Sécheresse et monotraite: une solution en discussion

Installé en zone séchante à Nostang (56) et après un mois de juin très chaud, Jean-François Bréhaut, éleveur laitier en système herbager, se pose des questions pour passer en monotraite au mois d'août: il nous partage ses réflexions.

25444.hr - Illustration Sécheresse et monotraite: une solution en discussion
Jean-François Bréhaut fait pâturer son troupeau en journée sur une prairie naturelle boisée de 4 ha, avec 3 râteliers de foin et d’enrubannage pour 50 vaches.

Les prairies commencent à caler, il a fait le tour de son stock sur pied : il peut pâturer encore 15 jours ce mois de juillet. Il prépare la protection de ses prairies et fait sortir ses vaches à 10 cm. La journée, elles pâturent sur une prairie naturelle boisée de 4 ha auquel il ajoute 3 râteliers de foin et d’enrubannage pour 50 vaches. Le soir, elles sont sur un paddock conduit au fil avant. Au 9 juillet, elles étaient complémentées en fourrage à 50 %. « J’ai déjà observé une baisse de la quantité : je suis passé à 16 kg/j/VL. Et mes taux ont baissé : TP 30,5 et TB 39,5 g/kg, à cause de la qualité de l’herbe. Dans 2 semaines, elles seront complémentées à 100 % sur deux paddocks : une prairie naturelle et une prairie qui sera cassée cet hiver pour semer du blé d’hiver. »

En effet, la traite du soir est de plus en plus désagréable. Les mouches et la chaleur rendent les vaches nerveuses. Mais pour le moment, le manque à gagner est trop important : il y aurait 25 % de baisse de volume. « Je fais encore suffisamment de lait et j’ai assez de nourriture disponible pour continuer à faire une bitraite »

Les points qu’il surveille pour prendre sa décision sont les suivants : la baisse de son stock de nourriture, la qualité nutritionnelle de son stock, la persistance de la sécheresse et si la chaleur fait baisser l’état général du troupeau (fatigue, moindre rumination), la baisse de la quantité de lait produit par vache. La monotraite a comme effet positif d’augmenter la qualité des taux +2,8 g/kg TB, +1,5 g/kg TP. Le point de vigilance est qu’elle peut aussi augmenter les comptages cellulaires d’autant plus si le niveau initial est élevé.

Au regard de tous ces critères, Jean-François Bréhaut pourrait décider de passer en monotraite, il est avec un collecteur (Biolait) qui ne lui impose pas des volumes et la bitraite. Ce n’est pas le cas de tous les collecteurs.

C’est un arbitrage entre l’intérêt économique, le bien-être et la charge de travail que cela représente à une période où il peut être bon de profiter du temps estival pour profiter de ses proches souvent en vacances. Attention au moment où on repasse en bitraite, cela peut demander quelques jours pour retrouver les volumes attendus mais, si l’arrêt est inférieur à 8 semaines, il est facile de repasser en bitraite sans que les volumes soient impactés.

Civam AD 56

Repères

SAU : 88 ha ;

60 VL en 2024 ;

240 000 L vendus ;

Ration en cours : 50 % herbe pâturée ;

IA par l’éleveur ;

Holstein – Rouge norvégienne – Jersiaise ;

Primipares : vêlage 24 mois.


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