Le croûtage, allié pour réduire les émissions

Simple et sans investissement, le croûtage naturel limite de 40 à 60 % les émissions d’ammoniac (NH3) issues du stockage des déjections. Il est favorisé par une fosse profonde et des déjections fibreuses.

Une fosse à lisier avec une croûte en formation - Illustration Le croûtage, allié pour réduire les émissions
La croûte commence à se former en 10 à 20 jours, favorisée par un temps chaud et sec. | © Paysan Breton

Les déjections animales, et essentiellement l’urée, génèrent des émissions d’ammoniac très rapides, favorisées par l’exposition à l’air libre. « Cela entraîne notamment une perte de la valeur fertilisante », a souligné Xavier Vergé, de l’Institut de l’élevage lors d’une conférence au Space, organisée en partenariat avec le Cniel. Plusieurs leviers de réduction de ces émissions existent en élevage bovin : ajustement de l’alimentation protéique, raclage plus fréquent de l’aire d’exercice, séparation urine/fèces, enfouissement à l’épandage… – 50% d’émissions en moyenne « Le stockage des déjections représente quant à lui 20 % des émissions. La couverture des fosses est une solution efficace pour les limiter. » Il faudra compter un coût compris entre 50 et 70 €/m2 pour une couverture rigide (qui limite de 80 % les émissions de NH3), 30 à 70 € pour une souple (- 60 %), alors que le croûtage naturel ne nécessite pas d’investissement. Son efficacité est cependant un peu inférieure, comprise entre 40 et 60 %. Une fosse moins large et plus profonde permet de limiter les échanges des effluents avec l’atmosphère et d’obtenir une croûte plus épaisse. « Lors du stockage des lisiers, les éléments plus lourds sédimentent au fond (phosphore, azote organique) alors que les matières plus légères remontent à la surface, par exemple les petites fibres. Entre les deux, une phase liquide contient l’ammoniac, l’urée et le potassium. Un système de remplissage par le fond est intéressant pour préserver la croûte. Cette dernière sera aussi favorisée par des rations fibreuses et des déjections moins liquides. » Un raclage toutes les 4 heures Stéphane Joandel, éleveur laitier dans la Loire a recours à cette technique, tout en conservant un remplissage de sa fosse par le dessus. « J’ai programmé un passage de racleur toutes les 4 heures et j’ajoute de la paille défibrée…

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