Face à des prairies qui fatiguent et des colonisations de vivaces type rumex qui entachent le potentiel, la fédération des Cuma de Bretagne a organisé une démonstration de matériels qui « redonnent de la porosité au sol, mais sans bouleverser les différents horizons. Certaines de ces vivaces, comme les rumex, aiment les sols tassés et chargés d’eau », rappelle Alain Laurec, de la fédération. Le jour de la démonstration, 4 appareils ont été présentés, avec la présence des marqueS He-Va, Evers et Eco-Dyn. L’objectif de ces outils est donc, en travaillant à 30 cm de profondeur, de fissurer et de faire entrer de l’oxygène. La démonstration s’est tenue à Pleyber-Christ (29), au Gaec du Vieux Manoir. Laurent Laviec, un des associés, précise que « le mélange de ray-grass anglais, avec un peu de lotier et de trèfle blanc a été semé en 2021. Suivant le salissement, nous gardons nos pâtures 6 à 7 ans ».

Un travail presque invisible
Philippe Pichon, gérant de la Sermart et présentant la marque Evers, détaille lors de la journée « le plus petit modèle de la gamme, dont les dents ont un espacement de 90 cm. Le bâti est de 3 m. Le réglage de la profondeur se fait par l’arrière, il peut descendre jusque 45 cm. L’objectif est de voir le moins possible les traces de l’outil après son passage ». Pénétromètre à l’appui, des tests sont effectués au fur et à mesure de la démonstration. Après fissuration du sol, la canne s’enfonce rapidement et profondément. « Dès que le pénétromètre indique une zone plus dure, il ne sert à rien d’aller plus profond ». Avec une vitesse d’avancement de 3 km/h, la puissance requise pour le tracteur est de 145 cv.
Vient au tour du « Baby-décompacteur » de chez He-Va, « qui pèse 2,5 t pour bien entrer en terre, mais sans chercher à aller en grande profondeur. Le rappuyage est hydraulique », précise Bernard Quillévéré, revendeur de la marque.
Ne pas bouleverser les différents horizons
Pour finir, Guy Le Ho, agriculteur et utilisateur d’outils de chez Eco-Dyn, a présenté l’intérêt de ce procédé : en même temps que l’on fissure, « on vient apporter au sol des micro-organismes, soit par la dent, soit à l’arrière de la machine, en pulvérisation ». L’éleveur s’est formé pour mieux connaître la vie du sol : « J’avais de gros problèmes de tassement. En 6 mois, on voit des résultats », témoigne-t-il. Aussi, il rappelle que « un point d’humus en plus, c’est 400 m3 d’eau en plus de stockés ». Cette démonstration sera suivie de notations sur ces différents passages au fil de l’hiver. Une seconde visite est prévue au printemps pour observer l’effets des machines.
Fanch Paranthoën

