Inaf, saison 2

Au début de l’été, le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire et le Fonds européen d’investissement ont annoncé amplifier leur soutien dans le cadre de l’Initiative nationale pour l’agriculture française (Inaf). Quel regard porter sur ce dispositif qui a été prolongé jusqu’en décembre 2028 ? Les explications de Thomas Lacote, responsable du marché de l’agriculture au Crédit Mutuel de Bretagne.

Une jeune femme souriante avec le bras sur une vache et le troupeau derrière - Illustration Inaf, saison 2
La première enveloppe de prêts Inaf distribuée par le Crédit Mutuel de Bretagne a permis de financer une grande diversité de dossiers. Parmi eux : le projet de ferme pédagogique de Tiphaine Chatal, à Nivillac, dans le Morbihan.

Lancée en 2019, la première phase de l’Initiative nationale pour l’agriculture française a été une réussite…

Le Crédit Mutuel Arkéa s’était beaucoup investi à l’époque afin de pouvoir proposer ces prêts Inaf. Au final, nous avons eu la satisfaction de faire partie des quatre établissements retenus par les pouvoirs publics pour en assurer la diffusion auprès des agriculteurs sociétaires de notre territoire. Et le succès a effectivement été au rendez-vous, tant en termes de volume que d’impact sur le terrain. Nous avons ainsi entièrement consommé l’enveloppe de 96 millions d’euros qui nous avait été accordée. Cela s’est traduit concrètement par l’octroi de 1 100 prêts pour des projets destinés à soutenir la création de valeur ajoutée et la transformation des systèmes de production.

« Les prêts Inaf répondent vraiment aux besoins du terrain et aux enjeux de nos territoires »

À l’échelon national, ce sont au total quelque 8 500 prêts agricoles qui ont été financés pour un total de 1 milliard d’euros de crédits mobilisés, générant ainsi 2,7 milliards d’euros d’investissements agricoles sur le territoire français.

Comment expliquez-vous cet engouement ?

Le grand intérêt des prêts Inaf est qu’ils sont contre-garantis à hauteur de 80 % par le Fonds européen d’investissement. Sur le plan pratique, cela signifie que l’agriculteur peut avoir accès à un crédit sans frais de garantie. Alors que pour un prêt « classique », l’établissement prêteur couvre sa créance via, par exemple, une hypothèque ou une caution, dont le coût est supporté par l’emprunteur. Par ailleurs, les prêts Inaf sont sécurisés. En cas de défaut de remboursement, le prêteur bénéficie en effet de la garantie apportée par le FEI. Autre atout de ces prêts Inaf : ils répondent vraiment aux besoins du terrain et aux enjeux de nos territoires. Les études ont notamment montré que plus de 80 % des projets financés sont en faveur d’agriculteurs nouvellement installés. Que plus de 70 % des bénéficiaires finaux ont moins de 40 ans. Et que 80 % des projets accompagnés visent à transformer les modèles agricoles et à apporter une meilleure réponse aux attentes sociétales. Les résultats sont donc bien en phase avec les objectifs.

Quelles sont les caractéristiques de la nouvelle enveloppe Inaf ?

Fort du succès de la première étape de l’Initiative nationale pour l’agriculture française, le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire a choisi d’aller de l’avant et d’augmenter les moyens du fonds de garantie. D’ici à 2028, plus de 15 000 agriculteurs devraient en bénéficier, pour un volume d’investissements dépassant les 2 milliards d’euros. Dans le cas du Crédit Mutuel Arkéa, cela se traduit, pour la période 2025-2028, par une seconde enveloppe qui a plus que doublé par rapport à 2019-2023.

Mais au-delà des chiffres, je veux insister sur l’effet de levier très appréciable de ces prêts Inaf. Car en ne mobilisant pas d’emblée certaines garanties, l’avenir reste totalement ouvert pour l’exploitant agricole qui peut ensuite les mettre en œuvre pour d’autres projets.

Quels sont les objectifs visés par cette deuxième phase de l’Inaf ?

Ils demeurent inchangés par rapport à la première phase, avec les trois axes prioritaires que sont le renouvellement des générations, le renforcement du développement des filières de qualité et la transformation des modèles agricoles. Une transformation qui est à prendre dans son acception la plus large : amélioration des performances économiques, environnementales, sociales, sanitaires…

Quel est l’enjeu pour le Crédit Mutuel de Bretagne ?

Notre stratégie pour le marché de l’agriculture à l’horizon 2030 prévoit de renforcer notre présence auprès des agriculteurs engagés dans les transitions agroécologiques, climatiques et énergétiques. De conforter notre ancrage territorial et notre rôle de financeur de proximité en lien avec les enjeux de souveraineté alimentaire. Et de capitaliser sur notre expertise et notre capacité de distribution via notre réseau qui nous offre un maillage incomparable de la campagne bretonne. Cette prolongation de l’Inaf est une belle opportunité qui s’inscrit parfaitement dans le cadre de notre plan à moyen terme. Et nous entendons bien y prendre toute notre part.

Propos recueillis par Jean-Yves Nicolas


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