Mardi 9 décembre, Cerfrance Côtes-d’Armor a fêté ses 70 ans au Palais des Congrès de Saint-Brieuc. En point d’orgue, Gabrielle Halpern a donné une conférence devant 1 200 personnes. Plutôt que d’être « désespérés » dans ce monde rempli « d’injonctions contradictoires » sur les plans économique, social, environnemental ou géopolitique, la philosophe invite à voir « les signaux positifs faibles » autour de nous. « Des signaux faibles d’hybridation. » Elle définit cette hybridation comme le « mariage improbable, inattendu » entre des partenaires éloignés. Le rapprochement de secteurs professionnels, de générations, de territoires différents pour créer de nouveaux lieux, métiers, modèles, formes d’art… « Bref, de nouveaux mondes. » Gabrielle Halpern cite par exemple le rapprochement de Babolat (raquettes) et Lamborghini (voitures de luxe) pour créer une mousse rigide pour amortir les chocs. Ou un collège rural menacé de fermeture « devenu un point de repère local » en faisant de sa cantine un restaurant ouvert à tous et de ses salles de classe des espaces d’activités le soir ou une épicerie en circuits-courts le week-end.Ces projets n’ont rien « de banal et de normal ». Ils sont menés par des « centaures » décrits comme « des gens courageux qui font un pas de côté pour transgresser les frontières mentales et les frontières physiques des lieux ». Alors que le tsunami IA arrive, Gabrielle Halpern souligne : « Quand on pense innovation, on pense numérique. Mais le numérique rend notre imagination paresseuse. » Pour elle, l’hybridation pourrait être la tendance de demain pour créer du lien et innover. « Altérité et altération ont la même racine. Il faut éviter la simple juxtaposition pour chercher l’hybridation qui conduit des gens différents à la métamorphose réciproque. C’est-à-dire le fait de repartir un peu différent au contact de l’autre. »…
Conduire des gens différents à la métamorphose réciproque

