Disposer de son matériel permet de piloter ses chantiers en toute autonomie. Toutefois, les coûts peuvent être élevés : un tracteur neuf de 150 ch coûte entre 130 000 et 150 000 €, une moissonneuse-batteuse dépasse 270 000 €. En dessous de 500 h/an, le coût horaire d’un tracteur dépasse 50 €/h hors chauffeur. Il faut aussi prévoir l’entretien : 1 à 2 h pour 10 h de travail effectif. Ce choix reste pertinent pour des outils très utilisés, avec un seuil de rentabilité supérieur à 600 h/an. Il convient donc de calculer les charges et le taux d’usage.
La Cuma : mutualiser pour amortir
La Cuma permet d’accéder à du matériel performant à coût limité. En 2024, les tarifs allaient de 25 à 35 €/ha pour un semis combiné, 35 à 50 €/ha pour la moisson, 12 à 20 €/ha pour le déchaumage. À ces montants s’ajoutent cotisation annuelle, parts sociales, et parfois un coût chauffeur. Selon la FNCuma, 1 € de capital donne accès à 8 à 10 € de valeur de matériel. Ce modèle demande de l’organisation et un esprit collectif.
Calculer le coût complet, c’est-à-dire temps compris
En phase d’installation, la Cuma représente un levier intéressant pour accéder à du matériel performant en limitant l’endettement. Certaines Cuma emploient des chauffeurs, allégeant ainsi la charge de travail des adhérents
L’ETA : délégation et souplesse
L’ETA permet d’avoir recours à du matériel performant, avec chauffeur, sans engager d’investissement. Ce modèle convient aux chantiers ponctuels, techniquement exigeants ou difficiles à caler dans le calendrier. En 2024, les tarifs allaient de 70 à 85 €/ha pour la moisson, 130 à 160 € pour l’ensilage, 35 à 45 €/ha pour l’épandage de lisier, 45 à 55 €/ha pour le semis de céréales. L’inconvénient majeur reste la disponibilité en période de pointe.
Mixer pour optimiser
La plupart des exploitations combinent les trois options. La propriété pour le matériel polyvalent et les travaux fréquents, la Cuma pour les outils spécifiques, l’ETA pour les chantiers lourds ou contraints dans le temps. L’essentiel reste de calculer le coût complet (temps compris) et de le comparer aux offres existantes. Ce n’est pas le montant investi qui compte, mais le taux d’utilisation réel, la cohérence avec l’organisation de l’exploitation et la capacité à maîtriser les coûts à l’hectare.
Frédérique Samson/ORCOM
(1) ETA : Entreprise de travaux agricoles
(2) Cuma : Coopérative d’utilisation du matériel agricole

Coûts de mécanisation : repères utiles
En Bretagne, la mécanisation représente une charge de 300 à 500 €/ha selon les systèmes. Pour affiner sa stratégie, il est utile de calculer ses propres coûts à l’hectare. Des outils existent pour estimer le coût réel des chantiers. Il est fortement conseillé d’être accompagné par des experts pour affiner cette analyse et aider à choisir les options les mieux adaptées à l’exploitation.