Avant d’investir dans du matériel, il est essentiel de se poser les bonnes questions sur le mode de financement. Autofinancement, emprunt bancaire ou crédit-bail : chaque solution a ses avantages et ses limites. L’analyse de la trésorerie disponible est un bon point de départ, mais elle ne suffit pas à elle seule pour trancher.
Préserver sa trésorerie pour mieux anticiper
L’autofinancement séduit par sa simplicité et l’absence de frais financiers. Toutefois, il mobilise immédiatement la trésorerie, ce qui peut fragiliser l’exploitation en cas de coup dur. À l’inverse, l’emprunt bancaire permet de lisser le coût sur plusieurs années tout en conservant une marge de sécurité. Les intérêts d’emprunt sont déductibles du revenu imposable, ce qui réduit les prélèvements obligatoires. De plus, les concours bancaires incluent souvent une assurance décès-invalidité, sécurisant ainsi le patrimoine engagé.
Le crédit-bail, une souplesse appréciée
Le crédit-bail, ou leasing, offre une alternative intéressante. Cette formule permet de ne pas inscrire le bien au bilan, ce qui peut faciliter l’accès à d’autres financements. Les loyers sont entièrement déductibles, mais le coût global est souvent plus élevé que celui d’un emprunt classique. Il est crucial de comparer le taux effectif global (TEG) et le coût total de l’opération.
Analyser tout d’abord la trésorerie disponible
Prenons l’exemple d’Yvon Laplume, éleveur de volailles, qui souhaite acquérir un tracteur à 77 000 € HT. Ne pouvant autofinancer, il hésite entre emprunt et crédit-bail. Le crédit-bail lui coûterait 13 937 € de plus que l’autofinancement, contre 9 928 € pour l’emprunt. Mais les loyers du crédit-bail sont déductibles immédiatement, ce qui peut alléger la fiscalité. En revanche, il ne permet pas de moduler les amortissements comme le ferait un achat direct.
Comparer pour mieux décider
Chaque solution de financement a ses spécificités. L’emprunt classique offre un bon compromis entre coût et souplesse fiscale.
Le crédit-bail séduit par sa rapidité de mise en place et sa flexibilité, mais son coût est plus élevé. L’autofinancement reste pertinent pour les investissements modestes ou en cas de trésorerie excédentaire.
Dans tous les cas, il est indispensable de comparer les offres en tenant compte du TEG, des charges déductibles et de l’impact sur la trésorerie.
Jean-Christophe Seite / Cogedis
3 piliers pour un achat serein
Le bon financement dépend de la situation de l’exploitation. Préserver sa trésorerie, optimiser sa fiscalité et sécuriser son patrimoine sont les trois piliers d’un investissement réussi. Avant de signer, demandez toujours le TEG et le coût total du matériel pour comparer en toute transparence.