Anguilles et saumons se font de plus en plus rares

Res’Agri Pays du Roi Morvan a invité les agriculteurs à une journée d’échange pour mieux comprendre les liens entre agriculture, rivière et biodiversité, en septembre dernier.

Quatre personnes avec des cuissardes, des épuisettes, des seaux et un appareil de mesure dans une rivière - Illustration Anguilles et saumons se font de plus en plus rares
Anne-Laure Gaudey, au premier plan, a réalisé, avec ses collègues de la fédération de pêche, un comptage des poissons, au Pont Priant, à Guiscriff, devant les agriculteurs.

Le bassin versant amont de l’Ellé-Isole est un territoire riche en cours d’eau, prairies et bosquets, qui abritent une biodiversité remarquable. L’état des eaux est jugé bon ; plus moyen au sud, du côté de la Laïta. 12 millions de m3 d’eau sont prélevés sur ce bassin versant chaque année, dont 70 % dans les rivières. 17 % de ces eaux sont consommés par le secteur agricole, contre 65 % pour l’industrie. Des facteurs de dégradation existent localement : obstacles sur les cours d’eau, espèces invasives, suppression de la ripisylve (flore sur rives), pollutions diffuses. Le bois mort est utile mais ne doit pas bloquer le courant Les migrateurs en souffrance Sur l’Inam, ou Steir-Laër, affluent le plus important de la rivière Ellé, agriculteurs et pêcheurs ont pu observer la vie aquatique grâce à des pêches électriques qui permettent de comptabiliser les espèces présentes (relâchées par la suite). Les petits saumons (tacons) sont nombreux. Une bonne surprise pour Anne-Laure Gaudey, chargée d’études à la fédération de la pêche : « Cette année, on observe une augmentation des populations mais cela fait suite à quelques années de raréfaction de l’espèce ». À tel point que la pêche est fermée depuis l’an dernier. « Les saumons se reproduisent ici, puis migrent, après un à deux ans en rivière, vers le Groenland et l’Islande. C’est sans doute pendant ce trajet que les poissons subissent des pertes, sans que l’on sache pourquoi : changement climatique, perturbation des courants océaniques, absence de nourriture ? ». Parmi les migrateurs, la situation de l’anguille, qui s’en va jusqu’aux Sargasses, est catastrophique, « le stock s’est effondré ». La lamproie s’en sort mieux, même si, contrairement au saumon, le moindre obstacle l’empêche de remonter les rivières : « Sa population fluctue, mais globalement, elle est présente sur l’Ellé,…

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