique régulière plus une préparation mentale permettent d’optimiser les performances », souligne Erwan, coach sportif. La santé mentale peut aussi être boostée par une bonne alimentation, le sommeil ou encore l’art comme l’ont montré Clara, autrice de romans graphiques, Johan, artiste numérique danseur, le groupe pop rock ‘La Rennes’ ou encore Charlotte, de Slam connexion. « Les slams sont des écrits scandés, sans musique, devant un public. Un exutoire, un sas de décompression », décrit l’artiste.

Des acteurs sur le terrain qui accompagnent

Alexandra est travailleuse sociale MSA. Elle « aide les gens à verbaliser leurs problèmes, à poser leurs priorités et leurs objectifs dans les moments difficiles. » Elle a par exemple accompagné une jeune femme en difficulté financière et ayant des douleurs chroniques. « Elle avait peur du service social. Je lui ai proposé des aides qui ont permis de régulariser sa situation financière. Elle va mieux. » Éric fait partie du réseau des sentinelles, des acteurs en contact avec le monde agricole en capacité de repérer des situations de détresse. Enfant, il a vécu la dépression et la mort de son père liée à la brucellose ayant conduit à un abattage total de son cheptel. 50 ans après, est restée « une cicatrice profonde et indélébile. Aurais-je pu éviter ce drame ? Mon engagement m’a aidé à comprendre, à accompagner, à éviter que certaines personnes passent à l’acte. On peut s’en sortir, mais pas seul. Une présence, une visite, une oreille attentive… nous pouvons tous être une sentinelle. »


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