« Personne ne connaissait la DNC »

Le président de la Chambre d’agriculture Savoie Mont-Blanc a témoigné de l’arrivée de la dermatose nodulaire contagieuse à l’été dernier, lors de la session régionale de la Chambre d’agriculture. Aujourd’hui, la production est repartie sur ce territoire, « grâce à une grosse implication de tous ».

Des vaches au cornadis dans une étable - Illustration « Personne ne connaissait la DNC »
Dans la région des deux Savoie, les lots abattus pouvaient aussi bien comprendre 2 comme 125 bovins contaminés par la DNC.

Le premier cas de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) est apparu « le 30 juin. Il a fallu annoncer à l’éleveur l’abattage de son troupeau, constitué de 40 vaches laitières. Nous avons mobilisé le réseau Réagir pour accompagner l’agriculteur », se souvient Cédric Laboret, président de la Chambre interdépartementale d’agriculture Savoie Mont-Blanc. Le responsable est intervenu jeudi dernier, lors de la session de la Chambre d’agriculture régionale de Bretagne axée sur progression des risques sanitaires en élevage.

Dans ce troupeau, « la première vache a été malade le mardi, puis 3 autres animaux l’ont ensuite été le mercredi, 7 le jeudi. Certaines laitières avaient plus de 40 °C de fièvre, les nodules ont commencé à sortir. Le samedi, la moitié du troupeau était malade, un abattage a été réalisé le dimanche sur une vache, rien ne la soulageait. À des moments, nous nous sommes sentis démunis, personne ne connaissait la maladie ». Cette sombre semaine a marqué le début d’un triste été, 4 nouveaux foyers sont ensuite détectés, puis cette région de montagne passe rapidement à « 15 nouveaux foyers par semaine. Les lots abattus pouvaient aussi bien comprendre 2 comme 125 bovins. À fin août et dans certaines communes, il n’y avait plus une seule vache ». La vaccination commencée au 19 juillet a contenu l’épizootie, « 2 semaines plus tard, nous avons vu rapidement baisser la propagation. À 3 semaines, elle s’est arrêtée ».

Plus de lait aujourd’hui qu’hier

« Les vaccins sont arrivés très vite », poursuit le Savoyard, « 180 000 bovins ont été vaccinés en 3 semaines sur les deux Savoie. Il y a eu une grosse implication de tous, même si certains éleveurs n’ont pas joué le jeu en continuant de déplacer leurs animaux, ce qui en a contaminé d’autres ».

Au 25 août, une réunion a rassemblé tous les éleveurs dont les vaches avaient été abattues, un « plan de repeuplement a été proposé ». Sur ces 50 agriculteurs, « seulement 4 n’ont pas repeuplé. Ce sont des souhaits d’arrêt ou des éleveurs qui ont plus de 60 ans ». Ce redémarrage de la production laitière a été rendu possible par des laitières « de provenance locale ou de l’extérieur, par des achats de vaches en lait ou de génisses. Reprendre des animaux a été un bienfait thérapeutique. Notre fierté aujourd’hui est de faire plus de lait qu’il y a un an ».

Fanch Paranthoën

« Une organisation collective solidaire »

« En tant qu’éleveurs, nous ne pouvons que constater l’augmentation du nombre de maladies, de leur fréquence et de leurs impacts sur toutes nos filières d’élevage », observe Laurent Kerlir, président de la Chambre régionale d’agriculture. « Mais des crises sanitaires majeures en élevage, nous en avons déjà connues et nous y avons fait face grâce à une organisation collective solidaire et grâce à la technicité et au professionnalisme de tous les acteurs des filières ».


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