Dossier technique

Ils ont Madagascar dans le cœur

En novembre 2024, un groupe de Bretons s’est rendu sur l’immense île africaine pour un voyage organisé par l’Afdi, association qui œuvre depuis des années pour accompagner des initiatives paysannes.

Un groupe de personne pose pour la photo à Madagascar - Illustration Ils ont Madagascar dans le cœur
Le groupe a passé 15 jours dans le nord de l'île.

L’association Afdi Bretagne, autrement dit Agriculteurs français et développement international, a été créée « en 1981 par le monde professionnel agricole. Ses 2 grands objectifs sont d’accompagner les organisations paysannes pour renforcer leur structuration et leur autonomie ainsi que de sensibiliser les professionnels et futurs professionnels au développement international », résume Flavien Piticco, animateur de la structure. En novembre dernier, une délégation d’une dizaine de Bretons a porté le flambeau de la solidarité en se rendant dans le nord de Madagascar, île entourée par l’océan Indien à la fois très riche et très pauvre, très contrastée. Au programme de ce voyage, 2 types d’intervention : « Un voyage d’étude pour découvrir les agriculteurs et s’ouvrir au monde, et un appui technique à la demande d’un de nos partenaires, l’Union Matanjaka, organisation paysanne régionale spécialisée dans le conseil agricole qui regroupe 500 paysans ». Le partenariat avec cette union date de 2003. L’Afdi a sollicité pour ce périple les compétences de Maët Le Lann, responsable de la station maraîchère d’Auray (56), car il existe une convention de partenariat entre l’association et la Chambre d’agriculture.

Des agriculteurs qui parlent aux agriculteurs

Particulière dans le monde des ONG, l’Afdi est : « Une association d’agriculteurs qui parlent à des agriculteurs. Les échanges se font sur le très long terme, le contexte est connu ». Hors de question ici de se contenter d’envoyer du matériel en Afrique. Le travail va beaucoup plus loin, un salarié d’Afdi Madagascar est présent sur place, avec une cellule spécifique. « Nous avons aussi une très bonne synergie avec les autres Afdi régionales, et organisons des réunions Afdi au sein d’un groupe Madagascar. Aussi, nous invitons tous les ans des Malgaches à venir en Bretagne ».

0,6 ha par ferme

Sur place, les participants ont pu se rendre dans les champs de la culture principale, le riz, « base de l’alimentation. Le reste des récoltes est destiné à la vente. C’est une agriculture familiale, la moyenne des surfaces est de 0,6 ha. Dans le nord de l’île, la majorité des paysans sont des métayers ; 50 % de la production est reversée au propriétaire. Il y a peu de matériel, les cultures sont marquées par le climat : la saison des pluies, qui s’étale habituellement de novembre à mars, se réduit et ne dure plus que 3 mois au mieux ». Les cultivateurs de l’île « attendent de nous de l’expertise, à nous de valoriser au mieux leur travail ». Même si « la parole des aînés est encore très forte là-bas, la jeune génération arrive. L’Union Matanjaka est désormais pilotée par des jeunes ». Les sujets changent alors légèrement, intégrant des thématiques comme l’installation, l’agroécologie, le foncier.

Fanch Paranthoën

Un peu plus riche au nord

Le président de la Chambre régionale d’agriculture Laurent Kerlir a fait partie du voyage. Il se souvient « d’un pays à fort potentiel, où le nord est un peu plus riche, peut-être plus dynamique, mais ils partent de rien : au niveau éducation, il n’y a pas de tableau dans les salles de classe, les enfants s’assoient à tour de rôle ». Et le responsable de comparer les filières entre la Bretagne et Madagascar, qui mériterait « une organisation collective, comme ici. Il y en a déjà, mais il en faudrait davantage dans les services de l’État ».Quand la Chambre d’agriculture a fêté ses 100 ans l’an passé, « nous avons fêté là-bas les 20 ans de l’Union Matanjaka », signe que les choses s’organisent et évoluent. Le président de la Chambre consulaire est revenu « avec une leçon de vie : c’est un pays très accueillant, les gens n’ont pas grand-chose à vous donner, mais vous reçoivent quand même comme un roi. Aussi, les enfants, nombreux, sont très polis et très bienveillants ».


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