Face à la réduction du nombre de solutions phytosanitaires, la gestion des bioagresseurs – adventices, ravageurs, maladies – devient un défi majeur pour les exploitations. Dans ce contexte, les leviers agronomiques – rotation, désherbage mécanique, biocontrôle – reviennent au premier plan. Parmi eux, l’association de cultures (culture simultanée de deux espèces ou plus sur une même parcelle) attire de plus en plus l’attention afin de tirer parti de leurs interactions : effet tuteur, couverture du sol, ou encore réduction de la pression des bioagresseurs.
Pratique marginale en conventionnel
En système conventionnel, la pratique reste encore marginale. Les freins sont bien identifiés : variabilité des résultats selon les sols et le climat, coût des semences, adaptation du matériel et des itinéraires techniques, difficulté de triage des récoltes. C’est pour lever ces verrous que le projet Assoprotect, mené par les Chambres d’agriculture de plusieurs régions, a compilé 152 références issues de la recherche et des instituts techniques. Dans l’ensemble des références étudiées, les associations permettent de réduire la pression en adventices, généralement la biomasse des dicotylédones annuelles. En revanche, la présence d’une plante associée complexifie le désherbage chimique et les effets sur les maladies sont peu étudiés.
Quant aux ravageurs, le colza associé à l’automne à la féverole ou d’autres plantes compagnes permet de limiter les dégâts de grosses altises et de charançons du bourgeon terminal. D’autres ravageurs tels que les pucerons des céréales, les pucerons verts du pois ou les sitones sur légumineuses semblent être perturbés par les associations de cultures, même si les études pour le montrer sont moins nombreuses.
Toutes les données seront accessibles prochainement sur agriconnaissances.fr/pratiques-culturales/gestion-des-bioagresseurs.


